International
08H06 - lundi 6 juillet 2020

Carton et emballage, premiers de cordée de la machine France.

 

Le secteur de l’emballage, du papier et du carton s’est révélé stratégique aux yeux des Français pendant la crise du coronavirus. Au moment où le pays était à l’arrêt, les entreprises de fabrication et de transformation de ces matières premières ont fonctionné presque à plein régime. Paul-Antoine Lacour, délégué général de Copacel, la Fédération des producteurs de pâtes, papiers et cartons, un poids lourd du secteur, nous le confirme : « dans cette crise, les Français ont découvert l’importance vitale du carton et de l’emballage ».

Et d’ajouter : « Nous avons participé à l’effort de guerre en participant à la fabrication des masques chirurgicaux [composés notamment de papiers, NDLR], et des emballages de nombreux produits et outils de gestion de cette terrible crise sanitaire. »

La crise n’a tout de même pas été de tout repos : déjà en souffrance avec le numérique, le secteur du papier graphique, notamment la presse papier, est fortement impacté par la crise du coronavirus. Toute l’industrie papetière a été mise sous haute tension par les fortes perturbations observées dans le tri sélectif et la collecte des déchets, qui contribuent aux deux-tiers de l’approvisionnement en matières premières des entreprises du secteur.

Selon Monsieur Lacour, « Nous sommes très impliqués dans l’économie circulaire avec la collecte et la transformation de déchets post-consommateurs (votre vieux journal…) ou tirés de l’activité économique (emballages en carton…). Or ce gisement de matières premières a diminué avec l’arrêt de l’activité économique mi-mars. Dans les semaines qui ont suivi, pendant la période de confinement, la dégradation et parfois l’arrêt de centres de tri ont fortement impacté l’approvisionnement en stocks de notre industrie car les deux tiers de la matière première fibreuse proviennent de ces centres de tri de papiers carton. »

C’est que parfois, quand la mise à l’arrêt de ces centres névralgiques ne venait pas de la décision des directions, ce sont des salariés mal syndiqués qui y ont exercé des droits de retrait sauvages dont il est difficile de mesurer l’impact, tant dans ce secteur que dans l’ensemble de l’économie française depuis la mi-mars. D’après nos informations, au plus fort de la crise, 42% des centres de tri étaient fermés.

Malgré ces ratés, Opinion Internationale n’a pas cessé de saluer les premiers de cordée qui ont tenu le pays à bout de bras, militant très tôt notamment pour qu’ils défilent le 14 juillet en tête de la Fête nationale sur les Champs-Elysées. Et parmi ces premiers de cordée, il y a ces femmes et ces hommes qui collectent, transportent et transforment papier et carton, vitaux donc pour la société et l’économie et qui représentent des centaines de milliers d’emplois directs indirects en France.

Ce secteur stratégique est ouvert sur l’Europe et sur le monde : « Pendant le confinement, la fermeture des frontières, nous explique Paul-Antoine Lacour, a concerné les personnes, mais la circulation des biens a continué. Le marché européen a fonctionné pendant la crise. »

Tant mieux car 53% de la production de papier carton française est exportée, et 60% est importée. Une très grande porosité avec des marchés essentiellement communautaires, à l’exception d’un bien, la pâte marchande (une des composantes de base des matières fibreuses), qui est échangé sur les marchés mondiaux.

Si l’inquiétude règne pour le moyen terme (le tassement de l’activité générale, avec une récession de 10% ou plus sur l’année, se fera forcément ressentir), restent les fondamentaux : même à l’ère du tout-numérique, le carton et le papier sont apparus comme des matières indispensables.

Autre opportunité pour l’avenir : depuis que le déconfinement s’accélère, les emballages en plastique pullulent. C’est un autre défi environnemental et sociétal : remplacer au maximum le plastique par des emballages naturels à base de bois et de cellulose, matières naturelles et entretenues par l’homme. Et là, le secteur du papier et de l’emballage a tout l’avenir devant lui.

Le papier contre le plastique ? Une autre bataille, technologique, sociétale, environnementale et économique, dans laquelle Opinion Internationale compte bien s’impliquer.

 

Michel Taube

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