
Est-ce une capitulation européenne ? Une trahison pour la France ?
Le 27 juillet 2025, l’Union européenne a plié face aux pressions de Donald Trump, imposant des droits de douane de 15 % sur nos exportations vers les États-Unis. Cet accord, négocié à la va-vite, est une claque pour les entreprises des territoires ruraux, abandonnées par une Europe incapable de défendre les intérêts français. Pourquoi ? L’UE, minée par ses 27 agendas divergents, a privilégié les géants allemands de l’automobile et italiens de la chimie, reléguant la France, dont les 47 milliards d’euros d’exportations vers les États-Unis* pèsent moins que les 161 milliards allemands*. Bruxelles, tétanisée par la peur d’une guerre commerciale et la dépendance au gaz américain (750 milliards de dollars d’achats*), a cédé sans exiger de contreparties pour nos filières agroalimentaires. Comme l’a souligné Emmanuel Macron, “pour être libres, il faut être craints” : l’UE n’a inspiré que faiblesse, sacrifiant nos PME sur l’autel d’un compromis bancal.
Nos filières locales en première ligne
Dans le Cantal, environ 150 entreprises exportatrices* génèrent 120 millions d’euros à l’export*, dont 20 % vers les États-Unis*, principalement dans les fromages AOP et spiritueux. Ces secteurs, employant 2 500 personnes*, sont frappés de plein fouet par les 15 % de surtaxe. La Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) alerte : 800 millions d’euros d’exportations nationales sont menacés*, dont une part significative pour nos producteurs locaux. Nos PME exportatrices, aux marges déjà fragiles, risquent de voir leurs profits amputés, menaçant des centaines d’emplois dans un département où l’agroalimentaire représente 30 % des emplois industriels*.
Un patrimoine culturel en péril
Ces taxes ne se contentent pas de grever nos bilans : elles sabotent le rayonnement de nos traditions. Nos fromages Cantal et Salers, nos liqueurs artisanales, sont des étendards du “Made in Cantal”, symboles d’un savoir-faire unique. Une baisse des exportations vers les États-Unis, marché stratégique, ternit cette vitrine mondiale, fragilise notre attractivité touristique et érode la fierté de nos territoires ruraux. Laisser l’Europe brader nos produits, c’est renier notre identité.
Une Europe sans vision, une France isolée…et des territoires oubliés
L’économie française a été négligée parce que l’UE, divisée, a cédé aux priorités des grands pays exportateurs, sacrifiant nos filières agroalimentaires. La précipitation pour conclure avant le 1er août, combinée à une dépendance géopolitique aux États-Unis (sécurité via l’OTAN, énergie), a conduit à un accord où nos intérêts passent après ceux de Berlin ou Rome. Les 600 milliards de dollars d’investissements promis aux États-Unis*, sans réciprocité, trahissent notre ambition de souveraineté.
Cette dérive technocratique d’une Europe coupée des réalités locales appelle une réponse structurelle : la création d’une Europe des territoires. Une Europe où les zones rurales, les départements d’outre-mer, les montagnes et les campagnes ont voix au chapitre, au même titre que les capitales et les métropoles. Une Europe qui reconnaît la diversité de ses économies et défend les équilibres territoriaux. Cette Europe-là saurait entendre le cri d’alarme du Cantal, comme celui de l’Ardèche, de la Creuse ou du Gers. Elle ne négocierait pas dans le dos des producteurs de Salers ou des distillateurs de Gentiane pour préserver les exportateurs de berlines allemandes. Elle ferait de la ruralité une force politique à part entière.
Un sursaut pour le Cantal
La CPME du Cantal refuse de baisser les bras. Nous exigeons des mesures immédiates :
- Soutenir nos PME : Subventions et allégements fiscaux pour absorber les surtaxes.
- Conquérir de nouveaux marchés : Simplifier les démarches et investir dans la promotion de nos produits AOP en Asie ou en Inde.
- Unir nos forces : Créer des collectifs “Made in Cantal” pour mutualiser les coûts et booster notre visibilité à l’international.
- Exiger une Europe forte ancrée dans ses territoires : La France doit pousser pour rouvrir les négociations, comme le demande Laurent Saint-Martin, promouvoir la création d’une Europe des territoires et obtenir des exemptions pour nos filières.
Un combat pour notre avenir
Le Cantal, terre de résilience, ne se laissera pas écraser par cet accord inique. Nos entreprises, nos emplois, notre patrimoine méritent mieux. La CPME se battra, ici et à Bruxelles, pour défendre nos PME et notre identité. Ensemble, imposons une Europe qui respecte la France et ses territoires !
Marie-Amandine Siquier
Présidente de la CPME du Cantal – Membre du COMEX CPME, vice-présidente du CESER Auvergne-Rhône-Alpes, présidente de QHSE Concept
Notes :
- 47 milliards d’euros d’exportations françaises vers les États-Unis : Douanes françaises, 2024, exportations totales de 598,3 milliards d’euros, dont 7,9 % vers les États-Unis.
- 161 milliards allemands : Estimations basées sur les données des Douanes européennes, l’Allemagne représentant 27 % des exportations de l’UE vers les États-Unis.
- 750 milliards de dollars d’achats de gaz : Accord UE-USA, juillet 2025, mentionné dans les analyses économiques pour sécuriser l’approvisionnement énergétique.
- 150 entreprises exportatrices : CCI du Cantal, 2015, ajusté pour 2024 en tenant compte de la baisse nationale d’exportateurs (-1 800 en 2023, Douanes françaises).
- 120 millions d’euros à l’export : Estimation basée sur CCI Cantal 2015 (97 millions d’euros, +8,8 %), avec une croissance annuelle moyenne de 3 % jusqu’en 2024.
- 20 % vers les États-Unis : Estimation basée sur la part des États-Unis dans les exportations agroalimentaires françaises (Douanes françaises, 2024).
- 2 500 personnes employées : INSEE et CCI Cantal, 2024, l’agroalimentaire représentant 30 % des 8 000 emplois industriels du Cantal.
- 800 millions d’euros d’exportations menacées : FEVS, 2025, estimation des pertes dues aux surtaxes douanières sur les vins et spiritueux.
- 30 % des emplois industriels : CCI Cantal, 2024, poids de l’agroalimentaire dans l’emploi industriel local.
- 600 milliards de dollars d’investissements : Accord UE-USA, juillet 2025, pour des équipements, notamment militaires, sans réciprocité significative.


















