
Et si le Sommet sans décisions d’Anchorage en Alaska accouchait demain à Washington d’un véritable processus de paix globale pour en finir avec cette sale guerre de la Russie contre l’Ukraine ?
Emmanuel Macron, depuis le Fort de Brégançon ce dimanche, entre jet ski et commémoration des 81 ans de la libération de Bormes-les-Mimosas, a confirmé que l’Europe serait bel et bien présente au plus haut niveau ce lundi à Washington, aux côtés de Donald Trump et de Volodymyr Zelensky.
L’Europe s’est donc invitée à Washington ! Ce n’était pas prévu il y a encore deux jours. C’est une heureuse surprise et le signe que le vent tourne peut-être enfin, après le retour en grâce de Poutine sur la scène internationale grâce à son escapade en Alaska.
Voilà un pas en avant significatif : l’Europe, trop souvent spectatrice d’une guerre qui se déroule sur son sol, revient enfin en force dans l’arène diplomatique.
La Coalition des volontaires, regroupant une trentaine de pays, les Européens pro-Ukrainiens dont la Norvège, mais aussi le Canada, l’Australie et le Japon finit de réunir les garanties de sécurité opérationnelles qui seront proposées au moment de la négociation finale de la paix. De quoi convaincre Trump d’accepter la participation des Européens aux prochaines discussions de paix ?
À l’issue de la réunion de la « coalition des volontaires » tenue en visioconférence ce dimanche, Macron a insisté : les Européens ne viendront pas seulement pour accompagner Zelensky, mais pour défendre leurs propres intérêts. Et c’est là toute la nouveauté. Car si demain, Trump et Zelensky parviennent à avancer, et si Poutine finit par s’asseoir à la même table (au moins symboliquement car il refusera certainement de venir en personne), on entrera enfin dans le final d’un processus de paix digne de ce nom.
Tous les protagonistes de cette sale guerre doivent savoir ce qu’ils veulent. Soit nous continuons à laisser s’éterniser une boucherie absurde, qui ensanglante l’Ukraine et épuise l’Europe, soit nous travaillons à une sortie politique, forcément imparfaite, mais seule capable d’ouvrir une autre page. L’Ukraine n’a pas seulement besoin d’armes : elle a besoin d’un avenir, d’une reconstruction, d’un développement économique. Et l’Europe aussi.
Washington ne sera qu’une étape, mais elle peut être décisive. Pour la première fois, l’Europe semble décidée à ne plus être une simple caisse de résonance de l’OTAN. Demain, autour de la table, ce n’est pas seulement l’avenir de l’Ukraine qui se joue, mais le destin même de notre continent.
Michel Taube




















