Edito
06H55 - vendredi 11 janvier 2013

Une nouvelle drogue contre la santé publique ?

 

La santé publique, l’obésité croissante des enfants sont une affaire de droits humains dans le sens de la responsabilité : les pouvoirs publics comme les entreprises ont la responsabilité de produire ou de diffuser des biens les moins nocifs ou dangereux possibles pour la personne humaine.

 

Une enquête de la chaîne de télévision française France 2 (Coca-cola et la formule secrète, d’Olivia Mokiejewski, réalisé par Romain Icard pour la série Infrarouge), corroborée par des nombreuses études déjà existantes, dénonce les méfaits profonds du Coca Cola pour la santé. Mais il faut, face à la puissance d’une entreprise comme Coca-cola, marteler et marteler encore des vérités bonnes à dire pour les futurs comptes sociaux de nos pays et la santé de nos enfants.

 

La formule magique de Coca-cola serait secrète parce qu’elle contient des extraits de feuilles de coca (de la drogue en somme) et qu’elle est conçue de façon à créer une dépendance de ses consommateurs, surtout des jeunes enfants, notamment par l’excès de sucre qu’elle contient.

 

Le coca-cola, consommé régulièrement à hauteur de 2 à 3 canettes par jour, ce qui n’est pas énorme lorsqu’on aime ce breuvage, entraîne des dommages sur la santé : obésité, cholestérol, problèmes cardiaques… Qui en paye le prix ?

 

Au Mexique, Coca-cola a littéralement envahi le pays… Et pour cause, le président mexicain de 2000 à 2006 n’était autre que le PDG de Coca-cola Mexique : Vicente Fox.

 

Mais ce qui est le plus rageant, c’est que la riposte pour réagir contre ces méfaits n’est pas venue d’Europe, du Sud ou d’altermondialistes partisans d’une société sans consommation. C’est la Californie qui a réduit la diffusion de Coca dans les établissements publics et exigé une diminution de la composition en colorant 4-methylimidazole (4-MEI), substance cancérigène, dans la boisson la plus vendue dans le monde. C’est New York qui a bougé avec son Maire Bloomberg qui s’est battu contre les canettes géantes qui empoisonnent les jeunes et les consommateurs. Certes, les Américains souffrent plus que d’autres de leurs excès mais on sait que l’américanisation des mœurs avance à grands pas en Europe, en Afrique et dans le monde.

 

En Inde, l’Etat du Gujarat et l’Etat du Rajasthan avaient interdit en 2006 la vente de boissons gazeuses dans les écoles publiques parce que Coca et Pepsi contenaient un haut niveau de résidus de pesticide.

 

Quand donc l’Europe prendra-t-elle la mesure des méfaits de cette boisson et imposera au moins la maîtrise de sa diffusion dans les établissements où vivent ou passent des enfants ? Pourquoi pas des étiquettes d’alerte sur les boissons comme on le fait sur les paquets de cigarettes ? On peut toujours rêver…

 

Comme la journaliste Olivia Mokiejewski qui se surnomme volontiers dans son enquête « l’Emmerdeuse », nous aimons le Coca. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas reconnaître nos faiblesses et réagir collectivement pour en maîtriser les excès.

 

Coca-Cola, une nouvelle drogue ?

 

Michel Taube