Agenda Opinion Internationale
13H01 - vendredi 18 novembre 2016

Un arbre de la fraternité a été planté au cœur de la COP22 et de la médina de Marrakech

 

Jeudi 17 novembre, Michel Taube, fondateur d’Opinion Internationale, le média des libertés, Stéphane Aver, Chairman et CEO d’AAQIUS, Khadija Al Faddy, vice-Maire de Marrakech, et de nombreux participants de la COP22, ont planté l’Arbre de la fraternité au cœur de la médina de Marrakech.

Ce bel olivier est un Arbre de plus après le pommier, le charme, le virgilier à bois jaune, et d’autres essences déjà plantées depuis 2015 en France et dans le monde.

Acte aussi symbolique que concret, symbole du respect de la Terre & des Hommes, l’arbre de la fraternité a été planté dans le Riad Mobility for Climate d’AAQIUS pour saluer le succès de la COP22, le Sommet de l’action, qui maintient le cap tracé par l’Accord de Paris dans la lutte contre le réchauffement climatique.

 

 

L’édito de Michel Taube

 

Au départ, c’est l’esprit du 11 janvier 2015, vous vous souvenez, ces millions de citoyens en France, au Maroc et dans le monde, qui s’étaient réunis pour dire NON à la barbarie, c’est l’esprit du 11 janvier qui a fait naître l’idée de planter des Arbres de la fraternité. A Paris, à Evry-Courcouronnes, en Normandie, en Afghanistan, les premiers Arbres furent des Arbres centrés sur le concept, endeuillé depuis, de fraternité. Aujourd’hui, en passant, plutôt que de promouvoir la seule fraternité, c’est l’impérieuse nécessité de défendre le triptyque universel : « liberté, égalité, fraternité » qui mériterait tous les hommages. Mais ceci est une autre histoire…

Et puis il y a eu la COP21 et un Arbre planté au Grand Palais fin 2015 à l’occasion de la COP21. Un an après, donc il y a une semaine, un nouvel Arbre fut planté à Paris avec la Maire du 8ème arrondissement de Paris, avec l’ambassadeur du Maroc en France, avec Xavier Beulin, le patron du groupe Avril et des paysans français à la tête de la FNSEA.

Et il y eut Marrakech le 17 novembre 2016, la veille de la clôture de la COP22.

Dans cette médina historique, le sens de l’Arbre de la fraternité se déploie enfin pleinement : un Arbre, la fraternité… Le respect de la Terre, le respect de l’homme. L’idée que l’on ne peut pleinement protéger l’environnement si l’on ne respecte point son prochain. Et inversement l’idée que le mieux vivre ensemble contribue à faciliter l’engagement des hommes dans la lutte contre le réchauffement climatique.

L’Arbre de la fraternité, c’est aussi une façon de saluer nos amis marocains qui fêtent aujourd’hui même les soixante ans de leur indépendance, notamment Madame Khadija Al Faddy, vice-Maire de Marrakech, et Karim Basrire, dirigeant de Maroc Entrepreneurs et l’un des leaders de la diaspora marocaine à Paris. Les lecteurs d’Opinion Internationale le savent, nous défendons souvent dans les colonnes d’Opinion Internationale, l’Islam du juste milieu qu’incarne sa Majesté le Roi du Maroc. Le Maroc, le seul pays arabo-musulman qui reconnaît dans sa Constitution les droits des minorités religieuses et son héritage pluriel. Le Maroc dont le Roi a prononcé le 20 août dernier un discours historique dans la lutte mondiale contre la barbarie. Discours qui est certainement la traduction politique et religieuse la plus forte, la plus aboutie qu’il nous ait été donné d’entendre de cet esprit du 11 janvier.

Revenons à ce bel olivier planté hier dans la médina, un arbre choisi par le photographe Mauro Parmesani et la société Eve Espace vert. Cet olivier nous permet de saluer le succès de la COP22 dont le Maroc, les Nations unies et l’ensemble des participants, bleus et verts, ont su maintenir le cap tracé par l’Accord de Paris entré en vigueur le 4 novembre.

L’ère de l’espoir, c’était avant Paris. Maintenant, c’est l’ère de la joie. La joie de l’action. La joie de la sagesse (celle de la mesure, de la sobriété) que cet Arbre à palabres nous incite à cultiver jour après jour. La joie de partager avec d’autres un même combat. Comme celui d’un Anthony Lecren, ministre de l’aménagement foncier, des affaires coutumières et de l’environnement de Nouvelle-Calédonie et qui anime les « Oceanic meetings » qui regroupent 22 Etats du Pacifique et d’Océanie. Il était à Marrakech pour porter la voix de ces îles menacées par la montée des eaux et pour proposer que le prochain Sommet mondial des consciences pour le climat, après Paris et Fès, se tienne dans sa vaste et belle région.

Que retenir de cette COP22 ? Que nous inspire cet Arbre de la fraternité ? C’est que l’on n’atteindra pas l’objectif de réduire le réchauffement climatique à 1,5° sans cultiver notre jardin, celui de la fraternité et de nos libertés, celui du respect entre les hommes. La traduction économique de ce propos réside dans le constat dynamique et créatif fait à Marrakech qu’en fait, les acteurs de la COP22 élaborent en live, à tâtons mais avec une foi chevillée au corps, leur modèle économique, la clé du passage à l’action. Ceux qui produiront les solutions de demain, les héros de demain, les Stéphane Aver d’Aaquis ou les médias comme le nôtre, seront ceux qui sont aujourd’hui inspirés, orientés, portés par des convictions qui les dépassent : l’adaptation des business model aux contraintes de la planète reposera selon nous sur la force morale de ces acteurs économiques.

Voilà le vrai moteur de la lutte contre le réchauffement climatique : cette foi en l’avenir chevillée au corps ! Ceci n’est pas mathématique mais profondément humain. La volonté, la vision du monde de demain, l’attachement à l’humain, non pas qu’aux tuyaux et aux solutions technologiques, mais autant à la promotion de valeurs humanistes partagées, c’est cela qui fera émerger les modèles économiques qui pérenniseront la dynamique des COP21 et 22.

Notre valeur ajoutée, c’est la Terre, c’est les Hommes ! Et notre intuition, fortement ressentie à Marrakech, est que la force morale de ces visionnaires, futurs leaders de l’économie qui est en train de naître, rectifiera le cours des choses et orientera dans le bon sens le sort de l’humanité.

 

Michel Taube

Photos : Mauro Parmesani

Directeur de la publication