Edito
11H59 - vendredi 26 avril 2024

Pour Toomaj, pour la musique, pour la liberté. L’appel de Radouan Kourak et de l’Imam Hassen Chalghoumi

 

Dans les rues de Téhéran, où résonnent les vers enflammés du rap, la liberté a un prix. Toomaj Salehi, rappeur iranien de 33 ans, le paye de sa vie. Son crime ? Avoir osé exprimer sa voix, sa poésie, son engagement. Mais pour les autorités iraniennes, sa musique est une subversion, ses mots une menace. Aujourd’hui, Toomaj est condamné à mort, accusé de « corruption sur terre », un chef d’accusation si vague qu’il laisse libre cours à toutes les interprétations de l’oppression.

Dans ses textes il ne mâche pas ses mots et dénonce les maux qui rongent la société iranienne. Il s’est dressé aux côtés des femmes iraniennes, symboles de résilience et de courage, dans leur lutte contre l’oppression du régime, en particulier l’obligation du port du voile, une oppression qui les réduit au silence et les enferme dans un carcan archaïque. Aujourd’hui c’est lui que la République islamique d’Iran veut réduire au silence éternel.

Le cas de Toomaj Salehi n’est pas isolé. Dans un pays où la liberté d’expression est sévèrement réprimée, où les artistes sont contraints au silence ou pire encore, à l’exil, chaque vers est une lutte, chaque refrain une résistance. Toomaj, lui, a choisi de donner une voix à ceux qui n’en ont pas, de chanter pour les femmes opprimées, pour les droits bafoués, pour une société plus juste.

Pourtant, face à cette injustice, le silence est assourdissant. Le silence est insupportable. Où sont les voix qui devraient s’élever pour défendre la liberté, l’art, la vie ? Où sont les féministes, les défenseurs des droits de l’homme, les artistes solidaires ? Lorsque l’obscurité de l’oppression s’étend, lorsque la barbarie condamne un artiste à mort pour ses idées, notre indifférence devient complice.

Nous devons agir, nous devons parler, nous devons nous dresser contre cette injustice. Pour Toomaj Salehi, pour tous ceux qui sont injustement persécutés, pour chaque vie que nous pouvons sauver. La musique ne doit pas être un crime, les mots ne doivent pas être des chaînes. Levons-nous, ensemble, pour que la lumière de la justice et de l’humanité brille à travers l’obscurité de l’oppression.

En France, nous avons la chance de vivre dans un pays où la liberté d’expression est protégée, où les artistes ont le droit de s’exprimer, de critiquer, de dénoncer. Mais cette liberté ne doit pas être un privilège réservé à quelques-uns. Elle doit être universelle, inaliénable, indivisible. Et lorsque la liberté d’un artiste est menacée, c’est la liberté de tous qui est en danger.

Aujourd’hui, nous devons nous unir, nous mobiliser, nous battre pour sauver Toomaj Salehi. Nous devons exiger sa libération, exiger que la justice soit rendue, que la barbarie de Téhéran soit vaincue par la solidarité, par la force de nos convictions, par la puissance de nos voix.

Pour Toomaj Salehi, pour la liberté, pour la justice, nous devons agir. Chaque geste compte, chaque parole compte, chaque vie sauvée est une victoire pour l’humanité. Ne détournons pas le regard, ne restons pas silencieux. Ensemble, levons-nous pour Toomaj, pour la musique, pour la liberté.

Radouan Kourak
Journaliste Entrevue, chroniqueur C8, conseiller de l’éditeur, auprès du directeur de la publication d’Opinion Internationale, Michel Taube.

Hassen Chalghoumi

Imam et Président de la conférence des imams de France

Rédacteur en chef