Actualité
19H14 - mardi 23 juillet 2019

Boris Johnson, Ceta et Greta Thunberg, De Rugy, Flyboard, l’actualité du 23 juillet en 4 photos

 

Boris Johnson arrive à son QG de campagne, le 23 juillet 2019 à Londres – AFP / Niklas HALLE’N

Boris Johnson, chantre du Brexit, obtient les clefs de Downing Street

Le champion des pro-Brexit Boris Johnson a été mardi désigné dans un fauteuil par les militants du Parti conservateur britannique pour succéder à la Première ministre Theresa May, et tenter de réussir là où elle a échoué : mettre en oeuvre la sortie de l’UE.

« Nous allons mettre en oeuvre le Brexit le 31 octobre », a-t-il immédiatement déclaré à la tribune d’où les résultats ont été annoncés.

L’ex-maire de Londres et ex-ministre des Affaires étrangères, qui était opposé à l’actuel chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt, a remporté 66% des voix des quelque 159.000 membres du parti qui se sont exprimés. Il devient donc chef des Tories et prendra officiellement ses fonctions mercredi après-midi après une visite à la reine Elizabeth II.

Ce résultat marque l’arrivée au pouvoir des Brexiters, certains d’entre eux n’ayant jamais digéré que Theresa May, pro-maintien dans l’UE pendant la campagne pour le référendum du 23 juin 2016, soit retenue pour conduire le pays hors du club européen.

C’est une victoire personnelle pour le député conservateur de 55 ans, dont les nombreuses gaffes, excès et autres déclarations intempestives ces trente dernières années ont parfois semblé menacer les rêves de grandeurs qu’il cultive depuis toujours.

Le défi qui l’attend est de taille, sans équivalent pour un dirigeant britannique depuis la Deuxième Guerre mondiale : mettre en oeuvre le Brexit, sans exacerber les profondes divisions sur la question, devenue le centre de gravité de la société britannique. Une mission sur laquelle Theresa May s’est cassée les dents, échouant à trois reprises à faire accepter aux députés l’accord de sortie qu’elle avait conclu en novembre avec Bruxelles, ce qui l’a poussée à la démission.

 


 

La jeune Suédoise Greta Thunberg reçue à l’Assemblée nationale, le 23 juillet 2019 à Paris – AFP / Lionel BONAVENTURE

Ceta et Greta Thunberg en même temps

Hasard du calendrier, le vote du controversé traité de libre-échange entre l’UE et le Canada s’est déroulé lors d’une journée copieuse à l’Assemblée, marquée aussi par la visite de la figure suédoise de la lutte contre le changement climatique Greta Thunberg, laquelle n’est pas la bienvenue aux yeux de certains députés LR et RN.

L’Assemblée nationale a approuvé mardi la ratification du controversé traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (Ceta), par 266 voix contre 213, et 74 abstentions, malgré un record de contestations au sein du groupe LREM.

La majorité des députés LREM a voté pour, mais 52 « marcheurs » se sont abstenus et surtout 9 ont voté contre le texte. L’ensemble de la gauche s’est prononcée contre. LR et UDI-Indépendants se sont en majorité opposés au texte qui doit maintenant être soumis au Sénat à une date encore indéterminée.

Un texte n’avait jamais généré autant de contestations au sein de la majorité présidentielle. Le scrutin sur la proposition de loi « anticasseurs », début février, avait donné lieu certes à cinquante abstentions mais aucun élu LREM n’avait voté contre.

On ne peut pas en même temps faire venir la Jeanne d’Arc du climat, comme certains voudraient la caricaturer à l’Assemblée nationale, et faire voter le traité de libre-échange avec le Canada qui va accélérer les flux de super-tankers partout dans le monde et qui va accroître la pollution, a commenté l’eurodéputé du Rassemblement national Jordan Bardella.

Pour Julien Aubert (LR), qui taxe aussi l’adolescente de 16 ans de « prophétesse en culottes courtes », « acheter à l’autre bout du monde une viande qu’il est possible de produire soi-même », c’est une erreur écologique.

Plusieurs élus d’opposition se sont aussi inquiétés de l’importation de viande nourrie par des farines animales interdites en France. « Fake news », rétorque le président de la commission des Affaires économiques Roland Lescure (LREM), soulignant que seules 36 fermes canadiennes peuvent exporter aux normes européennes.

« Nous ne transigerons jamais sur la santé et la qualité de l’alimentation », a insisté le secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne.

 


 

François de Rugy et son épouse le 17 juillet 2019 à Paris – AFP/Archives / Alain JOCARD

Hormis trois dîners « excessifs », les enquêtes dédouanent Rugy

L’ex-ministre François de Rugy a dans l’ensemble été dédouané mardi par les enquêtes du gouvernement et de l’Assemblée portant sur des travaux dans son logement de fonction et des dîners fastueux, à l’exception de trois repas à l’Hôtel de Lassay d’un « niveau manifestement excessif ».

Alors que M. de Rugy a fait savoir qu’il préparait « d’arrache-pied sa contre-offensive avec son avocat », après une série de révélations, les rapports, déjà critiqués, du secrétariat général du gouvernement et du secrétariat général de l’Assemblée publiés mardi lui permettent de fourbir ses armes.

Attendu au 20H de France 2 mardi soir, M. de Rugy devrait aussi revenir sur l’utilisation de ses indemnités de frais de mandat lorsqu’il était député, en 2013 et 2014, pour régler des cotisations à son parti et obtenir une déduction fiscale. Une simple « avance de trésorerie », plaide-t-il dans Le Canard enchaîné en affirmant avoir « remboursé » avec son compte personnel les sommes.

En attendant, l’enquête diligentée à sa demande par le secrétaire général de l’Assemblée fait valoir que M. de Rugy « n’a enfreint, directement ou indirectement, aucune règle et n’a commis aucune irrégularité » concernant l’organisation d’une douzaine de dîners lorsqu’il était président de l’Assemblée.

Ces repas à base de homards et grands crus, pointés par Mediapart, avaient été le déclencheur de la tourmente pour M. de Rugy, démissionnaire du ministère de la Transition écologique il y a une semaine.

Neuf d’entre eux « ne posent pas de difficulté particulière », assure encore le rapport en évoquant un « niveau de prestations culinaires (…) conforme aux normes habituelles », sans « aucun produit de luxe ».

Ces neuf dîners « ne sauraient être qualifiés de privés », souligne le même document en épinglant toutefois trois autres réceptions qui « appellent des observations ».

Parmi celles-ci, un dîner de Noël en 2017 réunissant « sept convives dont six du cercle familial » ou un repas de Saint-Valentin en 2018 « servi seulement au Président et à son épouse » et dont « le niveau des prestations est manifestement excessif par rapport à la pratique courante ». Cette dernière remarque s’applique également à un troisième dîner.

Selon son entourage et conformément à sa promesse, M. de Rugy a aussitôt annoncé qu’il règlerait « dans les meilleurs délais les frais engagés pour les trois dîners ».

 

 


 

Franky Zapata, « l’homme volant », sur son « Flyboard » au-dessus des Champs-Elysées, le 14 juillet 2019 à Paris – AFP/Archives / Lionel BONAVENTURE

« L’homme volant » Franky Zapata à l’assaut de la Manche sur son « Flyboard »

Franky Zapata, « l’homme volant » qui avait fait sensation le 14 juillet en surplombant les Champs-Elysées, va tenter jeudi de traverser la Manche sur son « Flyboard », une plateforme à turboréacteurs, 110 ans après l’exploit de Louis Blériot, premier aviateur à avoir franchi le détroit par les airs.

Champion d’Europe et du monde de jet-ski, ce Marseillais de 40 ans s’envolera jeudi de la plage de Sangatte (Pas-de-Calais) pour rejoindre « les alentours » de Douvres, en Angleterre, a indiqué son entourage sans dévoiler la destination exacte.

« Le seul lieu ayant donné son accord pour nous accueillir ne souhaite aucune promotion et aucun média présent. Il ne sera donc pas possible de filmer l’atterrissage », a-t-on ajouté. Par ailleurs, l’heure de départ de la traversée, qui doit durer une vingtaine de minutes, sera fixée le jour J ou la veille au soir, en fonction de la météo et du trafic maritime.

Le 14 juillet, lors du défilé militaire sur les Champs-Elysées à Paris, Franky Zapata avait déjà offert un épatant spectacle futuriste: fusil en main, il avait volé à plusieurs dizaines de mètres du sol sur son invention, 100% développée en France dans les ateliers de son entreprise au Rove (Bouches-du-Rhône).

L’engin, une machine volante autonome alimentée en kérosène stocké dans son sac à dos, est doté de cinq mini-turboréacteurs qui lui permettent de décoller et d’évoluer jusqu’à 190 km/h debout dans les airs, avec une autonomie d’une dizaine de minutes. Pour cette traversée de la Manche, large de quelque 35 kilomètres, il devra se ravitailler en route. Les détails techniques de l’approvisionnement n’ont pas encore été communiqués mais il devrait avoir lieu dans les eaux anglaises, à environ 18 km des côtes françaises.

Au début du mois de juillet, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord a émis un « avis défavorable » au projet de Franky Zapata, pointant notamment la « dangerosité » de la zone et son trafic particulièrement dense.

La Direction générale de l’aviation civile a, elle, émis un avis favorable selon la préfecture maritime.