Edito
09H19 - mercredi 27 juin 2012

Aung San Suu Kyi, la Mandela du XXIe siècle

 

Elle est la Mandela du XXIe siècle, celle qui porte en Birmanie, en Asie et partout dans le monde, l’espoir de la démocratie et de la liberté pour tous les peuples.

Que représente Aung San Suu Kyi ? Elle est la Mandela du XXIe siècle, l’îcone vivante de la liberté et de la démocratie prête à exercer le pouvoir pour faire prospérer ses idées. Souhaitons lui le même destin que Mandela : accéder au pouvoir pour changer en profondeur le régime birman.

C’est aussi que ce nous aimons en elle : Aung San Suu Kyi a toujours refusé d’être une simple militante des droits de l’homme. Elle est une femme politique, un chef de parti, comme le fut Mandela en Afrique du Sud. Avec cette aura et cette grandeur morale qui réconcilie les hommes avec les méandres de la politique. Car les droits de l’homme ne peuvent avancer sans une vision politique* : les droits humains sont un combat politique.

Sa visite à Paris, historiquement capitale du pays des droits de l’homme, était nécessaire. Regrettons toutefois que sa tournée européenne n’ait pas conduite Aung San Suu Kyi à Strasbourg, capitale européenne des droits de l’homme, siège de la Cour Européenne des droits de l’homme et du Parlement Européen. C’est tout de même le Parlement Européen qui lui décerna le Prix Sakharov de la liberté de pensée en 1990, soit un an avant son Prix Nobel de la Paix. Le Parlement de Strasbourg aurait tout de même pu la recevoir pour lui remettre son Prix, comme le fit l’Académie d’Oslo la semaine dernière.

Aung San Suu Kyi termine donc sa tournée européenne à Paris. Espérons que c’est dans le monde arabo-musulman, où souffle aujourd’hui le vent de la liberté, que se rendra prochainement cette icône des libertés. Sa rencontre avec la Yéménite Tawakkul Karman, elle-même prix Nobel de la paix 2011 – et à qui l’on prête également des desseins politiques, sonnerait comme une alliance mondiale des défenseuses et des défenseurs des droits de l’homme.

Michel Taube

*Ce fut l’une de nos convictions lorsque nous dirigeâmes Ensemble contre la peine de mort : la peine de mort ne sera abolie dans de nouveaux pays qu’au terme d’un combat politique et d’un débat global avec les dirigeants et les sociétés. Je pense surtout au monde arabo-musulman où, malgré le printemps arabe, aucun pays n’a encore aboli la peine de mort.