09H03 - lundi 31 août 2015

Le Vénézuela ferme sa frontière avec la Colombie

lundi 31 août 2015 - 09H03

Depuis samedi 22 août, la frontière entre la Colombie et le Venezuela, à la hauteur des villes frontières de Cucuta, en Colombie, et de San Antonio, au Venezuela, est fermée par décision du gouvernement vénézuélien.

La raison de cette fermeture soudaine est, selon les  déclarations du président Nicolas Maduro aux médias de son pays, la volonté de  faire face aux projets capitaliste et paramilitaire qui seraient menés depuis la Colombie pour  déstabiliser la république bolivarienne du Venezuela et sa politique social.

Les conséquences sont dramatiques pour des centaines de Colombiens (un premier recensement au début de la crise parlait d’environ 861 expulsés) habitant entre le nord du département colombien de Santander et le département vénézuélien du Táchira. Les voilà forcés de quitter le territoire vénézuélien car ils sont déclarés sans papiers ou avec des papiers non conformes.

Les informations et les images font état de centaines de maisons de Colombiens détruites  tandis que leurs propriétaires auraient été mis dans des bus affrétés par les autorités locales du Táchira afin de déposer les Colombiens de l’autre côté de la frontière en territoire colombien.

D’après le gouvernement du président Maduro,  la zone où vivent les Colombiens expulsés est une région de trafics en tout genres, une zone où se cacheraient les paramilitaires qui menacent la stabilité du pays. Pour les analystes politiques, la fermeture de la frontière a lieu dans un moment très important pour la politique intérieure vénézuélienne, car les prochaines élections législatives auront lieu le 6 décembre prochain et le président Maduro chercherait à faire diversion. Ils prévoient aussi que la crise entre les deux pays risque de durer.

 

Réaction modérée côté colombien

Pour l’heure, la réponse du gouvernement colombien a été mesurée. Le président Juan Manuel Santos a sollicité de son homologue le respect des citoyens colombiens et des accords internationaux. En attendant, et pour faire face à la situation, le gouvernement colombien a mis en place une commission chargée de préparer et mettre en place un dispositif d’aides aux colombiens expulsés.

La Colombie demande que cette crise soit traitée en urgence par l’Unasur et l’OEA. Un rendez-vous est fixé pour le 3 ou le 8 septembre à Quito avec les représentants de l’Unasur, selon une déclaration de la Ministre des affaires étrangères de la Colombie, Mme Holguin.

L’ONU a fait savoir, par la voix de sa porte-parole Mme Ravina Shamdasani, sa préoccupation devant cette situation et demande aux deux Etats la recherche d’une solution diplomatique rapide dans le cadre du respect des Droits de l’Homme.

 

Angélica MONTES MONTOYA

Chef de rubrique « Amériques latines »