Opinion Sport
06H23 - mercredi 16 juin 2021

Équipe de France de foot : à quand un genou à terre pour Samuel Paty ? L’édito de Michel Taube

 

L’Europe, ce n’est pas les Etats-Unis ! Et l’Euro2021 en a apporté une preuve cinglante à celles et ceux qui voudraient racialiser nos pays comme le sont nos amis d’Amérique.

Finalement, ils n’ont pas mis un genou à terre. Hugo Lloris, le capitaine qui avait annoncé cette initiative deux jours plus tôt, s’en est expliqué au micro de RMC après la belle victoire des Bleus sur l’Allemagne : « Le genou par terre, c’était une décision collective. On part du principe que si on doit le faire, toutes les nations doivent le faire avec l’appui de l’UEFA. C’est le cas en Premier League, où le mouvement a été ensemble et solidaire. Sur cette compétition, c’est moins le cas. » Et d’ajouter : « Cela ne veut pas dire qu’on ne soutient pas la cause, on ne veut surtout pas de racisme dans notre sport et dans la société. On voit plus les joueurs britanniques le faire car c’est dans la lancée de leur championnat. Il n’y a pas de débat, on est tous ensemble dans la décision. »

Espérons que le capitaine proposera à son équipe, lors du débriefing du match, de réfléchir à la question suivante : pourquoi les autres équipes nationales n’ont pas participé à cette initiative ? Seraient-elles racistes ou simplement étrangères au procès en racisme qu’on veut ainsi infliger à l’opinion européenne ?

Décidément, cette équipe de France 2021 ne brille pas par son sens de la concorde nationale, alors qu’elle est pourtant « l’équipe nationale » dans laquelle doit se retrouver l’ensemble des Français et pas seulement certaines catégories ou communautés du pays. L’Équipe de France (la fédération ? Ses stagiaires comme l’avait lâché son président Noël le Graët ? Les joueurs ? La ministre des Sports ?) s’était déjà choisi pour hymne de l’Euro un rap composé et interprété par un Français qui avait vomi sur la France en son temps. Équipe de France ou équipe des cités ? La question avait défrayé la chronique et conduit à l’abandon de l’hymne controversé.

L’initiative de mettre un genou à terre en prélude à aux matchs des Bleus est peut-être louable si elle vise tous les racismes, mais elle n’est en rien fédératrice en l’espèce, bien au contraire. Il s’agit là de singer les Américains, puis les Anglais, en rendant un hommage à Georges Floyd, victime de violences policières racistes le 25 mai 2020. On aurait pu comprendre l’initiative au lendemain du crime, mais quelle est sa légitimité en Europe aujourd’hui ? Dénoncer la violence policière en France, voire le racisme au sein de la police ? Tel était un des objectifs des initiateurs de cette démarche. Mais à moins que nos Bleus (qui ne seraient alors plus tout à fait les nôtres) aient adhéré au mouvement des Indigènes de la République, on n’ose imaginer que telle est leur motivation.

 

Le séparatisme, archétype du racisme

Accordons aux joueurs français le crédit de vouloir manifester leur rejet du racisme, ce qui est en soit une initiative parfaitement louable. C’est néanmoins la forme qui pose problème. Le mouvement Black Lives Matter n’a aucun sens en France, où personne ne pense qu’une vie de noir ne vaut rien (sauf les islamistes radicaux et certains nazillons d’extrême-droite bien sûr).

Le genou à terre est très américain et est dirigé contre le racisme des blancs. Or le racisme anti-blanc, anti-français et antisémite gangrène le mouvement indigéniste et l’islam politique. Le séparatisme est pourtant l’archétype du racisme. Or les mouvements prétendument antiracistes, tout comme le showbiz, sportifs compris, qui les soutient, font montre d’une indignation très sélective.

Quelle a été leur réaction après le crime islamiste qui coûta la vie au professeur Samuel Paty ? Pas un mot (même chez SOS Racisme) après l’assassinat lui aussi islamiste de Sarah Halimi, ni des autres crimes antisémites commis au nom de l’islam.

 

Samuel Paty est notre Georges Floyd

Sous la direction de Dominique Reynié, la Fondapol a publié un état des lieux du terrorisme islamiste d’où il ressort que la France concentre à elle seule près de 44 % des attentats islamistes commis depuis 40 ans en Europe, et 42 % des victimes. On pourrait attendre des joueurs de l’équipe de France de football comme des stars de la musique ou du cinéma, qu’ils rendent hommage aux 250 personnes assassinées par des djihadistes au cours de ces cinq dernières années, ces policiers, ces militaires, ces jeunes, ces enfants… Ils pourraient aussi avoir une pensée pour les victimes de l’antisémitisme, quand on sait qu’il génère plus de la moitié des actes racistes, que leurs auteurs se réclament majoritairement de l’islam, alors que les musulmans sont environ 20 fois plus nombreux que les Juifs. Indignation sélective, avons-nous dit, mais aussi victimisation outrancière et souvent mensongère, comme lorsque l’on veut présenter la mort d’Adama Traoré comme un crime policier raciste.

 

Où est le devoir de neutralité du service public ?

Mais en définitive, la bonne attitude des Bleus n’est-elle pas autre ? Une équipe nationale est en quelque sorte un service public, financé par le contribuable. Lorsqu’ils enfilent leur maillot, les joueurs sont assimilables à des serviteurs de l’État. À ce titre, ils devraient être soumis à la laïcité et la neutralité politique, philosophique et religieuse. Instrumentaliser l’équipe de France au bénéficie d’une certaine idéologie, de toute idéologie, n’est pas conforme à sa double obligation : celle de neutralité, qui est juridique, celle de représentativité, qui est politique et sociale. Il est surprenant que la Fédération française de football, le président de la République et particulièrement la ministre des sports Roxana Maracineanu qui a cautionné publiquement sur France Info l’initiative des joueurs qui voulaient poser un genou à terre, soient si tolérants avec les caprices de nos stars du ballon.

Nous préférons voir dans l’attitude des joueurs de l’Équipe de France une forme de sincérité teintée de naïveté puérile et de souci d’être politiquement correct. Le courant dominant est actuellement celui des Woke américains, adeptes de l’auto-flagellation et de la cancel culture, dont Barak Obama vient de dénoncer les dérives. Puissent Joe Biden et Emmanuel Macron en prendre graine.

Quant aux footballeurs français, qu’ils se concentrent sur leur art dans lequel ils excellent, et ramènent en France le trophée de l’Euro. Allez les Bleus, donc, tant qu’il s’agit de sport !

 

Michel Taube

 

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