République centrafricaine
07H44 - mardi 28 janvier 2014

Disparition de Maître Zarambaud, l’une des consciences de la Centrafrique

 

 

Opinion Internationale inaugure une rubrique entièrement dédiée à la Centrafrique. Chaque jouer, un article, un entretien, un focus permettra de suivre la reconstruction de ce pays central en Afrique. RCA : An 0, une rubrique animée par Lydie Nzengou.

zarambaud

En pleine transition et instabilité, la République centrafricaine est une fois de plus frappée au cœur de ses institutions et la famille de la justice vient de perdre l’un de ses plus éminents avocats. Maître Zarambaud Assingambi, avocat près du Barreau de Centrafrique et ancien Bâtonnier de l’Ordre des Avocats centrafricains, s’est éteint des suites d’un arrêt cardiaque, jeudi 16 janvier 2014 en France, à l’hôpital de Villeneuve Saint-Georges, dans le Val de Marne.

Il était en activité à la Cour Pénale Internationale (CPI) à la Haye, en tant que Représentant légal des victimes centrafricaines dans le Procès opposant le Procureur à Jean Pierre BEMBA-GOMBO.

Fervent défenseur des droits de l’homme, il a incarné le respect et les valeurs de la République centrafricaine. Son combat pour la justice et la liberté a commencé au lycée comme leader de l’USCA (Union Scolaire Centrafricaine) et s’est poursuivi dans sa période estudiantine quand il fût Président de l’Association des Etudiants de France (UNECA) en s’illustrant notamment dans ses prises de positions contre le régime de l’empereur BOKASSA. Après l’obtention de son certificat d’aptitude à la profession d’avocat, il rentre au Barreau de Paris en 1973.

Il décide ensuite de regagner Bangui en février 1980 pour mettre son expérience au service de son pays. C’est à ce titre qu’il a été choisi pour représenter la partie civile dans le procès historique de l’empereur BOKASSA.

Il fut le premier bâtonnier centrafricain, ce 22 avril 2008, à demander la destitution d’un Chef d’Etat en fonction (François Bozizé) en violation de la Constitution centrafricaine et fût très célèbre pour ses différentes prises de position depuis la prise du pouvoir de la Séléka le 24 mars 2013 dont il a été lui-même victime.

Alors que bon nombre de Centrafricains se réjouissaient de la chute de Bozizé, c’est haut et fort que Maître Zarambaud a été un des premiers à condamner fermement les exactions commises par les rebelles de la Séléka et a appelé les victimes à saisir la CPI. Il a également déposé une requête à fin d’annulation du Décret du 31 mars 2013 portant nomination des membres du gouvernement de transition.

Son dernier passage médiatique fut pour RFI où il s’était insurgé contre les propos du Président tchadien Idriss Déby qui annonçait des représailles contre tous les centrafricains acteurs de crimes commis sur la population tchadienne en Centrafrique.

Maître Zarambaud est né le 03 mars 1947. Marié, il laisse derrière lui une veuve et trois enfants.  

 

Journaliste, chef de la rubrique Centrafrique

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