Edito
12H08 - mercredi 13 juillet 2022

L’aveu de culpabilité. Le billet d’été de Michel Taube

 

Ni Salah Abdeslam ni aucun des 13 autres accusés et des six accusés absents n’a donc fait appel dans le procès historique des attentats du 13 novembre 2015.

La décision de ces criminels de ne pas faire appel est un aveu de culpabilité de leur part. Il est somme toute rare qu’au pénal des personnes lourdement condamnées pour un crime, surtout lorsqu’elles ont été plusieurs à être jugées en même temps, ne fassent pas appel.

« Oui je suis coupable ! » Pendant ces dix mois interminables de procès, aucun des prévenus n’a eu le courage, la sincérité de prononcer ces paroles qui auraient rendu possible l’ouverture d’un chemin, certes impossible mais moralement envisageable selon les convictions spirituelles des uns et des autres, vers le pardon.

Si aucune culpabilité pleine et entière n’a été avouée (c’est l’instruction qui les a mis face à la vérité), la renonciation à tout appel tiendra lieu pour nous d’aveu définitif de culpabilité.

« Oui ils sont coupables ! » Et cet aveu sera utile dans les années à venir dans la lutte contre l’islam radical.

Comme nous le confie Samia Maktouf, avocate de 40 parties civiles : « C’est un soulagement qu’un autre procès n’ait pas lieu. Mais les coupables savent bien qu’ils ont bénéficié d’un verdict juste, équilibré, proportionné et courageux, digne d’un grand pays démocratique et laïc. En appel, ils auraient été plus lourdement condamnés. »

L’histoire n’est toutefois pas tout à fait terminée : en septembre s’ouvrira le procès de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice qui avait ensanglanté la Promenade des Anglais, tué 86 innocents, blessé 485 autres innocents et endeuillé toute une nation. Ce procès devrait durer trois à quatre mois.

Mais tous ces procès suffiront-ils à clore le seul procès que le monde libre, de l’Europe à l’Afrique, des Etats-Unis au Japon, devrait instruire : celui de l’islam radical ?

Un Tribunal Russell de l’islam radical ? Y a-t-il des volontaires, des femmes et des hommes de bonne volonté, conscients de la guerre dans laquelle nous sommes engagés, pour l’organiser car aucun procès pénal de tel ou tel crime commis en son nom ne saura l’épuiser.

 

Michel Taube

Directeur de la publication