Opinion Amériques Latines
12H38 - mercredi 11 novembre 2015

Une semaine en Amérique latine (du 2 au 8 novembre 2015)

 

Brésil : leffondrement dun barrage minier provoque une coulée de boue

Portraits des étudiants disparus Crédit: Claire Plisson Portraits des étudiants disparus
Crédit: Claire Plisson[/caption]

Dans l’Etat de Morelos, au Mexique, la famille d’un homme enlevé et assassiné en 2013 (Oliver Rodriguez) a découvert une fosse commune clandestine abritant 150 dépouilles, emballées dans des sacs plastiques, alors qu’elle exhumait le corps d’Oliver Rodriguez.

Ces dépouilles, pour la plupart non réclamées, auraient été enterrées en toute illégalité par les services du procureur de l’Etat, sans aucune procédure ni certificat de décès.

Des fonctionnaires et ex-employés du ministère public de l’Etat de Morelos sont soupçonnés d’avoir enterré illégalement ces 150 corps dans la fosse commune qui a été mise au jour. Ces dépouilles se trouvaient au préalable dans des morgues et certaines d’entre elles faisaient l’objet d’investigations policières.

Une vidéo de la découverte de cette fosse a été mise en ligne et plusieurs personnes ont été placées en examen.

L’Etat de Morelos, tout comme son voisin le Guerrero, est en proie aux cartels locaux liés au trafic de drogue, comme Los Rojos ou Guerreros Unidos, impliqués dans la disparition de 43 étudiants de l’école normale rurale d’Ayotzinapa, à Iguala, en septembre 2014.

Le taux d’homicides est très élevé dans ces deux Etats et les morts s’accumulent dans les services du ministère public qui, il y a deux ans, aurait décidé de les enterrer dans des fosses communes.

Le bureau du procureur de l’Etat de Morelos a ouvert une enquête et entamé des poursuites judiciaires contre les fonctionnaires et les anciens employés.

 

Pérou : des murs avec représentations humaines datant de 1500 ans ont été découverts

Façade décorée de la Huaca de la Luna, Trujillo, Pérou Crédits : Martin St-Amant / Creative Commons Façade décorée de la Huaca de la Luna, Trujillo, Pérou
Crédits : Martin St-Amant / Creative Commons[/caption]

Un groupe de spécialistes a découvert un mur datant de 1500 ans avec des représentations de frises de figures humaines, dans le temple de Huaca de la Luna, situé près de la ville de Trujillo, dans la région de La Libertad, au nord-ouest du Pérou. Ces frises de représentations humaines mesurent 1,60 mètres de hauteur chacune.

Les figures ressemblent à celles de danseurs découvertes dans la cour principale du temple, le secteur le plus connu des touristes, à cause de son imposante façade surmontée de frises de couleurs.

Le mur présente environ dix figures humaines. En plus d’être le mur principal d’accès au temple, il a incarné un lieu hautement sacré et les figures pourraient représenter des femmes haut placées dans la société Moche. La culture Moche est une culture précolombienne qui s’est étendue tout au long de la côte nord péruvienne, entre l’an 100 et l’an 700 après Jésus Christ.

« Même sil est difficile davancer des hypothèses parce que les reliefs déforment limage, il est clair que la femme a joué un rôle important dans les cérémonies Moches » affirme Ricardo Morales Gamarra, codirecteur du Projet archéologique Huacas de Moche.

 

 

Le Panama souhaite rejoindre lAlliance du Pacifique

panamaIsabel de Saint Malo, vice-présidente du Panama et également ministre des Affaires étrangères, a effectué récemment une visite à Paris pour présenter les efforts de son pays contre le réchauffement climatique mais aussi attirer les investisseurs dans ce petit pays d’Amérique centrale. Le Panama, qui compte 3,9 millions de citoyens, possède un PIB par habitant proche de 11 000 dollars. Le pays peut se targuer d’avoir une forte croissance (entre + 6 et +10% au cours des cinq dernières années) et d’atteindre quasiment le plein emploi, dans un contexte général latino-américain plutôt morose : ralentissement économique, inflation en hausse, dévaluation croissante des monnaies, dépendance exacerbée aux matières premières. Le Panama, qui est devenu une démocratie au début des années 1990, souhaite intégrer l’Alliance du Pacifique formée par le Chili, la Colombie, le Pérou et le Mexique. Ce groupement économique représente un ensemble au PIB de 2.000 milliards de dollars.

« Nous y avons un statut dobservateur. Devenir membre à part entière a du sens mais nous ne voulons pas nous précipiter. Nous voulons dabord peser le pour et le contre », a déclaré Isabel de Saint Malo.

Par ailleurs, elle ambitionne de développer la coopération commerciale avec l’Europe et réfute toute accusation désignant le Panama comme un paradis fiscal. « Il y a un décalage entre la perception et la réalité, souligne-t-elle. Nous respectons scrupuleusement les standards internationaux et avons adopté, quelques mois après notre arrivée au pouvoir, un cadre légal plus contraignant contre le blanchiment dargent sale et contre le financement du terrorisme. »

 

 

Haïti : les résultats du premier tour de la présidentielle sont contestés

Carte d’Haïti www.haiti-maritime.com  Carte d’Haïti
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Un climat de tension et de crise s’est installé en Haïti après le scrutin du premier tour de la présidentielle le 25 octobre dernier, qui s’était pourtant déroulé dans le calme (voir semaine en Amérique latine du 19 au 25 octobreMichelle Bachelet en 2013 Crédits : Comando Michelle Bachelet / Creative Commons Michelle Bachelet en 2013
Crédits : Comando Michelle Bachelet / Creative Commons[/caption]

Alors que sa popularité a fortement chuté ces derniers mois, Michelle Bachelet, présidente du Chili, a décidé de communiquer sur les réseaux sociaux pour tenter de redorer son blason.

« Chers compatriotes, à plus dun an et demi du début de mon second mandat, je renoue la conversation avec vous via cette page Facebook qui nous avait permis, au cours de la campagne présidentielle, de partager des rêves et de les traduire en programme de gouvernement », a-t-elle posté sur sa page Facebook, inactive depuis plus d’un an.

La présidente chilienne, qui a attaqué son second mandat le 11 mars 2014, a vu sa côte de popularité baisser drastiquement ces derniers mois (voir Semaine en Amérique latine du 27 juillet au 2 août), atteignant ces dernières semaines 25 % contre 70 % de mécontents à l’heure actuelle.

Par ailleurs, l’image de la présidente se trouve encore plus écornée avec les récents scandales l’ayant atteinte : implication de son fils, Sebastián Dávalos, et de sa belle-fille dans une affaire de spéculation immobilière. Le gouvernement a été remanié en mai et s’est trouvé confronté à une série de mouvements sociaux.

Fin septembre, Michelle Bachelet annonçait l’avancement progressif des réformes qu’elle envisage : refonte du droit du travail, du système de santé ou de l’éducation, tout comme la réforme prévue de la Constitution, qui remonte aux années de la dictature de Pinochet [1973-1990]. Toutes ces réformes seront donc « graduées » dans le temps, selon l’expression de la présidente reprise par The Clinic.