Opinion Amériques Latines
13H12 - mardi 12 avril 2016

Une Semaine en Amérique latine (du 4 au 10 avril)

 

 

Argentine : le président Mauricio Macri, cité dans l’affaire des Panama Papers, sommé de s’expliquer

C’est l’heure de rendre des comptes pour le président argentin, Mauricio Macri.

Cité dans le scandale des Panama papers en tant que directeur d’une société offshore basée aux Bahamas, Mauricio Macri était tenu de présenter, vendredi 8 avril, une « déclaration de certitude » devant la justice, pour prouver qu’il n’y avait pas eu « d’omission malicieuse » dans sa déclaration de patrimoine.

Suite à une plainte déposée par Dario Martinez, député d’opposition du Front pour la victoire (FPV), le procureur Federico Delgado a ordonné l’ouverture d’une enquête sur les liens entre le président Macri et des compagnies offshore, afin de vérifier si le chef de l’État avait omis de déclarer certains revenus. Le juge doit cependant définir si les éléments de preuve suffisent à l’ouverture d’une telle enquête.

À l’occasion d’une interview au quotidien La Voz, de la ville de Cordoba, le Président déclarait, mardi 5 avril, que Fleg Trading Ltd, la société offshore enregistrée aux Bahamas dont il a été le directeur, avait été créée légalement en 1998 par son père, Franco Macri, l’un des patrons d’industrie les plus riches d’Argentine. La société Fleg Trading Ltd était active jusqu’en 2008, époque où M. Macri était chef du gouvernement de Buenos Aires. Ce dernier a précisé que ladite société était destinée à investir au Brésil et qu’il n’y avait « rien d’étrange là-dedans ». Il a de plus affirmé n’en avoir jamais détenu de parts.

Jeudi 7 avril, Il s’est dit « très tranquille », car ayant « respecté la loi », et a affirmé « n’avoir rien à cacher ».

Cependant, l’opposition continue de réclamer des explications plus détaillées sur ses liens avec Fled Trading Ltd, mais aussi avec une autre société offshore, Kagemusha SA, immatriculée au Panama en 1981, d’après des révélations de la presse argentine.

 

Colombie : la Cour constitutionnelle donne un vote favorable à la légalisation du mariage gay

Drapeau symbole de la lutte pour les droits de la communauté LGBT.  Crédits : Theodoranian (Creative Commons)

Drapeau symbole de la lutte pour les droits de la communauté LGBT.
Crédits : Theodoranian (Creative Commons)

Jeudi 7 avril, six des neuf magistrats composant la Cour constitutionnelle, réunis en session plénière, ont révoqué une requête contre l’égalité des droits au mariage des couples hétérosexuels et homosexuels.

Avec ce vote, la Colombie a donc franchi une étape décisive vers la légalisation du mariage entre personnes de même sexe. La communauté homosexuelle a salué ce vote comme « historique ».

La requête, déposée à l’initiative du magistrat Jorge Pretelt, et invalidée par la Cour, portait sur la négation du droit, pour les homosexuels, à se marier dans les mêmes conditions légales que les hétérosexuels.

La Cour a fait savoir qu’un autre magistrat devrait proposer un nouveau projet qui, examiné lors de la prochaine session, pourrait aboutir à une décision définitive de légalisation du mariage pour tous.

« La voie est ouverte pour que le mariage entre personnes du même sexe soit approuvé », ont déclaré des sources de la plus haute juridiction du pays.

 

Le Venezuela déclare tous les vendredis fériés pour réaliser des économies d’électricité

Venezuela

Drapeau du Venezuela

Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a déclaré tous les vendredis fériés dans le secteur public du Venezuela, durant les mois d’avril et mai.

Cette mesure, qui est entrée en vigueur vendredi 8 avril, doit permettre de réaliser des économies d’énergie afin de faire face à la sècheresse provoquée par le phénomène climatique El Niño. En effet, pour sa production d’électricité, le Venezuela dépend à 70 % de l’énergie hydraulique.

La gazette officielle, publiée jeudi 7 avril, précise : « Ce décret sera maintenu tant que persistent les effets du phénomène El Niño ».

Seul le service public est concerné, « à l’exception de secteurs essentiels comme l’alimentation ou encore la santé qui ne peuvent pas être interrompus ».

Par ailleurs, les grandes industries sont elles aussi mises à contribution puisqu’elles sont appelées à réduire leur consommation de 20 %.

 

Haïti : l’exécutif doit décider de la mise en place de la commission de vérification du processus électoral

Drapeau d’Haïti

Drapeau d’Haïti

Le Conseil électoral a souligné la semaine dernière qu’il était du devoir du pouvoir exécutif de décider de la mise en place de la commission de vérification du processus électoral, après sa suspension en janvier dernier et la crise politique dans laquelle Haïti s’était alors embourbée (Semaine en Amérique latine du 18 au 24 janvier et du 25 au 31 janvier).

Pour l’instant, le président Jocelerme Privert n’a pas encore totalement dévoilé sa position. Cependant, selon  Le Nouvelliste, « Pour le président, la mise en place de la commission de vérification électorale est incontournable », afin de lever les soupçons de fraude pendant les élections législatives et le premier tour de la présidentielle.

Le Premier ministre, Enex Jean-Charles, ne semble pas tout à fait d’accord avec le Président.

Il souligne notamment la distinction entre « évaluation et vérification ».

S’il a pu être élu, c’est grâce au soutien des députés du parti PHTK et de ses alliés, farouchement opposés à toute forme de vérification, rappelle Le Nouvelliste.

 

Mexique : pic de pollution particulièrement élevé dans la capitale, Mexico DF

Palais des Beaux Arts, en plein cœur de la capitale, Mexico DF Crédits : Claire Plisson

Palais des Beaux Arts, en plein cœur de la capitale, Mexico DF
Crédits : Claire Plisson

Le gouvernement mexicain a décrété une alerte de santé préventive, suite à un épisode de forte pollution atmosphérique qui frappe la capitale, Mexico DF, et la vallée de Mexico.

Cette mesure inclut, depuis le mercredi 6 avril, un système de monitoring de santé mis en place au sein de sept hôpitaux de la capitale afin que les gens qui se sentent incommodés puissent être examinés.

Il s’agit de pallier les effets nocifs, notamment sur le plan respiratoire, de la pollution atmosphérique.

Miguel Ángel Mancera, le chef de gouvernement du District Fédéral, a évoqué lors d’une conférence de presse, de nouvelles restrictions dans la capitale, pour limiter l’expansion des émissions de particules polluantes.

Il a fait savoir que les autorités sanitaires s’associeront au plan d’urgence, via la mise en place d’un réseau « sentinelle » pour aider la population impactée, à n’importe quel moment et quel que soit l’organisme de santé auquel ils sont affiliés.

En raison de ce pic de pollution qui devrait perdurer, la Commission environnementale de la Mégalopole (Came : Comisión Ambiental de la Megalópolis) a pris des mesures, parmi lesquelles l’obligation pour les industries chimiques, pharmaceutiques et d’hydrocarbures, de réduire leurs émissions polluantes de 30 à 40 % dans la zone métropolitaine de la vallée de Mexico.

De plus, 40 % des voitures de Mexico doivent rester au garage. Dans cette ville gigantesque, chaque jour circulent au moins 5 millions de véhicules.