Edito
13H33 - lundi 22 avril 2024

Mykhailo Podolyak, conseiller de Zelensky en Ukraine : “La guerre entre la Russie et l’Europe a déjà commencé.”

 

Monsieur Mykhailo Podolyak, Merci d’accorder un entretien exclusif à Opinion Internationale, ici même à Kiev. Première question : quelle est la situation du pays, notamment à l’heure où s’intensifient les frappes russes sur de nombreuses villes ukrainiennes, et notamment la capitale ?  

La situation est difficile, car la Fédération de Russie a été entièrement mobilisée pour la guerre. Ils comprennent les enjeux de cette guerre, et ils n’épargnent absolument pas leur peuple, ils n’épargnent pas leurs ressources, leurs stocks. Pour eux, il s’agit d’une guerre de domination. Ils comprennent que s’ils perdent, ils ne pourront pas atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés non seulement dans cette guerre, mais dans leur politique étrangère en général.

C’est pourquoi ils ont aujourd’hui concentré toutes les ressources dont ils disposaient sur tout le territoire de la Fédération de Russie : de l’Extrême-Orient, de la Baltique, de la région transcaucasienne moyenne, tout a été transféré vers l’Ukraine. Ils se mobilisent constamment, recherchent constamment des ressources en Corée du Nord, en Iran et dans d’autres pays. Ils recherchent des opportunités pour contourner les sanctions et fabriquer en outre des missiles.

Et ils ont changé de tactique. Aujourd’hui, elle comporte trois éléments clés. Premièrement : ils mènent des frappes systématiques avec des missiles de croisière, des bombes balistiques et des bombes aériennes guidées contre la population civile dans les centres des villes. Ils attendent le moment où nos sauveteurs arrivent sur place et à ce moment ils frappent à nouveau afin d’augmenter le nombre de civils tués. 

Deuxièmement : le long de la ligne de front, ils utilisent un grand nombre de bombes aériennes guidées, car ils en ont encore de l’Union soviétique, et ils détruisent complètement tout ce qui concerne les systèmes de défense de l’Ukraine, sur une grande échelle. Depuis ces trois derniers mois, ils utilisent quatre mille bombes par mois. 

Le troisième axe de leur stratégie concerne les attaques par des assauts sans fin. Un grand nombre de personnes sont mobilisées qui n’ont aucune valeur pour la Russie : ils les envoient au front, sans se préoccuper de leur vie.

La situation est donc difficile, mais elle est gérable, car nous, en Ukraine, nous comprenons quoi faire. 

La seule chose qui nous manque aujourd’hui, c’est la ressource supplémentaire. Je veux dire des capacités militaires supplémentaires : systèmes de défense antimissile, missiles à longue portée, obus, drones. Nous discutons de tout cela avec nos partenaires.

 

Le conseiller du président Zelensky interviendra dans le Live Opinion Internationale mercredi 24 avril à 18h.

En combien de temps un missile russe peut-il atteindre Kiev ?

Cela dépend du type de missile. S’il s’agit de balistiques de Briansk, de Koursk – des régions frontalières de la Fédération de Russie ou de la péninsule de Crimée, s’il s’agit d’un missile supersonique : elles peuvent atteindre Kiev en 2-3 minutes.

Des missiles de croisière volent certainement beaucoup plus longtemps. Ils peuvent voler depuis le milieu de la zone des eaux caspiennes de la Russie pendant des heures au-dessus du territoire de l’Ukraine, en changeant de direction. Pour surcharger nos systèmes de défense antimissile, ils utilisent simultanément des drones en grand nombre (60 à 80 drones chaque nuit), des missiles de croisière (10-15-20 missiles), et déjà lorsque ces missiles survolent la cible, ils utilisent également la balistique soit Iskander M, soit Iskander K, soit Zircon, soit Dagger, soit Onyx.

 

Parlons-nous de la ligne de front ou des villes arrière ?

Les Russes attaquent tout le territoire de l’Ukraine. La ligne de front, ils la bombardent avec des bombes aériennes guidées. Il s’agit de bombes de plusieurs tonnes dotées d’un grand pouvoir destructeur. Par exemple, le FAB 500 contient 1,5 tonne de matière explosive.

Quant à l’attaque au missile, elle cible l’ensemble du territoire ukrainien. Sur le plan géographique, les Russes ont trois objectifs prioritaires. Premièrement : les centres des agglomérations, c’est-à-dire les centres des grandes villes, comme Lviv, Kharkiv, Odessa, Kyiv, Zaporizhzhia, il n’y a aucune différence pour eux – n’importe quelle grande ville. Deuxièmement : les infrastructures sociales – hôpitaux, écoles, centres logistiques, etc. Et troisième chose, très importante, cette année, ils frappent des infrastructures critiques, spécifiquement destinées à la production de chaleur : des centrales de chauffage et de production d’hydroélectricité le long de tout le lit du fleuve Dnipro. Ils tentent de détruire nos capacités de production d’hydrogène. D’ailleurs, récemment, huit missiles ont frappé en même temps l’immense barrage de la centrale hydroélectrique de Dnipro.

 

Dans la mobilisation internationale que vous appelez de vos vœux pour aider le peuple ukrainien à résister et à gagner cette guerre d’invasion, l’impression qui ressort est que votre seul mot d’ordre est : « nous demandons une seule chose : des armes, des armes, des armes ». N’y a-t-il pas aussi un enjeu moral : les Occidentaux comprennent-ils vraiment l’intérêt qu’ils ont à vous soutenir directement ? Et n’est-ce pas de la clarté et de la force de cette réponse que dépend la décision de vous envoyer plus d’armes ?

Vous parlez de morale ? L’enjeu n’est pas que militaire, certes. Mais plus que moral, comme vous le dites, il est politique et existentiel pour tous les Européens.

Certains de nos partenaires, dans certains partis politiques, manquent de compréhension de l’avenir dans lequel ils veulent vivre. Parce que cette guerre ne concerne pas un petit territoire. Il s’agit d’une guerre, je le souligne encore une fois, pour la domination en Europe. Autrement dit, si la Russie ne perd pas, elle ne reviendra bien sûr pas à un comportement civilisé décent. Elle se comportera de la manière la plus agressive possible, détruisant le système d’accords et le droit international. Les menaces militaires, terroristes et révolutionnaires vont constamment augmenter. L’ultra-droite ou l’ultra-gauche domineront les espaces politiques dans plusieurs pays européens voire au-delà.

Il faut faire le choix. Réaliser que la guerre entre la Russie et l’Europe est déjà en cours. La guerre avec la Fédération de Russie, c’est aujourd’hui. Si la Russie perd, alors l’Europe disposera pendant longtemps d’un espace de sécurité garanti, clair pour nous et tous les Européens, où il y a des règles, où il y a des accords. 

Et cela réduira considérablement toute manifestation d’escalade. Car aujourd’hui, un certain nombre de pays dotés de régimes spécifiques surveillent l’évolution des événements en Ukraine. Si la Russie ne perd pas – alors ils pourront faire monter les enchères, se comporter de manière agressive, attaquer. En cas de défaite de la Russie, il n’y aura ni donateur ni financier pour entretenir cette instabilité. Chacun comprendra que la démocratie sait se défendre.

Une autre raison de l’hésitation des hommes politiques européens est une approche conservatrice, une approche trop bureaucratique, trop de discussions : pouvons-nous le faire aujourd’hui, ou pouvons-nous reporter la décision aux prochaines générations politiques ?  Il existe encore certains vestiges de la peur à l’égard de la Russie, car la Russie a dépensé beaucoup d’argent pour créer l’image d’un pays monstre, ce qui affecte encore un certain nombre de politiciens.

Ajoutez ici des relations commerciales et même des relations de corruption. La Russie sait comment influencer l’état psychologique des gens, en leur proposant divers stratagèmes de corruption. Tout cela a aujourd’hui des conséquences néfastes dans les décisions prises non pas que pour l’Ukraine, mais surtout pour la protection de votre avenir. L’Ukraine doit expliquer cela sans cesse, exprimer clairement et avec des arguments : pourquoi avons-nous exactement besoin d’armes, pourquoi la Russie devrait-elle perdre, pourquoi devrait-on assumer la responsabilité d’avoir tenté de briser l’espace de sécurité mondial, pourquoi la Russie devrait-elle être punie pour avoir brisé le système des relations internationales, pour avoir enfreint le système du droit international, pour ses nombreux crimes de guerre.

Aujourd’hui, je constate un changement significatif dans la position des élites politiques des pays européens, par exemple en France. Nous voyons émerger une rhétorique complètement différente, une compréhension nouvelle des risques de cette guerre, une compréhension beaucoup plus profonde de ce qu’est la Russie moderne. Ce sont déjà de bons signes indiquant que l’Europe, me semble-t-il, est prête à un changement radical de comportement.

 

 

Comment ont été reçus à Kiev les propos d’Emmanuel Macron envisageant l’envoi de forces occidentales en Ukraine ?

Avec beaucoup de sympathie. Avec certains espoirs. Parce que le président Macron a proposé un autre niveau de discussion. Autrement dit, il dit à l’Europe qu’il est impossible de rester à l’écart, qu’il est  impossible de simplement donner les armes à l’Ukraine et de dire : « Ça y est, nous avons rempli notre mission ». 

Non. Il faut comprendre que la Russie attaquera l’Europe, que la Russie ne vit pas selon les mêmes valeurs que l’Europe, que la Russie ne fera qu’intensifier ses menaces. La proposition de Monsieur Macron sur la possibilité d’introduire des contingents nationaux modifie donc considérablement la discussion. 

Sur quoi porte cette discussion ? Elle vise à faire prendre conscience qu’il devrait y avoir suffisamment d’armes en Ukraine pour que nous gagnions cette guerre, sinon elle se propagera dans toute l’Europe. Elle vise à bien à mesurer qu’il n’y a rien à négocier avec la Russie (parce que la Russie ne veut pas d’accords, elle ne les suivra pas) et que l’Europe devrait prendre ses responsabilités. Ne vous attendez pas à ce que quelqu’un résolve ces problèmes difficiles à votre place.

“La Fédération de Russie ne se prive pas, elle, d’intensifier cette guerre, car elle en comprend bien, elle, les enjeux vitaux de domination de l’Europe et du monde.” 

L’Europe doit travailler sur ses erreurs passées. Elle doit comprendre la nécessité d’investir dans la production militaire, dans ses propres armées ; la nécessité de protection d’un espace de sécurité européen unique est impérative. L’Europe doit être responsable de sa propre sécurité. 

Finalement, l’Europe doit évaluer équitablement ce qu’est la Russie moderne. Que la Russie n’est pas un partenaire de coopération, de commerce ou d’affaires. La Russie est toujours un défi pour la sécurité.

 

Que répondez-vous à ceux qui disent : “s’engager plus avec l’Ukraine, c’est provoquer une troisième guerre mondiale”. 

Il s’agit d’une position quelque peu infantile de personnes qui ont une compréhension superficielle de sujet et parlent de clichés banals véhiculés par la propagande russe. Parce que la troisième guerre mondiale est déjà en cours. C’est déjà la guerre. Oui, cela ne ressemble peut-être pas à ce que tout le monde pense, mais lorsque la Deuxième guerre mondiale a éclaté, beaucoup doutaient qu’il s’agisse bien de la Deuxième guerre mondiale. Il en fut de même avec la Première guerre mondiale.

Je le souligne encore une fois, si la Russie gagne cette guerre, comment se comporteront les pays dotés de systèmes autoritaires ou totalitaires ? Vont-ils se comporter conformément à la loi ? Non. Vont-ils tenter de s’emparer des territoires d’autrui ? Oui. Vont-ils exercer une pression sur l’espace mondial international ? Certainement. Les démocraties vont-elles perdre ? Oui.

C’est la troisième guerre mondiale. Qui dominera ? Quelles seront les règles ? Serez-vous capable de vivre en sachant exactement ce qui se passera dans un an, cinq, dix ans et au-delà. D’ailleurs, la Fédération de Russie ne se prive pas, elle, d’intensifier cette guerre, car elle en comprend bien, elle, les enjeux vitaux de domination de l’Europe et du monde. 

Vous savez, chaque génération doit toujours choisir le chemin qu’elle veut suivre. S’il y avait une évaluation correcte de ce à quoi Hitler se préparait au milieu des années 1930, eh bien, je parle du nazisme allemand, cela aurait certainement évité des millions de victimes de la deuxième guerre mondiale. 

C’est pareil aujourd’hui. Si vous n’évaluez pas correctement la Russie, ses intentions, où elle veut aller, ce qu’elle démontre aujourd’hui, alors vous n’aurez que des excès à grande échelle, des pertes à grande échelle, des attaques à grande échelle contre des civils, des attaques à grande échelle contre le droit international, etc. Tout cela est évident.

Arrêtons de jouer à l’infantilisme politique. Il faut bien comprendre que périodiquement, l’une ou l’autre génération peut être défiée et il faut répondre correctement à ce défi. Il existe aujourd’hui un défi inconditionnel au nazisme russe. Regardez ce qu’elle fait dans nos territoires occupés. Elle ne les capture pas, elle les détruit simplement.

Elle détruit aussi les gens, elle les déporte, elle les tue, elle le montre tout le temps. 

Selon vous, Monsieur Mykhailo Podolyak, cette sale guerre provoquée par la Russie de Poutine, est-on certain qu’elle va durer des années, que c’est une guerre de tranchées, une guerre d’usure ? Bref que l’homme fort du Kremlin veut épuiser l’Ukraine pour mieux l’abattre ?

C’est la Russie qui veut une guerre de tranchées, car la Russie sait se battre en nombre. Elle a un grand nombre de mobilisés, un grand nombre d’armes soviétiques anciennes, elle peut rester dans les tranchées et constamment attaquer. 

Mais le monde doit comprendre qu’il dispose d’armes de haute technologie. Missiles à longue portée, drones, aviation d’un type complètement différent de celui de la Fédération de Russie. Et si vous ne voulez pas voir une guerre de tranchées, alors vous devez nous permettre de nous battre avec des armes de haute technologie ! Dans ce cas, la Russie perdra. 

“Mieux vaut que vos armes servent à une noble cause plutôt que de croupir dans vos entrepôts”

Les pays de l’OTAN disposent d’armes bien meilleures que celles utilisées par la Russie. Ces armes suffiront à détruire de manière significative un grand nombre de ressources russes. Ensuite il nous faut détruire la logistique de la guerre pour que la Russie ne puisse pas apporter de ressources supplémentaires. Puis il est obligatoire de détruire l’économie de guerre de la Russie. Un tel pays reconstruit pour la guerre ne pourra pas cesser de se battre tant qu’il n’aura pas perdu. 

Et pour cela, il faut procéder à des auditions, pour voir si les entreprises européennes, y compris françaises d’ailleurs, ont le droit de travailler sur le marché de consommation russe. Parce que cela nous semble extrêmement étrange. D’un côté, les gouvernements nationaux cherchent de l’argent pour aider l’Ukraine à entrer dans une guerre défensive. De l’autre côté, les entreprises européennes travaillent tranquillement sur le marché russe et financent les capacités offensives de la Fédération de Russie au prix de vos impôts. Cela peut entretenir une guerre sans fin.

Et enfin, les armes ne doivent pas croupir dans vos entrepôts. Si vous ne les utilisez pas aujourd’hui, demain elles seront de moindre qualité, car il y aura déjà d’autres types d’armes. Et pourquoi voudriez-vous les utiliser sur votre territoire ? 

 

Visite d’Emmanuel Macron en Ukraine et élections européennes

Les peuples de l’Union européenne s’apprêtent à voter du 6 au 9 juin aux élections européennes. La guerre en Ukraine sera un des enjeux de ce scrutin. Quel message souhaitez-vous délivrer aux Européens ?

Tout est très simple. Si vous voulez garantir un avenir à vos enfants, aidez l’Ukraine dès aujourd’hui. Nous devons gagner une guerre qui aura un impact significatif sur l’avenir de l’Europe, même si vous êtes à mille ou deux mille kilomètres de la ligne du front. Pourquoi? Parce que, je le souligne encore une fois, la Russie souhaite une redistribution de la domination en Europe, une redistribution de l’influence. Cela ne garantira la sécurité à personne.

Autrement dit, si l’Ukraine gagne, alors l’Europe disposera d’un circuit sûr pour des dizaines d’années.

L’Europe doit apprendre trois choses. Premièrement, se protéger. Deuxièmement, évaluer correctement les risques et ne pas chercher des amis là où il n’y a que des ennemis. Et troisièmement, aider le pays, qui est aujourd’hui confronté aux assauts de la Fédération de Russie.

 

Emmanuel Macron va se rendre prochainement à Kiev : quel est l’enjeu majeur de cette visite ?

Nous avons de grandes attentes de cette visite. La France affiche aujourd’hui un tout autre comportement en termes d’évaluation de la guerre et des risques de cette guerre pour l’Europe. La visite de Monsieur Macron montrera le leadership de la France en Europe, au sein de l’Union européenne. Pour nous, cette visite est importante du point de vue du soutien global de la France. Nous attendons aussi des programmes militaires et de sécurité spécifiques.

De plus, il me semble qu’après les dernières déclarations et les dernières actions du président Macron, qui affirme clairement qu’il n’y a rien à discuter avec Poutine, que la Russie n’est pas un pays qui respectera le moindre accord, il me semble que la France irrite beaucoup la Fédération de Russie. Cette visite personnelle augmentera considérablement l’irritation de la Russie. Cette visite soulignera que  l’Europe continue d’adopter une position clairement pro-ukrainienne !

 

“Je salue ce si court chemin d’une image satirique vers la vérité tragique de ce que nous vivons.”

 

Monsieur Mykhailo Podolyak, vous avez préfacé le livre « Ma guerre (illustrée) d’Ukraine » du dessinateur français Hector dont nous avons l’honneur d’être l’éditeur. Livre dont une édition de poche sera prochainement acheminée aux soldats ukrainiens sur le front, aux vétérans et aux blessés de guerre pour les soutenir moralement. Que vous ont inspiré les dessins d’Hector lorsque vous les avez découverts ?

Mes impressions sont fantastiques. Il me semble que c’est un chemin très court pour se rendre compte de la tragédie que vit l’Ukraine, d’une part. D’un autre côté, le livre montre la tragi-comédie de la Russie moderne, à quoi elle ressemble réellement. Et aussi ce livre apprend à mettre correctement les accents sur notre vie. Et donc, à mon avis, grâce à un chemin si court, on peut obtenir des réponses sur la nature de la guerre, sur les risques qu’elle comporte sans lire de longs textes. Il vous suffit de feuilleter ce livre pour avoir une image complète de la Russie moderne, de la guerre moderne, de ce qui se passera ensuite si cette guerre n’est pas justement terminée. Je trouve ce format très, très utile. Je salue donc ce si court chemin d’une image satirique vers la vérité tragique de ce que nous vivons.

 

Quel dessin retient le plus votre attention ?

Celui qui explique comment cette guerre devrait-elle se terminer : il s’agit de Poutine condamné, en uniforme de prison,  à La Haye. C’est une conclusion très, très correcte. A mon avis c’est l’image clé dont le monde doit prendre conscience. Poutine emprisonné sera une garantie pour l’avenir de l’Europe.

 

Propos recueillis par Liuba Zhurbenko

Correspondante Opinion Internationale à Kiev