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14H07 - jeudi 12 juin 2014

Partie 1 : « Les richesses du sous-sol centrafricain suscitent d’énormes convoitises »

 

Dans un long entretien, M. Sylvain Ndoutingai, colonel de l’armée centrafricaine et ex-ministre du gouvernement de François Bozizé, apporte son regard sur les causes de la crise centrafricaine et sur les défis qu’affronte son pays aujourd’hui.

Dans ce premier volet d’un entretien divisé en deux parties, retraçant un certain nombre de dossiers dont il a été responsable au sein du gouvernement de François Bozizé, M. Ndoutingai met en exergue les enjeux colossaux qui se jouent autour des ressources naturelles de la Centrafrique. Il revient notamment sur les enjeux liés à l’extraction minière, sujet dont on parle peu. Il explique aussi son engagement pour l’avenir de la RCA, notamment au sein du KNK (« Kwa Na Kwa » ).

Dans le second volet de cet entretien, M. Ndoutingai se concentre particulièrement sur le rôle que doivent jouer les Forces armées centrafricaines dans la résolution de la crise. Plus généralement, il nous donne sa vision sur les responsabilités et le rôle de la Séléka et des anti-balakas et sur les perspectives de sortie de crise. Partie 2 : « Le risque de partition de la RCA est malheureusement réel aujourd’hui »  

 

SylvainNdoutningaiSur une période de 10 ans, vous avez été ministre, ministre d’état sous le régime du président François Bozizé, qu’est ce qui n’a pas marché dans la gestion de ce pouvoir ? Vous sentez-vous responsable ?

J’ai en effet été appelé dans le gouvernement de M. Bozizé et j’en suis fier. Cet exercice du service de l’Etat m’a permis d’apporter ma pierre à la construction de l’édifice national, avec des réussites et aussi de grosses difficultés. Toutes les personnes qui ont exercé des responsabilités au service de l’Etat ne peuvent que partager ensemble la responsabilité de la gouvernance. C’est mon sentiment.

Je dois vous dire que j’étais jeune, convaincu que mon action permettrait de dynamiser le développement de mon pays, de mener une politique socio-économique à partir de nos potentialités et richesses naturelles et ainsi reprendre la maitrise de notre destin collectif.

Aujourd’hui, l’échec de la Centrafrique interpelle ma responsabilité. Ne plus être sous la pression intense et continue des responsabilités ministérielles m’a permis de prendre une certaine distance et d’analyser froidement le contexte politique et la situation de mon pays. J’ai appris beaucoup de choses en vivant le système de l’intérieur. Je connais aussi l’extraordinaire potentiel de développement de mon pays et j’ai tenté d’apporter des solutions structurelles. Je n’avais pas mesuré, à l’époque, combien de gens se sont sentis menacés par mon action. C’est d’abord de cela que souffre la gouvernance de mon pays : de ces intérêts avant tout particuliers, de cette forme de mainmise et de confiscation du bien commun.

Les gaspillages des ressources et des revenus tirés des secteurs stratégiques, miniers en particulier, étaient érigés en système.L’une des difficultés que j’ai rencontrées, était la résistance des uns et des autres à s’approprier, ou à simplement accepter, les nouvelles politiques de rigueur et de régulation dans ces secteurs.

Ma détermination à instaurer des règles claires et légales a déclenché  les résistances de ceux qui, jusque-là, tiraient profits des richesses du pays au détriment de l’Etat et du peuple. Ces résistances m’ont valu des articles diffamants, des menaces de procès que l’on ne m’a jamais faits, des tentatives d’atteinte à ma dignité et bien d’autres choses désagréables sur lesquelles il n’y a plus lieu de s’étendre aujourd’hui. Ma conviction, renforcée par ces expériences, est que le Centrafrique peut se développer et maîtriser ses ressources au service de la construction de la nation et du développement des citoyens. C’est indiscutable.

Prenons un simple exemple, dans le secteur des mines, l’Etat centrafricain a été poursuivi par une compagnie, « RSM Production Corporation », devant le tribunal arbitral international. Cette société avait signé en 1998, pour 5 ans, aux USA avec le gouvernement de M. Patassé un contrat pétrolier rédigé exclusivement en anglais et en un seul exemplaire restant à sa disposition, sur les permis miniers exclusifs de 55 000 Km2.

D’abord aucune activité d’exploration, ni une installation, ni le siège de la société de droit centrafricain n’ont été effectués ou constatés sur le site durant les cinq années de validité du permis minier. C’est ainsi que face à l’expiration de la validité des titres, et aux violations multiples des dispositions du code pétrolier centrafricain, le ministère des mines que je dirigeais a suggéré la renégociation dudit contrat pour l’adapter aux normes nationales et internationales des activités de recherche et de production pétrolière. La conséquence de cette volonté de rétablir les droits de mon pays a été que j’ai eu à faire face à diverses pressions, à des menaces de mort et de déstabilisation du pays, à certains hommes politiques de Centrafrique qui voulaient voir l’Etat se résigner. Dieu merci, la détermination du ministère des mines a fini par payer après quatre ans de procès. En novembre 2007, le tribunal arbitral (CIRDI) a donné raison à l’Etat de Centrafrique et a déclaré la souveraineté du peuple centrafricain sur son gisement pétrolier.

C’est un exemple édifiant des enjeux d’hier mais également d’aujourd’hui. Il nous faut porter haut nos intérêts nationaux à chaque instant.


On vous dit nationaliste, peu de personnes vous ont compris au sujet du dossier Areva. Pouvez-vous revenir là-dessus ?

Il est évident que le Centrafrique ne peut grandir qu’en collaborant avec les autres peuples et nations, que ce soit dans son voisinage ou que ce soit avec les grandes puissances. Je suis patriote parce que j’aime mon pays et mes compatriotes et que je suis convaincu que nous avons les moyens d’un destin collectif.

La Centrafrique m’a tout donné. Elle a assuré mon éducation et suivi mon encadrement, de mon enfance à ma maturité. C’est donc un devoir pour moi de la servir en reconnaissance de ce qu’elle a fait pour moi. J’imagine donc qu’on me dit nationaliste du fait de mon amour de la patrie et surtout de ma détermination à réaliser des projets de développement au profit de toute la nation centrafricaine.

Le dossier Areva est un exemple de mon engagement pour assurer une bonne gouvernance des secteurs sous ma responsabilité. Notre pays est gratifié de potentialités minières riches et variées. C’est dire que la gestion rationnelle de ces richesses naturelles et de celles générées peuvent contribuer efficacement à la réduction de la pauvreté et accroître la croissance puis le développement durable de notre pays. Malheureusement, depuis l’indépendance, la contribution des ressources minières au développement socio-économique de notre pays est restée très faible en raison de l’importance de la fraude et de la contrebande qui a toujours miné ces secteurs ; mais aussi et surtout de la gestion opaque de ces ressources par les régimes successifs.

Les faits nous enseignent que les ressources naturelles ne font pas le développement sans leurs mises en valeurs : des pays dotés de formidables ressources naturelles ne sont pas développés, quant à l’inverse des pays sans ressources naturelles connaissent la prospérité. C’est comprendre que l’enjeu réside dans la politique de l’encadrement du secteur pour attirer et mobiliser des investissements sérieux afin de valoriser ces ressources. C’est dans ce cadre que j’ai entrepris une politique d’assainissement du secteur minier.

Il convient de noter que les minerais radioactifs constitués entre autres de l’uranium, du lithium, du thorium, etc. sont classés parmi les substances stratégiques selon la loi minière et compte tenu de leurs caractères sensibles en matière de sureté nucléaire. C’est pour cela que la loi spécifique de ce sous-secteur consacre des dispositions particulières en matière de cession des actions de la société détentrice des titres miniers sur ce minerai. Cette disposition de la loi requiert qu’en cas de cession entre les compagnies minières détentrices des permis uranifères, l’autorisation préalable du gouvernement par un décret présidentiel, pris en conseil des ministres, est nécessaire pour la validation de la transaction entre ces compagnies minières. Il s’est trouvé que le titre minier de l’uranium de Bakouma détenu par la société Uramin Inc, avait été racheté via une offre publique d’achat (OPA) par Areva. Le titre minier se trouvait de facto transféré à Areva sans cette autorisation préalable du gouvernement centrafricain.

La maitrise par l’Etat de ce secteur déterminant se trouvait directement affaiblie, voire niée. Nous avons donc légitimement dénoncé cette transaction qui violait la loi et le contrat. Pour moi, cette violation était l’œuvre de la société Uramin. Grande a été la surprise du gouvernement de voir la société Areva se mettre en face de lui alors qu’elle n’était pas liée à l’Etat par un quelconque contrat.

Mon travail était d’assurer les intérêts de l’Etat dans cette nouvelle configuration, de faire respecter nos lois et d’assurer un cadre contractuel avec Areva qui soit équilibré et assure l’avenir de notre développement. Cette direction n’était pas du goût de tout le monde.

J’ai donc été dépossédé de la gestion du dossier qui a été transféré à la présidence centrafricaine. Suite à des pourparlers, un protocole d’accord et un avenant à la convention minière ont été signés le 1er aout 2008 entre les parties pour autoriser Areva à reprendre les activités sur la mine d’Uramin de Bakouma. Voilà à ma connaissance les éléments de la crise qui était née de l’acquisition d’Uramin par Areva.


Avez-vous des relations avec François Bozizé ?

Si je comprends bien votre question, vous voulez savoir si je suis toujours en contact avec François Bozizé ? Alors, je vous réponds tout de suite NON et je vous rappelle que le régime de celui-ci m’a traité en ennemi, et c’est ce qui a également provoqué mon exil depuis juin 2012.

Nous sommes certes de la même ethnie, comme plusieurs hautes personnalités centrafricaines, mais je regrette que beaucoup de personnes se soient évertuées à réduire ma présence au gouvernement à une filiation avec M. Bozizé, dans le seul but d’occulter mes compétences et de décrédibiliser la portée et l’intérêt de mes actions au bénéfice du peuple centrafricain.


Que s’est-il passé pour qu’il y ait cette désaffection entre vous ?

De profonds désaccords politiques et le fait que le chef de l’Etat ait finalement cédé à ceux que mon action dérangeait le plus. Je conçois l’action d’un gouvernement, d’un chef d’Etat, comme un service de la Nation, qui nécessite une vision de notre devenir, une totale abnégation et le courage de trancher pour donner à la Centrafrique la maîtrise de son destin. Un chef d’Etat doit faire valoir, au milieu des contingences politiques, les intérêts supérieurs de la Nation.

Il faut admettre que durant l’exercice de mes fonctions ministérielles, j’ai dérangé des intérêts particuliers. Mais j’étais aussi le bouclier et l’arbre qui cachait la forêt. M. Bozizé a réalisé que nous étions différents sur les principes qui gouvernaient mes activités au sein du gouvernement.

J’ai été fier de servir mon pays. De toute façon avec mon départ les gens se sont rendu compte de ce qui se passait au sein de ce système, au-delà de ma personne.

Car ce pouvoir a déçu profondément les espoirs que beaucoup de gens mettaient en M. Bozizé et il m’a plus que déçu.


Quelle analyse sur la situation de la RCA ? De la gestion du pays par la transition ?

J’insiste sur le fait que la RCA est sujet à des crises politico-militaire à répétition sans que des vérités sur les causes et les raisons de ces crises ne soient dites et établies. Il faut que les hommes de cœur et d’esprit aient le courage de regarder les choses en face et de les dire avec franchise.

Les richesses du sous-sol centrafricain suscitent d’énormes convoitises. Cette bataille pour le contrôle de ces richesses nationales a eu pour conséquences la déstabilisation de l’Etat et la dégradation des conditions de vie de la population. Néanmoins les Centrafricains restent et demeurent les premiers responsables de leur malheur, car très souvent l’extérieur n’a fait qu’exploiter nos divisions et se servir de nos errements, nos égarements, et de nos règlements de compte.

Il y a ensuite des raisons qui tiennent à nous-mêmes et que nous pouvons combattre. Comment comprendre par exemple qu’un pays d’environ 4 millions d’habitants dispose de plus de 60 partis politiques alors qu’on compte dans ce même pays moins de 10 entreprises appartenant aux nationaux ?

Trop souvent, de petits partis réchauffent les petits intérêts au petit coin du feu d’ambitions individuelles. Ils constituent des prolongements dissidents de notre République. La stabilité d’un Etat et de son gouvernement a besoin de forces populaires, incarnant des aspirations d’un plus grand nombre, inspirant une vision et un système de valeurs. Ces forces doivent pouvoir donner à l’Etat et à la population un personnel politique capable de dessiner le destin d’un pays ! Ce n’est pas le cas, alors même qu’il existe partout en Centrafrique des forces vives, jeunes, des intelligences sincères qui ne se retrouvent que trop rarement à pouvoir servir leur patrie.

Surtout, trop de dirigeants ont servi des intérêts particuliers, trop souvent le leur ou ceux des leurs, plutôt que de se mettre au service de la Nation. 

La démocratie, quand en viendra le moment, ne doit plus être dévoyée.

La transition actuelle fait face évidemment à une situation des plus violentes et difficiles. Je constate simplement qu’elle ne parvient pas à juguler la crise et à contrôler le pays qui est en proie à l’anarchie. La sécurité et l’intégrité physique des personnes ne sont pas assurées et les conflits intercommunautaires et inter-religieux sont devenus bien réels. La situation est préoccupante sur le plan humanitaire et incertaine sur le plan politique, social et économique. Et je n’ai aucune visibilité sur le programme du gouvernement de transition pouvant éradiquer le mal centrafricain.

L’urgence, c’est d’abord le rétablissement de la sécurité pour permettre aux déplacés et aux réfugiés de retourner sans crainte dans leurs foyers. J’ai déjà pu dire ce qu’il me semblait devoir être fait avec nos forces de défense et de sécurité en ce sens pour assurer la restauration de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national.

L’urgence c’est aussi de jeter, dès maintenant, les bases d’une réelle et solide réconciliation. Il est vital de créer ce déclic qui permettra la construction d’un socle commun, la projection d’un destin collectif. Ce n’est qu’au nom de cela que l’on pourra pardonner, dialoguer et se réconcilier.

Il nous faut, sans attendre, nous relier, nous accorder et bâtir ce socle commun qui permet la fierté nationale. Et ainsi appuyer un processus pour rétablir l’autorité et l’administration de l’Etat, assurer la protection des biens et des personnes, restaurer les activités économiques.

Ce n’est qu’à ces conditions que l’organisation des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel sera envisageable.


Comptez-vous rentrer en RCA ? Reviendrez-vous dans la politique ou réintégrerez-vous les FACA ? Ou, peut-être, comptez-vous vous retirer tout simplement de la scène ?

Je suis Centrafricain et la RCA est ma patrie. J’aspire à pouvoir rentrer dès que possible. Je suis aujourd’hui à l’étranger parce que ma résidence au pays a été pillée, saccagée et même occupée par les Sélékas et les groupes armés. Ma famille a échappé de justesse aux massacres des rebelles.

J’ai beaucoup réfléchi depuis deux ans que je suis en exil, j’ai tiré les leçons de ma propre expérience et de tout ce qui s’est passé dans mon pays. J’ai beaucoup observé et rencontré des gens en Europe et en Afrique pour interpeller et parler de la situation tragique de mon pays.

Aujourd’hui, il est nécessaire de se consacrer à rassembler les gens qui veulent sincèrement participer à définir une base pour une réconciliation solide, à identifier les bonnes raisons d’un pardon et d’un redressement. Je suis prêt à me joindre à toutes les initiatives sincères qui pourraient aller dans ce sens.

Ce travail, beaucoup de gens souhaitent le commencer aussi vite que possible, pour accompagner la nécessaire réhabilitation de l’administration publique, de l’Etat et la revitalisation du lien entre le peuple et les forces vives de la nation.

Je ne souhaite qu’une seule chose : pouvoir faire œuvre utile pour le relèvement du Centrafrique, pour notre patrie.


Vous qui êtes l’un des principaux créateurs du KNK, qu’en est-il aujourd’hui de ce parti ?

Le processus de création de ce parti fût une aventure déterminante pour moi. J’ai pu vérifier à la fois qu’un parti populaire, ayant la vocation d’exercer la direction du pays, devait être continuellement en phase avec la population, mais qu’il attirerait toujours les ambitieux et les petites manœuvres de quelques-uns cherchant à tirer profit d’un parti au pouvoir. Sans surprise, beaucoup de ces cadres ont récemment rejoint d’autres partis politiques. Certains ont carrément créé leur propre parti continuant ainsi la prolifération quasi maladive en Centrafrique. Je ne pense pas qu’il est normal qu’un parti politique soit réduit à la personne de son leader.

Pour créer le KNK, j’ai mis en place une structure de proximité sous ma responsabilité, qui avait pour mission de sillonner tous les villages, les communes, les préfectures et les régions à travers le territoire national pour confronter et co-élaborer les idéaux et la philosophie du parti. Ce qui avait fini par faire de ce parti une plateforme politique inspirée par le peuple qui s’y reconnaissait. D’où son nom en langue nationale le « Kwa Na Kwa » qui signifie « le travail rien que le travail ».

J’ai organisé ensuite mon retrait de ces activités, à la suite du congrès de Mbaiki, pour me consacrer à mes responsabilités ministérielles. Je voulais me dégager des jeux des ambitieux désireux d’occuper les postes qu’ils pourchassaient. J’y suis revenu pour prendre la direction de la campagne nationale en 2011, afin d’assurer la mobilisation des électeurs et raviver le lien distendu avec la population. Mon élection dès le 1er tour, face à l’ancien président Patassé, en tant que député de la Nation dans cette grande et complexe circonscription de Berberati, fut pour moi un honneur, et je peux l’avouer aujourd’hui, la vérification que les électeurs pouvaient reconnaître le travail acharné que je menais autant que possible à leur service.

Je vous ai retracé ce très bref historique pour dessiner l’état d’esprit profond du KNK. C’est un parti porté par le peuple, qui s’y reconnaissait. Aujourd’hui, il y a, je crois, une discordance entre l’action des dirigeants et l’attente des militants et de la population. Et c’est regrettable. Un grand parti populaire, à vocation gouvernementale, ne peut être le nid d’intérêts particuliers.

Propos recueillis par Lydie Nzengou 

Qui est Sylvain Ndoutingai ?

M. Sylvain Ndoutingai, issu d’une famille paysanne de Bossangoa, est diplômé de l’Université de Bangui en Gestion des Entreprises et titulaire d’un Master en Management et en Finances Publiques de l’Institut Supérieure de Cocody en Côte d’Ivoire.

Jeune, il militait déjà dans les syndicats d’étudiants et dans les différents mouvements de la jeunesse de son pays. Il entre ensuite à l’école des officiers de Thiès au Sénégal, organisé par la coopération française. Après avoir suivi d’autres formations militaires en Afrique, il sera nommé colonel de l’armée de Centrafrique.

Face aux exactions sur la population des mercenaires du MLC (Mouvement pour la libération du Congo), il choisit de soutenir l’équipe de M. Bozizé, et devient ministre des mines, de l’énergie et de l’hydraulique à 30 ans, puis est à la tête de plusieurs ministères régaliens pendant 10 ans. Il a porté et mis en œuvre plusieurs réformes aussi bien au ministère des mines, de l’habitat et de l’urbanisme, qu’au ministère des finances et du budget. L’idée qu’il se fait des affaires de l’Etat et de l’assainissement des finances publiques, le conduise à s’opposer aux puissants intérêts, parfois même à certains membres du gouvernement de M. Bozizé.

 

Journaliste, chef de la rubrique Centrafrique

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Lydie Nzengou