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18H50 - lundi 9 septembre 2019

Grève monstre à British Airways, lourdes pertes pour le pouvoir à Moscou, consultation publique sur les pesticides, le pape à Maurice, l’actualité du 9 septembre en 4 photos

 

Grève monstre à British Airways avant une poursuite du mouvement mardi, presque tous les vols annulés

Des avions de la compagnie British Airways sur le tarmac de l’aéroport de Londres, le 3 mai 2019 – AFP/Archives / BEN STANSALL

 

La compagnie aérienne British Airways (BA) faisait face lundi à une grève massive de pilotes, la première de son histoire, ce qui l’a contrainte à clouer au sol ses avions au grand dam de plus de 100.000 passagers.

« Nous n’avons pas d’autre choix que d’annuler presque 100% de nos vols », a indiqué le transporteur dans un communiqué, ajoutant avoir pris cette décision en l’absence d’information de la part du syndicat Balpa sur le nombre de pilotes en grève.

Ce débrayage, qui porte sur un différend salarial, devrait affecter au total plus de 100.000 voyageurs puisque la compagnie effectue environ 850 vols par jour au Royaume-Uni, essentiellement au départ des aéroports londoniens d’Heathrow et Gatwick.

Heathrow, l’un des plus grands aéroports au monde, sonnait creux lundi matin, loin de l’agitation habituelle d’un début de semaine. Le terminal 5, utilisé par British Airways, était presque vide, sans compter les cafés déserts et les files de taxis qui s’allongent faute de clients, selon la BBC.

La compagnie avait en effet prévenu ces derniers jours ses passagers qu’ils ne pourraient sans doute pas être en mesure de voyager compte tenu de la grève.

En revanche, l’aéroport London City Airport, prisé par la clientèle d’affaires, n’est pas affecté car ses vols sont gérés par une filiale de BA.

La compagnie, propriété du groupe hispano-britannique IAG qui comprend également l’espagnole Iberia et l’irlandaise Aer Lingus, a proposé aux voyageurs des remboursements ou des réservations sur des vols à d’autres dates.

Il s’agit de la toute première grève de leur histoire pour les pilotes de British Airways qui doivent poursuivre le mouvement mardi ainsi que le 27 septembre. Environ 93% des pilotes BA membres du syndicat Balpa, soit autour de 4.000, ont voté en sa faveur. Le syndicat a décidé de débrayer après l’échec de négociations sur des hausses de salaires. Selon Balpa, les pilotes ont fait des « sacrifices » ces dernières années et devraient tirer davantage profit des bons résultats de l’entreprise.

« Après de nombreux mois passés à essayer de résoudre le conflit sur les salaires, nous sommes extrêmement désolés que cela ait abouti à cela. Nous restons prêts à reprendre les discussions avec Balpa », déclare la compagnie dans son communiqué.

 


 

Elections en Russie : lourdes pertes pour le pouvoir à Moscou

Le président russe Vladimir Poutine vote à Moscou le 8 septembre 2019 – AFP / Alexey NIKOLSKY

 

Le parti au pouvoir en Russie a subi de lourdes pertes dimanche aux élections du Parlement de Moscou, un scrutin suivi de près après un été de manifestations sévèrement réprimées par la police.

S’ils contrôlent encore l’assemblée moscovite, les députés loyaux au Kremlin, avec 25 sièges sur 45, perdent près d’un tiers de leurs élus par rapport à la mandature précédente. En 2014, les candidats du parti présidentiel Russie unie et leurs alliés avaient obtenu 38 sièges.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a préféré mettre l’accent sur les succès de ce parti dans le reste du territoire russe, estimant que ce scrutin avait été un « beau succès ».

Dans un mouvement de protestation inédit depuis 2012, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de la capitale russe à un rythme quasi hebdomadaire depuis mi-juillet, à l’appel de l’opposition, furieuse de voir ses candidats écartés de ces élections.

L’opposant Alexeï Navalny, dont tous les alliés ont été exclus du scrutin, avait appelé les électeurs à « voter intelligemment » en soutenant les mieux placés pour battre les candidats du Kremlin.

Rien ne dit que son message ait été suivi, dans un contexte de grogne sociale liée à la montée de la pauvreté et à une impopulaire réforme des retraites, mais les candidats soutenus par les autorités ont enregistré un sérieux recul.

Avec 13 députés, contre cinq auparavant, les communistes sont les grands gagnants à Moscou.

Deux autres partis entrent au Parlement moscovite : les libéraux de Iabloko, qui remportent trois sièges et pourront en plus compter sur une indépendante qu’ils soutenaient, et le parti Russie juste, considéré comme faisant partie de l’opposition « tolérée » par le Kremlin, qui a désormais trois députés.

« On s’est battu ensemble pour ça ! », a déclaré Alexeï Navalny sur Twitter tandis que l’avocate Lioubov Sobol, un des meneurs de la contestation de l’été, a salué « un résultat qui entrera dans l’histoire de Moscou ».

Le taux de participation, de 21,77%, est toutefois resté très bas à Moscou.

 


 

Pesticides : le gouvernement ouvre une consultation publique, sur le modèle du « grand débat »

AFP/Archives / DENIS CHARLET

 

Le gouvernement lance lundi la consultation sur les distances minimales à respecter entre habitations et zones d’épandage de pesticides, anticipant sur son calendrier initial après des polémiques nées de tentatives de régulation locale.

Cette consultation en ligne, d’une durée de trois semaines et ouverte à tous, porte sur les distances minimales à respecter entre habitations et zones d’épandage de produits phytosanitaires agricoles dans tous les départements où aucune charte locale n’aura été signée, a indiqué le ministère de l’Agriculture.

Le gouvernement a proposé samedi de fixer cette distance minimale à 5 mètres pour les cultures dites basses (céréales par exemple) et à 10 mètres pour les cultures hautes, telles que les vignes ou l’arboriculture. Il justifie cette décision par les préconisations scientifiques de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) allant en ce sens.

La consultation « sur le modèle du grand débat », sera ouverte simultanément sur les sites du ministère de la Santé, de la Transition écologique et solidaire, et celui de l’Agriculture et de l’alimentation, a précisé un porte-parole du ministère de l’Agriculture lundi matin.

Elle durera jusqu’à fin septembre, et ses résultats seront analysés et dépouillés pendant deux mois afin d’élaborer un décret qui doit entrer en application le 1er janvier 2020, dans les zones où aucune charte départementale n’aura été signée, a précisé le ministère.

Elle devait initialement démarrer le 1er octobre, mais elle a été avancée et annoncée le week-end dernier, sous l’effet des polémiques créées par un arrêté municipal très médiatisé pris par le maire de Langouet (Ille-et-Vilaine) Daniel Cueff, suivi d’autres élus locaux. Son arrêté interdisait l’utilisation de produits phyto-pharmaceutiques à moins de 150 mètres d’habitations. Il a été suspendu par la justice administrative.

Parallèlement, d’autres consultations locales dans les préfectures se poursuivent pour l’élaboration de chartes départementales. « Le cousu-main de ces chartes prévaudra sur le décret » a prévenu le ministère. A ce jour, huit ont été signées.

« Nous croyons à l’intelligence locale: si une charte institue une zone de non traitement à 8 mètres ou au contraire à 50 mètres d’un bâtiment, c’est elle qui prévaudra sur le cadre national » a indiqué le ministère.

La FNSEA, principal syndicat de la profession agricole, a indiqué ce week-end qu’il privilégiait ces solutions locales pour encadrer les épandages de pesticides.

 


 

A Maurice, le pape s’inquiète pour les jeunes, sacrifiés de l’économie

Le pape François célèbre une messe au Monument « Marie reine de la paix », le 9 septembre 2019 à Port-Louis, sur l’île Maurice – AFP / TIZIANA FABI

 

Le pape François, venu passer une journée à Maurice, île multi-ethnique, a appelé ce paradis des touristes et des sociétés offshore à prendre soin de ses jeunes, sacrifiés à ses yeux sur l’autel « d’un modèle économique idolâtre ».

« Malgré la croissance économique que votre pays a connue ces dernières décennies, ce sont les jeunes qui souffrent le plus, ce sont eux qui ressentent le plus le chômage » et ont « un avenir incertain », a-t-il dit, devant près de 100.000 fidèles, selon les organisateurs, massés sur un flanc de colline menant au monument « Marie, reine de la paix ».

Cette incertitude « les pousse à l’écart et les oblige à concevoir leur vie en marge de la société, les laissant vulnérables et presque sans repères face aux nouvelles formes d’esclavage de ce XXIe siècle », a dénoncé le souverain pontife, salué par la foule par des chants et des branches de palmier.

« Ne nous laissons pas voler le visage jeune de l’Église et de la société; ne laissons pas les marchands de la mort voler les prémices de cette terre! », a-t-il ajouté en allusion au fléau de la drogue, appelant à apprendre le langage des jeunes et les écouter.

Le trafic et l’usage des drogues sur l’île (héroïne, cannabis, cocaïne, drogues de synthèse) s’est accru ces dernières années.

Des voyageurs issus d’autres îles de l’océan Indien avaient pris place dans la foule rassemblée devant le monument marial surplombant la capitale, Port-Louis, là où Jean Paul II était venu célébrer une messe en 1989.

« On est plus de 3.500 à être venus de (l’île française de) la Réunion », a confié Josette, chapeau de paille sur la tête, assurant ne pas en vouloir à François d’avoir choisi de rendre visite à Maurice et Madagascar, deux autres îles de l’océan Indien. « Ce n’est pas grave, on vient ici quand on a la foi, on ne choisit pas ».

Le pape a poursuivi son plaidoyer en faveur des jeunes devant les autorités politiques et civiles du pays, les incitant à être « vigilants » et à choisir une croissance économique profitant « à tout le monde ».

Reprenant son combat antilibéral, le pape argentin a rejeté « un modèle économique idolâtre qui ressent le besoin de sacrifier des vies humaines sur l’autel de la spéculation et de la simple rentabilité, qui ne prend en compte que l’avantage immédiat au détriment de la protection des plus pauvres, de l’environnement et de ses ressources ».

Le secteur des services financiers est la première activité de l’île, qui attire des milliers de fonds d’investissements, banques et sociétés offshore.

La petite république de 1,3 million d’habitants est majoritairement hindoue (52%), mais compte 30% de chrétiens, principalement catholiques, et 18% de musulmans.

Le pape a aussi voulu exalter une société multiculturelle et multiconfessionnelle, née des colonisations, de l’esclavage et de migrations successives d’Europe, d’Afrique, d’Inde et de Chine. Une excellente raison selon lui pour accueillir au mieux une nouvelle vague de migrants économiques employés dans l’île, principalement originaires du Sri Lanka et du Bangladesh.

« L’ADN de votre peuple garde la mémoire de ces mouvements migratoires qui ont conduit vos ancêtres jusque sur cette île », a noté le pape, qui avait débuté mercredi une tournée africaine l’ayant également mené au Mozambique et à Madagascar, deux des pays les plus pauvres au monde.

« C’est pourquoi je vous encourage, dans la fidélité à vos racines, à relever le défi de l’accueil et de la protection des migrants qui aujourd’hui viennent ici pour trouver un travail ».

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