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06H45 - mercredi 8 septembre 2021

Rendre hommage aux victimes, c’est tout faire (vraiment) pour éviter un nouveau 13 nov. L’édito de Michel Taube

 

 

Le 13 novembre 2015, tout comme, il y a vingt ans, le 11 septembre 2001, chacun de nous sait ce qu’il faisait, et où il se trouvait. De ces deux attentats islamistes majeurs, celui qui frappa les États-Unis fut considéré comme la véritable entrée dans le XXIème siècle. L’âge du terrorisme, d’un islam radical qui ne rechignera à aucune barbarie, aucune hypocrisie (ah la fameuse taqyîa), aucun mensonge, pour que la terre entière tourne au seul rythme de la charia.

13 novembre. Mentionner l’année devient superfétatoire, tout comme pour le 11 septembre. En France, Mohamed Merah avait ouvert le bal de l’effroi en 2012, n’hésitant pas, entre autres crimes, à tirer une balle à bout portant dans la tête de jeunes enfants juifs.

L’indifférence prit fin début 2015 : avec le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo, c’est la liberté d’expression, le droit à la caricature, et en définitive, celui d’être Français, donc laïc et irrévérencieux, qui fut ébranlé. Le même jour, l’obsession antisémite des musulmans radicalisés nourrit un autre carnage, celui de l’Hyper Cacher. Et à Montrouge, quelques heures auparavant, une policière antillaise, Clarissa Jean-Philippe, tomba sous les balles d’Amedy Coulibaly, l’un des terroristes.

13 novembre. Stade de France, terrasses mitraillées, et bien sûr le terrible massacre du Bataclan. Mais aussi une doctrine policière complètement obsolète. Des heures s’écoulèrent avant que l’assaut fut donné. Mais personne ne sera mis en cause. La faute à la doctrine !

Depuis, l’horreur n’a jamais pris fin. Des assassinats individuels (la fausse théorie du loup solitaire) au massacre de masse (86 morts et 458 blessés sur la promenade des Anglais, à Nice, le 14 juillet 2016). Et puis il y eut la décapitation du professeur Samuel Paty, toujours au nom de l’islam, le 16 octobre 2020.

La France a-t-elle retenu la leçon du 13 novembre ? Répondre à cette question, honnêtement mais radicalement, en allant à la racine des choses, c’est la meilleure façon de rendre hommage aux victimes des attentats du 13 novembre.

Nous espérons que les victimes encore en vie n’attendront rien d’un Salah Abdeslam, principal accusé, muré dans sa folie islamiste depuis son arrestation. Ce serait ignorer sa logique, la nature de son idéologie et ses desseins eschatologiques.

La vraie question d’un procès hors norme qui durera neuf mois, et qui chevauchera donc l’élection présidentielle d’avril 2022, est bien : a-t-on tout fait pour éviter que le pire ne se reproduise ? Ou faudra-t-il, comme nous le craignons, un attentat de l’envergure du 11 septembre, par exemple un avion percutant la Tour Eiffel pendant qu’un autre s’écrase sur les Champs-Élysées, avec des milliers de morts, pour qu’une guerre totale soit déclarée enfin, non pas au seul terrorisme, mais à l’islam politique, à la confrérie des Frères musulmans et autres salafistes, dont la doctrine, la stratégie politique et les réseaux préparent le terrain aux agissements criminels de futurs Merah et autres Abdeslam ?

Depuis début 2015, n’a-t-on on pas régulièrement entendu, dans la bouche de Français  surtout musulmans : « décapiter, c’est pas bien. Mais publier des caricatures ou les ou caricatures à des élèves, fallait pas ! ». On avait entendu le même discours lorsque la jeune Mila a été menacée de mort pour avoir critiqué l’islam et que Nicole Belloubet, alors ministre de la Justice, fustigea l’adolescente, coupable « d’insulte à la religion », de blasphème, en somme.

Depuis 2015, les territoires perdus de la République n’ont cessé de croître (on l’a vu à Marseille la semaine dernière et le chef de l’Etat n’y a même pas prononcé le mot « laïcité »), tout comme cette idéologie islamiste, séparatiste, haineuse, fasciste, criminelle et profondément rétrograde. Emmanuel Macron la combat avec des discours, mais il ne vaincra pas davantage l’islam politique que le trafic de drogue, le second nourrissant d’ailleurs le premier.

Malgré cette barbarie du 13 novembre, malgré un méga procès qui va durer neuf mois, la France peine encore à admettre le lien entre le djihadisme et l’islam radical, l’idéologie qui la nourrit. Interdire l’islam radical devrait être la base de tout programme politique d’un candidat déterminé à l’élection présidentielle.

Notre crainte est redoublée depuis la prise de pouvoir brutale par les talibans en Afghanistan. Nous espérons que des géopoliticiens honnêtes viendront à la barre expliquer que les attentats de 2015 n’auraient pu avoir lieu sans l’existence de l’Emirat islamique de Daech en Syrie et en Irak.

Or le jour de l’ouverture du procès du 13 novembre, on apprend que le nouveau gouvernement taliban du nouvel Emirat islamique d’Afghanistan n’a aucune femme dans ses rangs. Il est acquis depuis le premier jour que ce pays servira désormais de base d’entraînement aux futurs terroristes qui ensanglanteront l’Europe dans quelques mois.

Combien de Salah Abdeslem, ces Français islamisés jusqu’à l’ivresse, sont-ils déjà partis ou se préparent-ils à rejoindre Kaboul pour s’entraîner et recevoir leurs ordres en vue de prochains 13 novembre ?

 

Michel Taube

Directeur de la publication