Edito
17H18 - vendredi 29 août 2025

Le besoin vital de la France et du monde ? Une fosbury. Tribune de Jean Marc Governatori

 

Lorsqu’on observe tant de  faits mondiaux et nationaux qui portent atteinte à notre bien-être d’aujourd’hui et même à notre survie, on peut raisonnablement penser que l’obsession des décideurs politiques de conserver le même logiciel et les mêmes fausses solutions, mérite un carton rouge. L’impasse politique française actuelle traduit nos folies.

Aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968, Dick Fosbury obtient la médaille d’or en bouleversant la technique du saut en hauteur : avant lui, tout le monde saute en ventral. Fosbury décide de sauter en dorsal au risque d’échouer et même d’être disqualifié. Pourtant, il va gagner cette prestigieuse compétition et depuis lors, il est évident pour tout le monde qu’il faut sauter en dorsal pour aller le plus haut possible.

Voici ce que nos politiques ont réalisé avec leur « ventral » :

– Le plastique : nous avons créé un continent constitué de déchets plastiques d’une superficie de trois fois la France dans l’Océan Pacifique nord avec les conséquences que l’on sait sur la santé marine et par conséquent, sur la santé humaine. Plastique qui est vecteur de maladies où qu’il soit.

– Eau : en France , ni l’eau du robinet ni l’eau en bouteille plastique ne respectent les critères de potabilité.

– Les glaciers : l’eau douce représente 3% des eaux mondiales. L’essentiel du stock de cette ressource vitale se situe dans les glaciers. Or, ils auront disparus d’ici la fin du siècle !

– Le dérèglement climatique : avec les phénomènes climatiques extrêmes, des records de chaleur aux pluies diluviennes, les populations animale, humaine et végétale souffrent de plus en plus. Les réfugiés climatiques deviendront innombrables. Le permafrost, 20 % de la surface terrestre, fond et libère des microbes inconnus de notre système immunitaire. La prolifération d’insectes est à l’œuvre et d’un autre côté, les assurances ne peuvent plus payer… 

– Les matières premières : pas d’emploi sans économie et pas d’économie sans matières premières. Pourtant, notre système productiviste assèche les stocks mondiaux, cette raréfaction fera augmenter les prix et créera une impasse globale. Par exemple, ceux qui pensent que la technologie résout tout, oublient qu’elle requiert du zinc, du cuivre, de la bauxite et des terres rares, il n’y en aura plus d ‘ici la fin du siècle. 

– L’intelligence artificielle : elle a envahi nos vies, nous abêtit, elle est aux mains de quelques individus… Dernière étape ? Son incontrôlabilité.

– Les finances : les finances mondiales sont à l’image des finances de la France : un désastre. Il est notable de constater qu’un seul individu sur les 8 milliards d’humains, l’autocrate russe, a bouleversé la doctrine militaire mondiale et fait prioriser l’achat d’armes plutôt que le bien être des personnes handicapées par exemple.

– La drogue : plus d’un demi-siècle après la French connection, ce fléau sévit encore partout. 

– Les vocations : les métiers piliers du monde et de la France sont l’artisan, le commerçant, l’enseignant, le journaliste, le magistrat, le paysan, le policier et le soignant. Or, beaucoup sont fatigués d’exercer leur métier et les perdre, c’est se perdre.

– La multiplication des maladies animales est symptomatique, outre qu’elles peuvent rendre malades des humains. On ne veut pas comprendre que l’élevage industriel est incompatible avec la santé animale et le vaccin et le médicament ne sont pas la solution. Pourtant, on accentue cet élevage assassin. 

– Nous vivons peut-être la plus grande crise humanitaire de tous les temps avec les évènements du Soudan.

– L’État symbole de la communauté religieuse la plus martyrisée de l’Histoire humaine, Israël, a un dirigeant qui massacre pour reporter ses problématiques judiciaires personnelles. – Plus de la moitié de l’humanité vit sous dictature.            

– La première puissance économique mondiale est dirigée par un individu inconscient et imprévisible.

– L’insécurité alimentaire, énergétique, des biens et des personnes, fait rage en France, il y a trop de malades dans les hôpitaux, trop de prisonniers dans les prisons, trop de déficits, trop d’impôts et taxes, trop de pollutions… Notre société consumériste et productiviste a créé un tel individualisme, une telle insensibilité, que des millions d’enfants en France, un milliard dans le monde, subissent la maltraitance !    

Une Fosbury est bien urgente et vitale. L’ex pays des Lumières peut, doit, donner l’exemple… Le projet de société écologiste, par conséquent pas celui de EELV, est la seule voie de sortie.

 

Jean Marc Governatori

Élu écologiste niçois, Coprésident Écologie au centre