Opinion Sport
12H31 - mardi 29 juin 2021

Équipe de France de foot : échec sur… et hors du terrain. L’édito de Michel Taube

 

Nous n’aurons donc plus ce petit malaise de voir les joueurs de l’équipe de France de football bredouiller (à peine) la Marseillaise tandis que leurs adversaires chantaient à cœur joie leur hymne national… Certes les paroles de notre chant national sont dépassées mais c’est notre hymne et il doit être célébré à la hauteur de l’amour que nous avons pour notre pays !

En 2018, la France gagna la coupe du monde après avoir été dominée par la plupart de ses adversaires. Sa recette : une défense solide, des contre-attaques rapides et une chance monumentale, miraculeuse même, connue sous le nom de « chatte à Dédé » (Didier Deschamps). À la mi-temps de la finale de 2018, l’équipe de France n’a pas tiré une seule fois au but, mais en a marqué deux : un but contre son camp et un pénalty. Sacré Dédé !

Euro 2020, joué en 2021, ce qui a peut-être perturbé nos Bleus (faudra bien trouver des excuses !) : la chance est toujours là. Depuis le début du tournoi, le jeu de la France ne séduit pas, mais elle est déjà qualifiée pour les 8èmes de finale après deux matchs. 

Éliminée par des « petits » Suisses méprisés par tant de journalistes et chroniqueurs sportifs, la France était mal partie sur tous les tableaux. Quelle arrogance au début du tournoi : « nous sommes la meilleure équipe du monde », chantaient en cœur plusieurs joueurs et commentateurs. « Tout le monde nous envie notre trio d’attaque magique ». Sur le plateau de L’Équipe TV, l’ancien international Johan Micoud parle de Karim Benzema comme s’il s’agissait de Pelé ou de Maradona. Banni de l’équipe durant cinq ans pour son comportement sur et en dehors du terrain, il fut rappelé bien trop tard par le sélectionneur. S’il n’a pas brillé dans le jeu, il a au moins marqué 4 buts. Mais fallait-il rappeler un personnage aussi controversé (son procès dans l’affaire de la « sextape » débutera en octobre), qui plus est âgé de 33 ans, alors que la France compte tant de jeunes talents ? 

Et que dire de Killian Mbappé, dont le talent est gâché par un ego surdimensionné qui se traduit par un individualisme nuisible au jeu d’équipe… Mbappé, Benzema, Griezmann, Pogba… Chaque star a ses caprices. Celui-ci veut jouer avec celui-là. L’autre exige ce poste, l’autre, cette stratégie. Il se murmure que les joueurs ont imposé à Didier Deschamps de commencer le match contre la Suisse avec trois défenseurs. Presque deux buts plus tard (car les Suisses ont raté un pénalty qui leur aurait donné deux buts d’avance – la chatte n’avait pas encore abandonné Dédé), il fallut revoir la stratégie. Et ce fut payant. Pendant une vingtaine de minutes, on retrouva une équipe championne du monde. 3 à 1 pour la France à un quart d’heure de la fin, contre une équipe dont la valeur marchande cumulée (estimée à 284 millions d’euros) est comparable à celle de deux ou trois stars françaises (la valeur marchande du seul Kilian Mbappé était estimée, avant la compétition, à 189 millions d’euros).  Mais ce ne fut qu’un feu de paille. La fameuse défense française ne fut qu’une ligne Maginot, et l’arrogante suffisance de nos méga stars reprit le dessus. Trois buts partout à la fin du temps règlementaire et des prolongations. Tirs au but. Mbappé tire en dernier (c’est généralement le cas de la plus grande star) et ratte. Ça arrive au meilleur. Mais en quatre matchs, la super méga hyper star n’a pas marqué le moindre but.

 

Et s’il n’y avait que le foot !

Il faut dire que cette compétition était mal née. Reportée d’un an pour cause de Covid, elle se tient dans des stades aux jauges variables (pas de jauge dans certains pays) et aux quatre coins de l’Europe, obligeant la plupart des équipes à d’incessants déplacements. Les Suisses furent (et sont donc toujours) parmi les plus mal lotis : ils ont vu du pays ! L’équipe de France n’a donc même pas cette excuse, mais après son match nul contre la Hongrie, on avait largement incriminé la chaleur et l’état du terrain. On est trop beau, trop grand, trop génial pour perdre sans raison externe…

Si tout cet Euro est perfectible dans son organisation, les Bleus ont aussi pêché hors du terrain, d’abord en confiant l’hymne de l’équipe à un rappeur qui s’était illustré par des paroles hostiles à la France. Comme si cela ne suffisait pas, les joueurs voulaient mettre genou à terre avant chaque match, sous la houlette de Kylian Mbappé et Presnel Kimpembe, qui le firent avant le match préparatif du 2 juin contre le Pays de Galles. Même si toute équipe nationale est (ou devrait être) tenue à une obligation de neutralité, on aurait pu comprendre un geste contre le racisme, mais pas ce geste de soumission ou de prosternation qui peut faire sens aux États-Unis, mais certainement pas en France et en Europe. Notre Georges Floyd serait plutôt Samuel Paty, dont le sort n’a pas ému outre mesure nos chers footballeurs. Un rap anti-français et un geste américano-indigéniste (ou anti-flic), voilà de quoi donner le sentiment que nous avons à faire à l’équipe de France des banlieues, mais dont les joueurs moralisateurs habitent tous des palaces dans les plus beaux quartiers. Suffisance sur le terrain, arrogance, leçons de morale… Trop point n’en faut ! 

En 2022, si elle se qualifie, la France défendra son titre de champion du Monde au Qatar, un pays qui pour de multiples raisons n’aurait pas dû obtenir l’organisation de cette épreuve : soutien larvé au terrorisme et explicite à l’islam radical, conditions de travail des étrangers affectés aux installations sportives dignes de l’esclavage, sans compter tout ce qu’on ne voit pas et qu’on découvrira peut-être un jour… Les milliards du sport et ceux du foot en particulier ont tant d’effet pervers. Mais nous soutiendrons encore les Bleus en 2022, en espérant qu’ils ajoutent une troisième étoile à leur maillot. Une équipe ordinaire désormais, certes encore championne du monde, mais défaite prématurément par un outsider qu’elle méprisa. Peut-être que la Suisse gagnera l’Euro 2021 !

Puisse la leçon être retenue. Il y a hélas trop de raisons d’en douter.

En attendant, bravo la Suisse, et bon vent dans cette compétition !

 

 

 

Michel Taube

 

 

 

 

 

 

 

 

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