Edito
07H15 - jeudi 19 décembre 2019

L’échec Macron ? Le vieux pays d’un vieux continent. L’édito de Michel Taube

 

 

Emmanuel Macron n’est plus tout à fait le maître des horloges. Depuis le 18 juillet 2018 et le déclenchement de l’affaire Benalla, depuis surtout le 17 novembre 2018 et le mouvement des gilets jaunes, le calendrier des réformes du président de la République est perturbé, retardé (réforme des retraites) voire stoppé net (révision constitutionnelle). Qu’en sera-t-il avec la réforme des retraites face au mouvement du 5 décembre ?

On se souvient de la fameuse Une du Time Magazine de novembre 2017 où la Rédaction du célèbre hebdomadaire américain avait, comme dans un geste prémonitoire, annoncé Emmanuel Macron comme le nouveau messie de l’Europe… s’il réussirait à réformer la France.

C’est tout l’enjeu systémique de la crise sociale qui se joue avec la réforme des retraites. Si Emmanuel Macron recule sur ce dossier, c’en est fini de ses rêves de transformer la France et de libéraliser une société gangrénée par des classes sociales et des blocages bien plus puissants qu’il ne le croyait.

Mais au fond, cette question de vérité d’un quinquennat cache un mal bien plus profond qui frappe la société française dans son tréfonds ; un suicide français comme l’annonçait Eric Zemmour ?

Disons le tout net : seul un vieux pays peut se déchirer sur la question des retraites.

Quel paradoxe que le chantre du nouveau monde, Emmanuel Macron, ait choisi une question, aussi noble soit-elle, liée au crépuscule de nos vies, comme mère des réformes de son quinquennat pour relancer la France.

L’éducation et la lutte contre l’illetrisme, la création d’emploi, surtout chez les jeunes, les innovations nous azimuts, sans oublier la laïcité et la lutte contre l’islamisme radical, voilà des défis qui auraient pu constituer les mères des batailles d’une France rénovée, dynamique, volontariste et attirante.

Choisir la retraite comme totem d’une France dirigée par un homme de quarante ans, quel paradoxe ! La chienlit sociale cacherait-elle une France bien plus malade que ce que l’on croit ?

Les cinq millions de chômeurs, silencieux comme toujours, et parmi eux les jeunes et les seniors, nullement défendus par ces pseudo-champions de la justice sociale, sont les grands sacrifiés d’une France conservatrice arc-boutée sur une idéologie du XXème siècle et socialement sur ses privilèges et qui s’est convaincue qu’elle n’est plus le phare du monde.

La France, comme parfois dans son histoire, devra-t-elle s’effondrer sur elle-même avant de renaître plus forte et plus belle ?

 

Michel Taube

 

 

 

 

 

 

Directeur de la publication

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