République centrafricaine
11H19 - lundi 17 mars 2014

« Identifions les responsables et présentons-les devant les tribunaux compétents »

 

Président du nouveau parti centrafricain, l’URCA, et candidat aux prochaines élections présidentielles, Anicet Georges Dologuélé partage sa vision sur la situation humanitaire et politique préoccupante de son pays et sur les étapes indispensables à sa reconstruction. Si la situation exige l’identification et le jugement des responsables d’exactions, la reconnaissance des victimes et la mise en place d’un dialogue intercommunautaire, elle commande aussi de faire face à la crise humanitaire majeure à laquelle la RCA est confrontée aujourd’hui. 

Anicet Georges Dologuélé, président du nouveau parti centrafricain, l'URCA, et candidat aux prochaines élections présidentielles.

Anicet Georges Dologuélé, président du nouveau parti centrafricain, l’URCA, et candidat aux prochaines élections présidentielles.

Comment analysez-vous la situation générale de la RCA ?

Elle est plus que préoccupante, c’est le moins que l’on puisse dire ! Pas plus tard qu’il y a un an de cela, les communautés centrafricaines vivaient encore en harmonie, même si la misère était leur lot quotidien. Aujourd’hui, la situation générale du pays est catastrophique : un Etat néant, une économie complètement dévastée, des populations terrorisées et traumatisées, qui n’ont nul part où trouver la paix ou la quiétude à l’intérieur de leur pays, et surtout, une fracture communautaire d’une gravité exceptionnelle.

Le traumatisme subi durant tous ces mois, combiné à une manipulation criminelle de certains apprentis sorciers, ont achevé de transformer une partie de la jeunesse en monstres froids qui, sans savoir eux-mêmes pourquoi, se sont mis dans la tête d’exterminer une partie de leurs semblables.

Certains acteurs politiques, qu’ils aient été au pouvoir, dans l’opposition dite démocratique ou dans l’opposition armée, ont joué avec des allumettes et ont fini par complètement brûler la RCA. Cette question capitale devra être abordée en son temps, pour qu’encore une fois on ne passe pas en pertes et profits des milliers de vies humaines détruites pour assouvir des ambitions personnelles.

Mon pays est aujourd’hui à la croisée des chemins et ressemble à ces grands malades qui, si l’on ne leur appliquait pas de manière immédiate une thérapie de choc, courent le risque d’entrer dans un état végétatif à l’issue fatale.

La situation humanitaire est plus que préoccupante, comment la RCA pourrait-elle en limiter les conséquences ?

La préoccupation majeure de chaque être humain est de vivre en sécurité et dans un climat apaisé, pour lui permettre de mener le combat quotidien de gagner sa vie, fonder une famille, l’entretenir et préparer l’avenir de ses enfants. Le rôle de l’Etat est de lui garantir au minimum cette sécurité et cette paix. Or, l’Etat centrafricain n’est plus capable de jouer ce rôle depuis bien longtemps et doit s’en remettre à la communauté internationale, qui a heureusement accepté de porter le lourd fardeau financier de la gestion de cette crise humanitaire majeure. Pour en limiter les conséquences, c’est-à-dire permettre que les populations réfugiées ou déplacées rentrent rapidement chez elles, vaquent à leurs occupations et réapprennent à se prendre en charge économiquement, il faudrait, d’abord et avant tout, que la sécurité revienne avant le début de la saison des pluies.

En effet, si l’on tient compte à la fois de la promiscuité et des conditions d’hygiène déplorables observées dans les camps et de la grande pluviométrie du pays, le maintien du million d’habitants en dehors de son habitation pendant la saison des pluies entraînerait un désastre humanitaire d’une très grande ampleur. Il faut ajouter à cela le fait que si les agriculteurs perdent le bénéfice de la campagne agricole 2014, le pays s’enfoncera dans un cycle de famine et d’une dépendance totale à l’aide humanitaire. Comment imposer la sécurité très rapidement dans un pays aussi vaste ? Par qui le faire lorsque les forces locales de défense et de sécurité n’ont plus aucune capacité opérationnelle? Je n’ai pas la réponse, n’étant pas un professionnel du domaine. Mais il me semble cependant que depuis quelques mois, trop de jeunes gens ont fait de la violence gratuite et de l’utilisation des armes de guerre un mode de vie qu’ils espèrent éternel. L’impunité dans laquelle ils évoluent, combinée à la sur médiatisation de leurs crimes, leur donne une fausse impression de détenir le pouvoir absolu sur tous leurs concitoyens. Aucune revendication idéologique affirmée ne justifiant cette violence, toute tentative de négociation est d’avance vouée à l’échec et représentera, à leurs yeux, un signe de faiblesse de la communauté internationale. Nous avons aujourd’hui la chance de bénéficier de la présence des contingents de la MISCA (Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique sous conduite Africaine) et de l’opération Sangaris (opération militaire de l’armée française conduite en RCA depuis le 5 décembre 2013), qui disposent d’un mandat du Conseil de Sécurité autorisant l’utilisation de la force pour imposer la sécurité.

 Je suis, pour ma part, partisan d’une très grande fermeté dans l’utilisation de ce mandat. Tout individu représentant un danger sécuritaire pour la communauté devrait être mis hors d’état de nuire, quel que soit le nom du groupuscule dont il se réclame : Séléka, anti-balaka, etc.

Pensez-vous que cette transition puisse réussir et arriver à son terme tel qu’elle se présente ?

La réussite de la Transition dans les délais qui lui ont été fixés est étroitement liée à la rapidité avec laquelle la sécurité sera rétablie sur toute l’étendue du territoire. Ce n’est qu’à cette condition que l’administration peut être redéployée et que les activités économiques pourront reprendre. En attendant, des dispositions peuvent déjà être prises pour permettre à l’Autorité Nationale des Elections (ANE) de faire des simulations sur les différentes phases de préparation des opérations électorales, d’en évaluer les difficultés objectives et de proposer aux partenaires de la RCA les solutions les plus pratiques pour organiser des élections libres et transparentes à bonne date. Il est dans l’intérêt de tous que cette seconde transition soit une réussite, car l’avenir du notre pays en dépend. Nous avons tellement été présentés aux yeux du monde entier comme un peuple incapable de s’assumer, qu’un échec entraînerait fatalement une lassitude de la communauté internationale, qui nous abandonnerait à notre triste sort. C’est ce qu’ont vécu nos frères de la Somalie pendant de trop longues années. Mon parti, l’URCA, s’inscrit dans la logique d’appuyer les autorités de transition chaque fois que cela sera nécessaire, pour les aider à sortir notre pays de la zone dangereuse dans laquelle il se trouve.

Quel chemin prendre pour une véritable réconciliation entre les deux communautés ?

Avec moins de 5 millions d’habitants sur 623000 km², la RCA n’a déjà pas une masse critique de population pouvant constituer un marché attractif pour le secteur privé. Mais les communautés ont toujours vécu dans une bonne harmonie et, surtout, dans une parfaite complémentarité : il était ainsi admis que les éleveurs étaient essentiellement les Peuls Bororos et que les commerçants étaient plutôt de confession musulmane, les métiers de l’agriculture et de l’administration étant en majorité exercés par les autres communautés. Aujourd’hui, les commerçants ont dans leur grande majorité quitté le pays et leurs commerces ont été pillés et détruits ; les éleveurs ont migré avec leurs troupeaux sous des cieux plus hospitaliers ; les paysans ne peuvent même plus se consacrer à leurs travaux champêtres ; et la fonction publique est paralysée. Ainsi, en introduisant la notion de préférence religieuse dans la gestion politique et sécuritaire du pays, les responsables de la Séléka ont créé une situation dont les conséquences sont catastrophiques au plan de la cohésion sociale, de l’unité nationale et de l’économie. En manipulant les anti-balakas à des fins politiciennes et en les lançant contre la communauté musulmane avec autant de cruauté, l’ancien président Bozizé et ses affidés ont parachevé la destruction des fondements du vivre ensemble dans notre pays.

De mon point de vue, un certain nombre d’actions fortes sont prioritaires. La première sera d’identifier les principaux responsables de ce drame et de les présenter devant les tribunaux compétents. Dans ce sens, je préconise la mise en place d’un Tribunal Spécial pour traiter du cas des crimes contre l’humanité en République Centrafricaine. La seconde action sera de procéder, d’une part, au recensement de toutes les victimes des exactions, et d’autre part, à celle de leurs bourreaux. En effet, il est important que la Nation soit saisie du détail de la souffrance de chaque famille et la reconnaisse, pour permettre à chacun de faire son deuil. Comme troisième action forte, un dialogue intercommunautaire, heureusement encouragé et porté jusqu’ici par les différents chefs religieux à qui je rends un hommage appuyé, devra être organisé. Il permettra aux populations d’exprimer leurs frustrations et leurs ressentiments car cet exorcisme collectif est un exercice indispensable pour une réconciliation inscrite dans la durée. Dans cette optique, je préconise l’organisation des assises qui intégreront la recherche de la Vérité, de la Justice, de la Paix et de la Réconciliation Nationale.

Que pensez-vous d’une intégration ou non des éléments de la Séléka et des anti-balakas dans les Forces Armées Centrafricaines ?

Votre question aborde deux problèmes complètement distincts, dont les solutions ne sont pas forcément liées.

Le premier est relatif à l’avenir des jeunes centrafricains. La plupart de ces jeunes ont à peine été scolarisés et quand ils l’ont été, aucune perspective ne leur a été offerte pour construire leur vie. Chaque année, près de 10 000 jeunes sortent du système scolaire et universitaire pour rentrer sur le marché de l’emploi. Comme ils ne rencontrent aucune offre, la plupart d’entre eux essayent de survivre à travers des petits métiers dans le secteur informel. Ils sont donc une proie facile pour toute proposition d’enrichissement rapide et se laissent facilement convaincre par les recruteurs des rebellions armées. Il est donc urgent de repenser l’encadrement et l’occupation des jeunes, à travers une politique de formation et d’emploi bien ciblée. Cela passe également par l’encadrement et le financement des activités informelles, qui serviront de terreaux pour promouvoir les petites et moyennes entreprises (PME) et les très petites entreprises (TPE).

S’agissant des anciens miliciens, qu’ils soient de la Séléka, des anti-balakas ou de tout autre groupuscule, des programmes existent pour assurer leur désarmement, leur démobilisation et leur réinsertion dans la société centrafricaine, pour ceux qui en réuniront les critères nécessaires. Ces programmes sont entièrement financés par la communauté internationale, et je note que des personnalités ont été nommées au sein de l’exécutif centrafricain pour gérer ce volet important de la pacification du pays

Le second problème que vous évoquez est la composition de l’armée nationale. Une armée bien formée, bien équipée et républicaine est le meilleur gage de sécurité et de paix dans un pays. Or, il y a trop longtemps que notre armée est sortie de ces standards. Nous devons donc savoir ce que nous souhaitons. Soit nous dotons notre pays d’une nouvelle armée, reconstruite sur de nouvelles bases et composée de jeunes femmes et de jeunes hommes en capacité, qui seront imprégnés de l’esprit républicain et de la noblesse de leur mission. Soit nous poursuivons la fuite en avant qui a détruit la RCA : faire de l’armée une addition de forces de nuisance, de jeunes indisciplinés. Quand j’étais chef du Gouvernement en 2000, j’avais conduit une mission auprès des Nations Unies pour faire un plaidoyer en vue d’une restructuration en profondeur de l’armée centrafricaine, de son encadrement et de son équipement. Cette initiative a été ouvertement combattue par une partie de la classe politique, qui espérait manipuler les militaires pour accéder au pouvoir politique. Leur action a pratiquement paralysé les financements, les partenaires ayant constaté qu’il n’y avait pas une union sacrée autour de cette question sensible. La suite, vous la connaissez…

Etes-vous pour tenir coûte que coûte cette date butoir de février 2015 pour l’organisation des élections, ou pour prendre le temps nécessaire pour mettre toutes les conditions en œuvre avant de les organiser ?

Deux préoccupations doivent être prises en compte. La première est que le pays doit être reconstruit et qu’il ne faut pas le laisser s’enfoncer durablement dans une situation d’illégitimité politique. Beaucoup de partenaires bilatéraux ou multilatéraux n’appuieront la reconstruction de la RCA que si la situation politique est normalisée. Les investisseurs ne prendront également des risques sur le pays que sous cette même condition. Cependant, une élection bâclée peut devenir une source de nouveaux désordres, compte tenu de la fragilité du pays et de la violence qui habite encore une partie de la population. Il faudra donc mettre en balance ces deux contraintes. Je pense pour ma part que si les choses démarraient maintenant – imposition de la sécurité et retour des réfugiés et des déplacés, fourniture de moyens de fonctionnement à l’Agence Nationale des Elections -, le calendrier pourra être tenu.

Vous avez créé un parti politique, parlez-nous en ?

L’Union pour le Renouveau Centrafricain, en abrégé URCA, a été créé à Bangui, le 25 octobre 2013, et m’a fait l’honneur de me porter à sa présidence. Il a été légalisé par le gouvernement le 13 janvier 2014. Comme vous le constatez, c’est l’un des benjamins des appareils politiques centrafricains. Tirant des leçons de l’observation du fonctionnement des partis plus anciens, l’URCA ne souhaite pas simplement être un énième parti politique créé en Centrafrique (il y en a déjà près de 70). Il se distingue par un certain nombre d’innovations. D’abord, au niveau des membres fondateurs du parti : l’URCA en compte une soixantaine. En effet, tous les groupes ethniques, toutes les préfectures et toutes les sensibilités religieuses sont représentés dans le Comité des sages composé des membres fondateurs. Nous ne sommes ni un club d’amis, ni un regroupement familial, tribal ou régional. Nous fédérons les talents et les différences de nos compatriotes pour bâtir une nation à partir de fondations solides. C’est cela que nous appelons le renouveau. Nous avons vocation à être un grand parti national et ferons ce qu’il faut dans ce sens. La deuxième innovation est liée au constat du fossé qui s’est créé entre les partis politiques et la population : nous avons donc donné la possibilité à la jeunesse centrafricaine de fournir à l’URCA la vitalité dont elle a besoin, à travers un bureau politique provisoire dont la moyenne d’âge est la quarantaine. Les fédérations et autres organes de base qui sont en cours d’installation, obéiront à la même philosophie. La troisième innovation est que nous accueillons tous ceux qui auront envie de faire de la politique, quand ils le veulent et sans exclusive. La porte ne sera pas fermée à double tours comme dans certains partis où les jeunes ne peuvent devenir militants que par filiation. Enfin, la quatrième innovation s’observera dans le projet de société que l’URCA rendra public dans les mois à venir : il sera ambitieux mais réaliste et les solutions proposées pour faire revivre le pays seront novatrices et pragmatiques.

Qu’avez-vous de plus à offrir aux centrafricains ?

L’URCA offrira la fraicheur, la nouveauté, l’unité et comme l’indique son nom, le renouveau d’un instrument conçu pour orienter la République Centrafricaine sur la voie du développement et en faire un pays mieux organisé et tourné vers le progrès. Ce ne sont pas des slogans, les Centrafricains ont besoin de modernité et sont lassés d’être considérés par le reste du monde comme un peuple d’arriérés. Quant à moi, j’offre une expérience multiforme exceptionnelle et, sans fausse modestie, un profil d’homme d’Etat stable, qui a déjà fait la preuve de sa capacité à gérer avec efficacité des situations difficiles et qui est en permanence dans l’action et la construction.

Vous auriez été le candidat idéal si vos détracteurs ne vous associaient pas à « mauvais gestionnaire », que leur répondez-vous ?

Il n’y a jamais de candidat idéal. La constitution de notre pays reconnaît à chaque Centrafricain en âge de voter, qui dispose de ses droits civiques et qui a un projet pour son pays, le droit de solliciter le suffrage de ses compatriotes. C’est cela l’expression de la démocratie. J’ai effectivement noté que l’annonce de mon intention de candidature en juin 2013 avait suscité beaucoup de passion. Certains compatriotes pensaient avoir l’exclusivité de cette démarche et n’attendaient manifestement plus que la cérémonie de leur investiture.

Pour parler de ceux que vous appelez mes détracteurs, j’ai lu sur ma personne des absurdités du style « démocrate de la 25ème heure », ce qui suppose qu’une heure plus tôt j’étais dictateur, excusez du peu ! Des groupuscules politico-familiaux ont été mis en place pour m’inventer des histoires de détournement, en prenant une grande liberté avec la vérité et l’histoire. Ils n’ont pas hésité à s’attaquer à ma vie privée, à insulter mon épouse et à s’en prendre à mes enfants. Ils ont été jusqu’à mettre en doute des diplômes que j’ai obtenus dans une université respectée, etc. Vous noterez que cette violence qu’ils expriment est la même qu’ils ont mis en musique pour conduire notre pays vers le désastre que nous vivons aujourd’hui. Nous en reparlerons… Leur extrême excitation est au moins la preuve qu’ils ne me considèrent pas comme un candidat lambda et je les remercie pour cette publicité gratuite. Je souhaite seulement que les militants de l’URCA et les Centrafricains qui ont de la sympathie pour ma modeste personne s’abstiennent de prendre part à ces gesticulations obscènes dont notre pays n’a que trop souffert. Quand viendra le moment de la campagne, les Centrafricains sauront qui a fait quoi et vous serez très surpris. Nous parlerons à ce moment-là de bilans et cela touchera tous les domaines. Chaque chose en son temps…

Quel message à nos lecteurs ?

Votre initiative de donner la parole aux acteurs politiques centrafricains est très louable et je vous en remercie. Mes compatriotes vivent en ce moment un traumatisme très violent, qui aura des répercussions pendant de très longues années, surtout sur les enfants en bas âge qui seront peut- être traumatisés à vie. L’aide de la communauté Internationale est très précieuse et c’est le lieu pour moi, au nom de l’URCA, de remercier les pays amis et les organisations qui nous viennent en aide au quotidien. Cependant, sans une volonté commune de sortir de ce cycle de violence et de réapprendre le vivre ensemble, nous nous enfoncerons inexorablement encore plus dans le néant. Nous avons déjà provoqué la mort de dizaines de milliers de nos compatriotes parce que nous avons laissé notre sort entre les mains de véritables aventuriers. Prenons notre destin en main, retenons nos pulsions violentes et mettons-nous ensemble pour bâtir une Centrafrique moderne et en paix.

Qui est Anicet Georges Dologuélé ?

Centrafricain de 57 ans, titulaire d’un diplôme de troisième cycle en Sciences économiques et d’un autre en Gestion des entreprises, obtenus à l’Université de Bordeaux. Il a passé près de 25 ans dans les institutions bancaires d’intégration régionale, d’abord comme cadre, à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), puis en tant que directeur dans la même institution. 

Après son passage au gouvernement de la République centrafricaine il est devenu président de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC). Au plan politique, le Président Ange-Félix Patassé avait sollicité et obtenu en 1997 son détachement de la BDEAC – le premier du genre dans l’histoire de l’Institution – pour aider à redresser les finances de l’Etat et finaliser de difficiles négociations avec les institutions de Brettons-Woods, dont les programmes avaient été suspendus depuis près d’une décennie. Ces efforts ont abouti à la conclusion d’un accord en 1998. Par la suite, il a  été nommé Premier ministre, fonction qu’il a assumée de janvier 1999 à avril 2001.

Depuis son départ de la BDEAC en 2010, il a décidé de consacrer le maximum de son temps à réfléchir sur des solutions qui contribueront à sortir la RCA de ce cycle infernal de violence sur fond de pauvreté extrême qu’elle vit depuis plusieurs décennies. Il a ainsi crée un nouveau parti politique social-démocrate, l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA), dont il est devenu président.

Il a aujourd’hui l’ambition de diriger la République centrafricaine et solliciterai l’investiture de son parti pour les prochaines élections présidentielles.

 

Journaliste, chef de la rubrique Centrafrique

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