International
17H44 - samedi 9 avril 2022

La fin du mois ou la fin du monde ? Tribune d’Eric Bresson

 

Avec cette guerre en Ukraine que Poutine a déclarée le 24 février dernier, pour libérer ce pays pourtant souverain des nazis et du génocide commis depuis plusieurs années dans le Donbass auprès de sa population russophone, les horreurs de la seconde guerre mondiale sont réapparues avec leur cortège de massacres et de bombardements sur les populations civiles.

Assurément, Poutine avait bien préparé son coup depuis plusieurs années. Il attendait son heure pour marquer l’histoire de la Russie de son imperium tsariste en s’attaquant à l’Occident et restaurer la Grande Russie de Catherine II qui comprenait l’ex URSS avec la République soviétique de l’Ukraine.

Depuis l’effondrement de l’URSS, Poutine qui est un pur produit du KGB, s’est promis en devenant Président de venger l’âme russe et de reconstruire son empire sur les décombres de notre société occidentale en Europe soutenue par le capitalisme américain !

Il a su s’imposer maintenant depuis plus de vingt ans à la tête de la Russie au point d’avoir éliminé tous ses opposants politiques et d’avoir truqué les élections jusqu’à la dernière loi qu’il a fait voter pour lui assurer le pouvoir jusqu’en 2036 !

Après avoir ruiné son pays sur le plan économique, en restant sur les fondamentaux du système communiste axé sur l’industrie militaire, il ne lui reste plus aujourd’hui que les armes. Pour prouver que ses choix sont bons malgré tout, Poutine va les utiliser pour recréer la Grande Russie dans le cadre d’un nouvel ordre mondial multipolaire.

Foin de la démocratie et des droits de l’Homme auxquels il n’a jamais cru. Seule la force a raison de tout et s’impose aux hommes pour éviter les désordres qui conduisent à la décadence comme chez nous ; il faut se faire craindre des hommes et éliminer toute contestation par la dictature !

A quelques semaines de la fête nationale du 9 mai prochain qui célébrera la reddition de l’Allemagne nazie en 1945, Poutine veut redonner du lustre à son pays en annexant toute la région Est du Donbass et prolonger le pont avec la Crimée qu’il a annexée en 2014. Il pourra l’annoncer avec sa victoire sur l’Ukraine « nazie » et du génocide commis sur les séparatistes russes depuis cette date.

Pendant ce temps, pris par nos élections présidentielles, nous débattons de la préservation de notre pouvoir d’achat et de nos retraites en France. Quant à l’Allemagne qui a misé toute sa politique énergétique sur le gaz russe, elle se retrouve piégée. D’un côté, le prix de l’essence à la pompe, de l’autre, la température des habitations… Comme à Byzance en plein effondrement de l’empire, on parle du sexe des anges.

Poutine en profite pour gagner plus de 800 M€ par jour et entretenir sa machine de guerre en Ukraine. Qu’attendons-nous pour décréter un embargo total sur toutes ses exportations de pétrole, de gaz et de charbon en Europe ?

Nous devons choisir entre nos fins de mois et notre fin du monde ! Karl Marx avait bien prédit que le capitalisme allait finir par vendre la corde avec laquelle il serait pendu.

Macron discute encore avec Poutine, comme avec le diable, en espérant un miracle alors qu’il lui ment depuis toujours et continue son plan d’invasion de l’Ukraine en rasant des villes entières. Avec cynisme, il accuse même les nazis Ukrainiens de tuer, violer et piller leur propre population !

« Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous aurez la guerre et le déshonneur » avait dit Churchill à Chamberlain et Daladier qui pensaient avoir négocié la paix à Munich avec Hitler en 1938, sur le dos de la Tchécoslovaquie.

 

Eric Bresson

Essayiste