La chronique de Bernard Rodenstein
02H35 - dimanche 18 octobre 2020

Qui donc arme leur bras ? Humeurs dominicales de Bernard Rodenstein

 

Face aux tueurs qui exécutent les basses œuvres sans état d’âme, il faut sans cesse se demander : qui sont les commanditaires ? Qui les recrute ? Qui les fanatise ? Qui ordonne qu’ils tuent ?

Aujourd’hui, en France, un courant religieux islamiste cultive la haine et incite au meurtre. Hier, d’autres religions encourageaient leurs fidèles à éradiquer les croyants d’une religion adverse, au moyen des pires violences. Toutes les religions qui enseignent la soumission à un Dieu unique, au seul Dieu unique, le leur, véhiculent dans leur enseignement le rejet des autres. Il en va de même de toutes les idéologies qui prétendent être les meilleures entre toutes, la meilleure entre toutes ! En politique et dans toutes les matières qui ouvrent la voie vers le pouvoir ou l’autorité, cette prétention à être l’unique qui est dans le vrai, fait germer l’intolérance et la soif de vaincre coûte que coûte.

L’apprentissage du relativisme reste à faire un peu partout.

Dès lors que d’aucuns s’autorisent à tuer au nom de leur dieu fantasmé ou de leur illusion folle d’être seuls dépositaires de La Vérité, il faut s’empresser de mettre le holà ! Tant que les humains seront ce que nous sommes aujourd’hui, à savoir des vermisseaux doués de raison et de la parole, certes, mais de petits nuls néanmoins, nous devons nous doter démocratiquement d’instances qui surveillent les intolérances, d’où qu’elles viennent, comme le lait sur le feu.

Personne ne détient La Vérité.

Ceux qui s’en revendiquent sont des êtres dangereux à mettre hors d’état de nuire avant qu’ils ne perdent la tête complètement et avant qu’ils ne la coupent à d’autres. Les fanatiques de tous horizons sont des malades mentaux. La violence qui est en eux est incommensurable. Surtout s’ils se réclament d’un dieu quelconque ou d’une autorité venue d’on ne sait où. Je range les fanatiques chrétiens et juifs dans le même panier. Ils peuvent faire dire à leur dieu ce qu’ils veulent. C’est tellement facile de s’en revendiquer. Aucune preuve à fournir !

Ces voix venues d’ailleurs sont une arnaque au bon sens. Elles doivent être tenues pour nulles et non avenues et ne doivent pas pouvoir être invoquées dans le domaine public, laïc et rationnel.

Ces infamies durent depuis la nuit des temps. Au nom d’un dieu lambda, on peut égorger et pendre au gibet ! C’est un comble !

Repousser toutes les religions, toutes les chapelles idéologiques dans l’enceinte de leurs « temples » est une urgence absolue. Aucune dérogation pour déborder sur la place publique ne doit leur être accordée. Leurs doctrines doivent être passées au crible et condamnées avec la plus extrême fermeté si elles ne favorisent pas le développement de la fraternité universelle. Quiconque désigne des ennemis à abattre doit être accusé d’incitation au meurtre.

J’ai aussi des ennemis. Ils se rappellent régulièrement à mon bon souvenir. Je ne pense pas qu’ils iraient jusqu’à me tuer. Quoi que ! Je ne souhaite la mort d’aucun d’entre eux, aussi cruels qu’ils peuvent être envers moi. Je voudrais qu’ils se « retournent sur eux-mêmes », c’est la belle expression utilisée dans l’Évangile pour parler de la conversion.

Se retourner sur soi-même est la clef de la tolérance. Ce que l’on voit en se scrutant n’est pas que tout beau à voir. Ça rend modeste. Humble. Et ça donne à réfléchir sur l’approche sans nuance que nous faisons des autres. Moi, je suis loin de la perfection ! L’autre n’est pas qu’un sale type. Il a aussi ses qualités. Nous ne sommes pas si éloignés les uns des autres.

Pour tout dire, nous sommes très semblables dans le fond. Cette découverte ôte toute envie de tuer l’autre, si proche et si ressemblant. Voilà ce qu’il importe que les idéologues et les religieux de tous poils enseignent à leurs ouailles ! Ils feront alors œuvre utile. Et salutaire.

On ne se lèvera plus pour aller tuer l’impie. On s’empressera d’aller serrer dans ses bras celle ou celui qui, au final, est si peu différent de moi !

Très proche même, à vrai dire !

Bernard Rodenstein

Pasteur retraité, Fondateur d’Espoir (association humanitaire dans le champ de l’insertion sociale et professionnelle) à Colmar (68), Ancien conseiller municipal de la Ville de Colmar

 

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