Edito
06H55 - dimanche 21 juin 2020

La fête de la musique aux Quatre Saisons (mais pas de Vivaldi). L’édito de Michel Taube

 

Si la musique adoucit les mœurs, nous avons plus que jamais besoin de cette fête ! Avec quelques bémols pas très musicaux, comme le Covid-19, que tout le monde veut croire derrière nous alors que les clusters se multiplient et que les gestes barrières et le port du masque sont quasiment abandonnés. Pourtant, notre printemps si généreux en soleil fut celui du confinement, de la peur, de la dégringolade économique et de plusieurs dizaines de milliers de morts. Sacré bilan pour une grippette !

Distanciation physique (ou sociale) et concert ne font pas bon ménage, même si on a vu, comme on le voit pour le foot partout, sauf en France, des concerts sans spectateur, des téléconcerts. Mouais…

Non, non. Pas de ça pour la fête de la musique. On n’en peut plus de la distanciation physique, du masque qui dissimule les sourires, du gel hydroalcoolique qui dégage un fumet de buveur de Ricard. Le retour en force du coronavirus ? Conjurons le sort en musique !

Zy va Vivaldi, conte-nous la suite.

Le printemps est mort, vive l’été !

Le printemps fut donc cruel, beau dehors quand il aurait dû l’être dedans. L’été qui commence ce 21 juin sera peut-être caniculaire. Ensoleillé et pourri EN MÊME TEMPS. A la fin du printemps, la France a découvert qu’il y avait des racistes, même dans la police. 

Mais ce 21 juin, il faudra chanter la France et les valeurs de notre République en musique ! Et non une musique de blanc pour les Blancs (genre pop, rock, électro, ou classique), et ailleurs une musique de noir pour les Noirs (Zouk, Afrobeat ou Reggae…). Ne vous mélangez pas, ne vous mélangez plus ! Puisque tous les Blancs sont racistes, qu’ils restent entre eux, un genou à terre. Eh bien non, ce n’est pas cela la France !

Quant à l’automne, on sait déjà qu’il sera chaud. Il pourrait être celui des secondes vagues : Covid, Gilets jaunes, GCT, fonctionnaires, conducteurs SNCF et RATP (ceux-là, il ne faut jamais beaucoup les pousser pour qu’ils se mettent en grève) et bien plus encore… Quand la crise économique deviendra Covid social et que Mélenchon et Le Pen souffleront sur les braises, ce n’est pas seulement le gouvernement et Macron qui pourraient s’embraser. La France, qui devrait se remettre au travail, pourrait préférer s’en prendre aux riches, et la pauvreté et la misère pourraient s’installer. Si en plus le Covid-19 revient en force, l’automne pourrait (c’est quand même génial, le conditionnel !) être celui du retour de la pandémie. Apocalypse Now !

Vu ce que l’augure vient d’annoncer, l’hiver ne pourra être (là, le futur s’impose) que postapocalyptique. La conclusion est un peu facile. Vous imaginez : février, gris, 2°C et pluie glaciale. Pas besoin de Covid, de révolution, d’effondrement économique, de guerre civile et raciale. Ce tableau se suffit à lui-même.

Savez-vous que le pire n’est jamais certain, et qu’à Opinion Internationale, on ne croit guère aux augures ? Ce soir, les Français vont certainement se souvenir que les gestes barrières peuvent éviter un retour du Covid-19, et se dire que ça ne valait vraiment pas la peine d’accuser le gouvernement de tricherie sur les masques pour ne pas en porter. Ils vont se dire que si nous avons des pages peu glorieuses dans notre histoire, la France en a écrites quelques-unes des plus belles de l’histoire de l’humanité, qu’elle est aujourd’hui un des pays au monde où l’on vit le mieux, où l’égalité des droits est le mieux respecté, où les minorités sont les plus protégés, et que les racialistes doivent arrêter de nous emmerder s’ils ne veulent pas que d’autres arrivent au pouvoir et leur expliquent cela dans des termes moins avenants.

La France peut donc faire la fête (en respectant les gestes barrières), jouer de la musique, écouter de la musique, se faire plaisir et dès lundi, se dire qu’il faut se remonter les manches et bosser pour s’en tirer. En juillet et août, ils prendront quelques vacances, surtout pour se donner l’énergie de construire le monde d’après, un monde plus heureux, plus égalitaire, plus respectueux de l’environnement…

Black, blancs, beurs ! Blancs- Noirs, riches-pauvres ! Laissons tout cela. La France va entrer dans l’été dans la joie, en musique, en chanson.

Vive l’été, vive la fête, vive la musique.

 

Michel Taube

Directeur de la publication