Santé / Covid
12H18 - samedi 9 mai 2020

Medisanté ou comment connecter les hôpitaux et les médecins au monde d’après.

 

Opinion Internationale développe la rubrique « A votre santé » avec des analyses et des propositions pour une nouvelle gouvernance de la santé, pour la prévention, pour libéraliser la i-santé et la télémédecine, pour partager le meilleur de toutes les médecines, pour vivre une santé du bien-être.

De même, le @Live du lundi 11 mai à 18h sur Zoom proposera un Focus santé avec Philippe Douste-Blazy, ancien maire de Toulouse, ancien ministre et secrétaire général adjoint de l’ONU, Rémi Bouvier, DG Eovi Mcd Santé et Services, futur Aesio, du Professeur Enrique Casalino, Directeur Médical au Groupe Hospitalier Universitaire Paris Nord-Université de Paris-Assistance Publique Hôpitaux de Paris, responsable des urgences de l’hôpital Bichat à Paris, Gilles Lunzenfichter, CEO et Co-fondateur de Medisanté, et Raymond Taube, rédacteur en chef d’Opinion Internationale, chef de rubrique « A votre santé » et directeur de l’IDP – Institut de Droit Pratique.

 

Opinion Internationale milite depuis toujours pour le développement de la eSanté que nous préférons appeler iSanté comme « Innovations ». Nous suivons donc certains acteurs du secteur, comme Gilles Lunzenfichter, CEO et co-fondateur de Medisanté, depuis que nous l’avons rencontré en Chine, en marge de la première visite d’Emmanuel Macron à Pékin en février 2018 et au cours de laquelle le député d’alors et futur ministre de la Santé, Olivier Véran intervint sur des enjeux internationaux.

C’est que Gilles Lunzenfichter, régulièrement dans les médias comme BFMTV, a une certaine idée de la façon dont son secteur d’activité pourrait contribuer à bâtir, dans le monde d’après qui commence véritablement avec la sortie de la pandémie du Covid-19, un système de santé plus proche de ses patients et plus dans la prévention.

A la question des solutions concrètes que Medisanté propose en matière de télésurveillance et comment il voyait le développement de cette activité, nous nous attendions à un flot d’explications technologiques, de descriptifs d’objets connectés et de logiciels d’intelligence artificielle. Certes, ceux-ci sont présents, mais leur mérite est de s’effacer, de se faire oublier du patient comme du praticien, car telle est la condition de leur acceptation et de leur généralisation. On croirait entendre la première publicité pour le Macintosh d’Apple, dans les années 1980 : « Ce n’est pas l’homme qui apprend la machine, mais la machine qui apprend l’homme ! »

Avec son slogan « Empowering Connected Care » la société Medisanté, un des acteurs les plus innovants du secteur de la télémédecine, veut mettre des professionnels de santé aux manettes du « soin connecté » au lieu de les laisser démunis et aveugles – faute de contact direct avec leurs patients chroniques – notamment en cas de pandémie. Elle fait le pari que le succès de la télésurveillance passera par une simplicité absolue pour tous les acteurs impliqués : professionnel de santé, informaticien de l’hôpital, ingénieur biomédical et patient.

Le confinement de plusieurs millions de malades chroniques en France à leur domicile sans possibilité réelle de télésurveillance médicale, a créé une prise de conscience : avoir un système de santé qui ne permet pas aux professionnels de santé de dépasser les murs de leur hôpital ou cabinet de ville n’est plus tolérable dans ce fameux monde d’après.

altMedisanté et Gilles Lunzenfichter ont pour ambition de supporter le passage à l’échelle de la télésurveillance médicale en permettant un déploiement désarmant de simplicité de dispositifs médicaux connectés par les professionnels de santé à leurs malades chroniques, en grande majorité âgés de plus de 70 ans, et dont la moitié n’ont pas de téléphone portable.

Ici, le patient n’a pas à s’encombrer de téléchargements, de mots de passe, d’installations, de paramétrages… Une fois leur infrastructure d’internet d’objets médicaux mise en place, les données médicales générées par le patient sont intégrées dans les systèmes cliniques, permettant sa surveillance où qu’il soit, et où que soit son médecin, en temps réel. Avec son accord et grâce à une carte SIM sécurisée, les données médicales peuvent être transmises automatiquement via le réseau cellulaire, sans utiliser le Wi-Fi ou le Bluetooth (donc sans risque de piratage et sans nécessiter de paramétrage), à divers prestataires de santé (ingénieurs biomédicaux, sociétés pharmaceutiques, sans que son identité ne soit dévoilée à aucun fournisseur d’appareils. Mieux encore, le fonctionnement de ces derniers (puissance du signal, niveau de la batterie…) peut être monitoré, de sorte que le patient ou ses proches peuvent, le cas échéant, être immédiatement alertés.

Cette approche permet de concilier tous les impératifs de la télémédecine et de la télésurveillance : simplicité totale et confidentialité absolue, tout en permettant un travail coopératif sur le protocole de soins, et d’alimenter la recherche globale en big data.

Nous sommes à mille lieues des gadgets tels que les montres ou bracelets connectés, qui via des applications smartphone, transmettent des données de santé des utilisateurs sans qu’ils aient parfaitement conscience d’y avoir souscrit, et sans aucun bénéfice clinique.

Force est de contacter que malgré la surenchère desdits gadgets, les professionnels de santé ne sont guère équipés pour faire de la télésurveillance de patients chroniques et de déployer des dispositifs connectés de manière simple. Au cœur de la « Personal Connected Health Alliance », Medisanté a fait évoluer à l’échelle mondiale les standards de connectivité des dispositifs médicaux personnels pour permettre au praticien de suivre le patient à distance.

Des pionniers tels que l’AP-HM – les Hôpitaux Universitaires de Marseille – et Inselspital – l’hôpital universitaire de Berne en Suisse – ont testé avec succès de nouvelles approches de la télésurveillance pour leurs patients insuffisants cardiaques. Ces initiatives des Centres Hospitaliers et Universitaires à la pointe de l’innovation pourraient rapidement faire des émules et devenir la norme demain, pour des raisons à la fois économiques et de qualité de soins. 

Raymond Taube

Rédacteur en chef et chef de rubrique « A votre santé », directeur de l’IDP – Institut de Droit Pratique

Vivez le monde d’après… 

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