La chronique de Jean-Marie Viala
12H18 - mercredi 5 mai 2021

Comprenons-nous bien. La chronique de Jean-Marie Viala

 

La société française est en train de comprendre, enfin, que la Justice, l’institution judiciaire, est le pilier principal de notre république. Donc de la France. Il était temps, car jusque-là, à part certaines affaires bien médiatisées pour les besoins de la cause (quelle cause … ?) qui attiraient donc l’intérêt du quidam, ce dernier se moquait éperdument du vrai problème : l’institution judiciaire.

Le quidam lisait la presse, apprenait les horreurs, les jugeait, et passait à autre chose.

LONGTEMPS on a cru que les avocats pénalistes étaient des drôles de galapiats, qui tantôt défendaient d’horribles criminels, et d’autres fois des parties civiles dévastées. Impossible dans l’esprit du quidam.

« Comment pouvez-vous défendre un coupable ? »  C’est l’éternelle question. Et l’on a beau répondre qu’on ne défend pas les actes commis mais simplement l’auteur de l’acte, homme ou femme, en faisant en sorte que la condamnation prononcée soit conforme à la loi. A minima en ayant respecté tous les droits de la défense, tant au profit de l’accusé, que de la partie civile.

Une première remarque vient à l’esprit, le quidam serait-il, ou plutôt était-il à ce point soviétisé, que pour lui pas besoin de procès. Coupable ? Article tant, exécution.

Il n’est désormais plus obligatoire de revenir à des affaires anciennes, pour servir d’exemple à certaines dérives mortifères de l’institution judiciaire. Avant nous avions Outreau, qualifié de Berezina judiciaire.

A cette époque j’avais pris la défense de l’institution Judiciaire, devant la commission d’enquête parlementaire, en refusant de généraliser le dysfonctionnement de cette affaire, à toute l’institution. Curieusement je m’étais fait « mal voir » par un confrère devenu depuis Garde des Sceaux, me traitant paraît-il de magistrat rentré. Pour moi, être magistrat n’a jamais été une insulte. Passons.

Aujourd’hui que se passe-t-il ? Deux affaires récentes font trembler les fondations du pays de France.

La première Madame Halimi, la deuxième, les policiers brûlés. Et désormais une troisième, la policière de Rambouillet. Ces affaires viennent malheureusement en « complément » de toutes les précédentes, toutes liées aux mêmes causes, ayant produit les mêmes effets. (Merah, Bataclan, etc…)

Ce n’est plus l’institution judiciaire qu’il faut mettre en cause, il faut mettre en cause l’AIR DU TEMPS, qui est devenu irrespirable.

Facile d’accuser l’institution judiciaire victime de cet air du temps, auquel elle adhère un peu trop il est vrai, sans pointer cet air du temps, visible dans nos journaux, dans le service public de l’information, dans la langue de bois des ministres, des députés, bref dans tous les domaines. Et peut-être aussi, depuis trop longtemps dans nos têtes, faisant de nous des citoyens à pensée unique et politiquement correct. « La bien pensanse » est là.

Il serait trop long de reprendre, mot par mot, toutes les déclarations faites par les uns et les autres, parlant constamment, selon leur air du temps idéologique, des conséquences des actes horribles perpétrés contre tels ou telles personnes, ou institutions. Le mot qui fait peur, et que l’air du temps emprisonne, est LA CAUSE.

On ne doit pas parler de la cause. En revanche, une fois la cause évacuée, alors, c’est selon : soit on doit condamner et exécuter, sans jugements, soit au contraire on doit éviter la condamnation,  (bouffée… de cannabis) ou la minimiser (pour raison de cruauté sociale).  D’où la seule discussion qui en résultera sera non pas de parler de la cause, mais de discuter les décisions de justice. Et donc aussi de leur aménagement.

Des généraux, à la retraite, ainsi que bon nombre d’officiers, de sous-officiers, et d’hommes de troupe, à la retraite aussi, viennent d’être les lanceurs d’alerte, de ce que le pays, d’après eux, la France, risque de vivre si nous continuons à respirer et emplir nos poumons de cet air du temps mortifère, qui a déjà fait des dégâts énormes, chez les plus jeunes, tant sur le plan moral (c’est toujours lui qui est atteint en premier puisqu’il permet tout quand il n’existe plus) que sur le plan intellectuel. Voir le niveau d’instruction et de culture des adolescents et jeunes adultes.

Et là, stupéfaction, l’air du temps n’a pas fait que des dégâts chez la Goche, extrême ou pas, chez Monsieur le Président, et ses députés et ministres, mais il a montré, cet air du temps, qu’il était aussi bien entré dans toutes les têtes, puisque c’est avec des pincettes que ce qui reste de la droite française, s’exprime sur le sujet. On a même l’impression qu’elle aimerait condamner, mais que ….bref. Ceci explique cela.

Etant moi-même Lieutenant-Colonel de réserve, je ne m’exprimerai pas sur l’opportunité des déclarations de ces anciens militaires, leur laissant le soin, si besoin était, de s’exprimer devant tout tribunal que certains déjà leur promettent. La seule chose que je puisse dire, c’est que j’ai l’orgueil de ma nomination au service de la France, et qu’à aucun moment je ne pourrais agir contre mon pays, c’est d’ailleurs de la même manière que j’agis, et réagis, en qualité d’avocat. Toujours au service de la France.

Dès lors, comment ne condamner que l’institution judiciaire, qui, il faut le rappeler, est constituée d’hommes et de femmes, comme tout le monde, qui lisent les journaux, écoutent les radios, et regardent la télévision.

L’AIR DU TEMPS y règne en Maître. La bien-pensance a pris le pouvoir.

C’est cela qu’il faut changer. Et ceci va être un travail énorme. Il faut revoir, et en avoir le courage politique, la totalité des réformes sociétales qui ont été faites, soit pour les annuler, soit pour les améliorer. Il faut redonner un sens à la citoyenneté française et son originalité. Et lui redonner les moyens d’être élitiste quelle que soit la discipline. Cesser de faire croire que des diplômes bon marchés, permettront un avenir formidable à leurs détenteurs. Cessons d’être antépénultièmes aux classements, et redevenons les premiers. Que ce soit dans les disciplines manuelles, ou intellectuelles.

Arrêtons de vouloir détruire notre histoire. Déconstruire notre culture. Déconstruire en fait, nos vies d’avant, mais surtout par voie de conséquence, celles que nous pourrions avoir demain. Cessons de nous Haïr, et partant, de haïr la France.

Et que celle ou celui qui veut devenir Français fasse le choix, définitif de l’être, et ne puisse plus garder sa double nationalité, au cas où.  Elle ou Il sera dès lors bienvenu, et entrera comme tant d’autres avant dans le concert national français. Et fera partie de notre histoire, bonne et mauvaise mais devenue la sienne, et non le contraire.

La nationalité française n’est pas un « au cas où ».  Elle est, et doit rester un vrai choix, consistant à connaître ses droits, mais aussi, et en ces temps troublés surtout, ses obligations, et ses devoirs envers un pays qui dés lors lui offrira tout ce qu’il a de mieux.

S’il en reste quelque chose.

Et de manière définitive, laissons aux avocats le soin de défendre leur client. C’est notre devoir, que ce soient des criminels ou de simples délinquants, nous avons, nous, le droit de les insulter lorsque nous sommes parties civiles, et si tel est ce que nous croyons une bonne chose, ou de tenter de les excuser, lorsque nous défendons des coupables, non pas pour les innocenter, mais pour une juste peine dans la mesure du possible. Et dans tous les cas, notre devoir est de veiller au respect de la loi. Pour l’accusé, comme pour la partie civile. La victime.

Ce n’est pas au parquet de trouver les coupables « sympathiques » le parquet, lui, défend l’Etat, il est l’avocat de l’Etat, et pas des accusés. Sauf lorsque l’accusé le serait à tort, et là c’est très rare… qu’il le fasse.

Les juges eux, après avoir entendu Parquet et Avocats, dirons comme l’on dit, le Droit, en espérant que l’air du temps sera absent de leur décision. Et laissons les citoyens continuer à faire partie des cours d’assises.  Eux au moins ont la légitimité d’avoir été choisis lors du tirage au sort, un peu comme lors d’une élection ancienne. Ils devront continuer à rendre la justice, sans être influencés par les magistrats qui les entourent, comme la loi leur interdit.

Un des instants où la décision est vraiment rendue au nom du peuple Français.

A ce moment, interrogeons-nous sur les raisons de ceux qui voudraient (et cela a commencé, par les cours criminelles sans aucun jury populaire) supprimer les jury d’assises.

Et pour en terminer, sachez qu’aucun avocat, quelque soit son talent, ne pourra jamais transformer un coupable en innocent. Il n’y a pas d’aquitator, il n’y a que des décisions conformes ou pas, au droit. Et ce sont les juges qui les prononcent. Le reste ne concerne que des vices de procédure à la portée du premier stagiaire consciencieux, qui le met en évidence devant le tribunal, ou la cour d’assises. Tous ne s’en servent pas comme rampe de lancement. Aidés par certains médias.

On peut encore rêver.

 

Jean-Marie Viala

Avocat et écrivain

 

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