Opinion Sport
11H10 - vendredi 11 mars 2016

Le crowdfunding, un sport de fonds

 

Il y a sept ans, Romain Mesnil courait nu dans les rues de Paris afin d’alerter l’opinion publique sur les difficultés de certains sportifs à dénicher un sponsor. Si le perchiste avait réussi son pari en concluant un accord avec le site d’hébergement OVH, d’autres rencontrent aujourd’hui les mêmes problèmes.

Romain Mesnil en 2009 - Crédit photo : Albin Denooz

Romain Mesnil en 2009 – Crédit photo : Albin Denooz

Parmi eux, Ladji Doucouré, pourtant double champion du monde du 110 mètres haies, qui tente de se relancer après des déboires financiers et en vue des Jeux olympiques de Rio. Pour retrouver une gloire pas si lointaine, le Français devra non seulement compter sur les dons mais aussi sur sa volonté, compte tenu de l’éclosion au plus haut niveau de ses compatriotes Pascal Martinot-Lagarde, Dimitri Bascou et Garfield Darien.

En cas de succès dans son entreprise, Doucouré pourrait retrouver au Brésil l’épéiste Alexandre Bouzaïd. Né au Liban, l’actuel numéro 28 mondial représentait déjà le Sénégal lors de l’olympiade londonienne. Mais, explique-t-il sur le site sponsorise.me, « je manquerai les prochains événements si je n’ai pas d’aide pour financer les déplacements, ce qui permettrait à mes adversaires de me dépasser au classement et prendre la place qualificative ». Une problématique partagée par la boxeuse française Sarah Ourahmoune, qui a opté pour le même site de don collectif.

Ces deux athlètes démontrent à leur corps défendant qu’il demeure difficile de survivre financièrement à haut niveau dans une discipline peu médiatique (la boxe féminine) ou quand on n’est pas un grand champion (qui connaît Bouzaïd en dehors des initiés ?). Et, lorsque vous l’êtes, les blessures, longues ou à répétition, éloignent les mécènes et les aides de la fédération, comme le suggère l’exemple de l’Américaine Julia Mancuso. Championne olympique du slalom géant en 2006 à Turin, la skieuse a été contrainte, après une opération de la hanche, à mettre un an sa carrière sportive entre parenthèses. Faute d’une aide extérieure, c’est par le biais du crowfunding qu’elle a pu financer ses soins médicaux…

Chez les sportifs handicapés, le financement participatif demeure également l’un des meilleurs moyens de réussir son pari. Un challenge doublement gagnant lorsque la confiance placée par les donateurs se transforme en victoire sur le terrain, performance réalisée par Jérôme Elbrycht fin janvier à Aspen (États-Unis). Seul Français en fauteuil ski lors des X Games, le presque trentenaire avait donc bien plus qu’une idée en tête en s’inscrivant sur le site  KissKissBankBank !

Un succès sur toute la ligne qui ne doit cependant pas cacher une réalité : le crowfunding, s’il veut être efficace, doit s’accompagner d’une bonne communication et d’une adhésion totale. L’échec de l’opération « Je rêve des Jeux » du comité Paris 2024 le prouve. Idem, à moindre échelle, avec les appels aux dons de certains clubs de foot… professionnels à leurs supporters !

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