Edito
11H20 - lundi 2 septembre 2024

La rentrée scolaire, triste baromètre de l’incapacité de nos politiques. L’édito de Michel Taube

 

Une blouse rouge et bleue pour les élèves en maternelle, un autre bleue et jaune pour les primaires. Les surchemises que porteront dès aujourd’hui à Metz les élèves des six écoles concernées par l’expérimentation du port de l’uniforme.

En cette rentrée scolaire 2024-2025, il n’y aura donc que 200 établissements où les élèves laisseront leur téléphone portable dans des casiers à l’entrée et qu’une centaine d’autres où les élèves [comme à Metz sur notre photo] porteront un uniforme républicain.

La France comptait en 2022, 43 568 écoles publiques. Donc 0,4% des élèves français profiteront de propositions politiques à la fois fortes et tellement banales.

Voilà donc où en est la politique française…

On nous parle à longueur d’années des problèmes de respect, d’autorité et des dégâts qu’occasionnent les smartphones sur le cerveau de nos enfants et, au final, moins d’1 % des écoles bénéficieront de mesures qui auraient dû être généralisées et rendues obligatoires dans l’ensemble du pays pour tous les élèves de France, des Outre-mer et de Navarre.

Pourquoi se contenter d’expérimenter l’uniforme alors que la mesure est appliquée de longue date dans les Outre-mer ?

Les Français veulent un choc d’autorité et de respect pour inverser la pente déclinante de notre pays. Et nos politiques s’en trouvent totalement incapables et se contentent de communiquer ! Triste personnel politique, incapable d’avoir la moindre emprise sur le quotidien de nos concitoyens.

Le prochain premier ministre, qu’il s’appelle Xavier Bertrand, Bernard Cazeneuve, Gérald Darmanin ou un autre, pourrait réunir, s’il le veut, s’il ne se cache pas derrière des obstacles administratifs désarmants, une confortable majorité, des bans du RN à certains socialistes, pour voter une loi imposant l’uniforme à l’école et l’interdiction définitive des smartphones dans l’enceinte des écoles et des collèges.

Mais le prochain gouvernement le voudra-t-il seulement ?

Evidemment, ces deux mesures ne règleront pas tous les obstacles que la France doit surmonter pour redonner au respect et au savoir leur fonction quasi sacrée dans une société libre et créatrice mais, dans leur simplicité et leur exemplarité, elles pourraient fédérer les énergies et adresser à toute une génération perdue pour la République un message clair et sans réserve.

Quant au contexte politique du moment, avec une ministre de l’éducation nationale démissionnaire, le chef de l’Etat ne se sera donc même pas déplacé dans une école pour saluer la rentrée. Il préfère effectuer des rendez-vous politiciens, certes importants, mais qui résonnent un peu comme un vase clos errant dans un océan qui vogue de plus en plus à l’aveugle et qui s’appelle la France.

Vive la rentrée scolaire. Vive les élèves et les parents de France. 

 

Michel Taube

 

Directeur de la publication

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