Paris Monde
14H04 - lundi 29 juin 2015

Ecoquartier et mixité sociale au cœur de Paris : même combat

 

Samedi 30 mai, la Maire de Paris, Anne Hidalgo et Jérôme Coumet, Maire du 13eme arrondissement de Paris ont inauguré le premier et tout nouvel écoquartier de Paris. Le même week-end, l’association qui anime le quartier, l’ARBP, organisait sa Fête annuelle, en présence de Patrick Gohet, adjoint au Défenseur des Droits Jacques Toubon, chargé de la lutte contre les discriminations. Ambiance et enjeux…

Construit sur l’ancienne gare de Rungis, l’écoquartier de la Gare de Rungis du 13ème arrondissement de Paris se veut transgénérationnel. Après des années de travaux, il accueille désormais une crèche, un centre social, une résidence universitaire, une maison de retraite, des bureaux ainsi qu’un jardin, le jardin Charles Trenet. Le nouvel écoquartier, situé à la fois à proximité des HLM et d’immeubles plus bourgeois, est porteur d’un enjeu important pour le vivre ensemble, selon Anne Hidalgo. « Comme nous sommes une ville très mixte et très diverse, il faut aussi des lieux où l’on puisse se rencontrer, des lieux publics comme ce jardin Charles Trenet » a déclaré la Maire de Paris.

Toutefois, derrière le projet urbain porté par la Ville, se cache l’initiative des habitants du 13e arrondissement. Une longue histoire d’engagement citoyen de proximité… Jacques Trief, ancien président de l‘Association Rungis Brillat Peupliers (ARBP), créée en 1997, confie avoir participé pendant deux ans avec les habitants du quartier à des échanges sur les structures nécessaires à la population. Par ailleurs, en 2002 « l’architecte Pierre Riboulet, malheureusement décédé depuis [ndlr le 21 octobre 2003] a fait des plans en concertation avec les associations », repris ensuite et validés par la Mairie de Paris. Il a fallu attendre 2006 pour que les travaux reprennent.

Est-ce que les habitants ont voulu l’écoquartier ? Jacques Trief reste sceptique : « je suis sûr qu’il n’y en a pas un seul qui sait ce qu’est un écoquartier », ajoute-t-il en se désolant du fait que la « participation des habitants au projet est restée minoritaire ».
La dimension écologique du projet, elle, est certaine : panneaux solaires, système de récupération des eaux de pluie, utilisation de matériaux durables et bonne isolation thermique, de quoi en faire un modèle en matière de développement durable.

Au-delà de l’aspect écologique, Jacques Trief et Marie-Stéphane Prugne, actuelle présidente de l’ARBP, se rejoignent sur le fait que ce nouvel endroit a le potentiel d’« un point de rencontre » entre tous les habitants des quartiers avoisinants. Ainsi, la présidente de l’ARBP estime que l’écoquartier va « mixer un peu la population et dynamiser le territoire ». Pour la présidente de l’ARBP, le projet « répond à une mixité sociale » dans la mesure où il « valorise les cités à côté et les désenclave ». Son seul regret : le manque de structures culturelles comme « une bibliothèque ou une ludothèque ».

Signe de cet alliage entre développement durable et citoyenneté dans la vie locale, l’ARBP organisait sa Fête annuelle au moment de l’inauguration de l’écoquartier de la gare de Rungis. De quoi mobiliser les habitants autour de leurs propres projets citoyens. De quoi faire vivre le concept de « passerelle citoyenne » qui permet aux habitants d’être acteurs de leur vie locale.
Patrick Gohet, adjoint au Défenseur des Droits Jacques Toubon, chargé de la lutte contre les discriminations, visita la Fête de l’ARBP. Selon lui, « la mixité sociale, c’est aussi les droits que l’on partage dans notre vie de proximité. »

Car au final, mixité sociale et vivre ensemble demeurent des enjeux de société qui interagissent entre eux pour construire une ville plus humaine et agréable à vivre.

Journaliste

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