La Citoyenne
16H03 - vendredi 28 juin 2013

Des sages-femmes israéliennes et palestiniennes unies pour sauver des vies

 

Le collectif Midwives for Peace, partenaire de l’ONG Madre, rassemble 24 sages-femmes palestiniennes et israéliennes. Objectif : s’assurer que l’accouchement se passe dans de bonnes conditions sanitaires pour les Palestiniennes qui vivent sous occupation israélienne.

 

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« Il y a souvent des éruptions de violence et les fournitures médicales sont limitées. Il est difficile d’obtenir des soins médicaux adéquats. Parfois, les femmes doivent se rendre à un hôpital mieux équipé pour accoucher en toute sécurité. Et sur leur chemin, elles font souvent face aux points de contrôle militaire », explique Katlyn Soligan, coordinatrice presse chez Madre.

Comme les autres femmes à travers le monde, les mères palestiniennes ont besoin de soins prénataux, d’une bonne alimentation et de contrôles réguliers pour s’assurer que leur santé et celle de leur bébé sont optimales. Mais ici, en Palestine, les droits et le bien-être des femmes se trouvent menacés. « Parfois, les femmes accouchent dans les check-points, incapables de franchir la frontière afin de recevoir les meilleurs soins à quelques kilomètres de là », précise notre interlocutrice.

Du fait de l’occupation, de nombreuses familles sans ressources sont contraintes par les forces militaires israéliennes à quitter leurs maisons. Elles se réfugient sous des tentes ou dans les camps de réfugiés, où l’eau et la nourriture sont limitées. « Ces conditions sont particulièrement difficiles pour les femmes enceintes », ajoute la coordinatrice.

Le manque de soins médicaux pendant la grossesse est une cause de mortalité importante chez les femmes palestiniennes. L’organisation Midwives for peace fait partie de la solution à ce problème majeur de santé en Cisjordanie.

En améliorant les soins obstétricaux d’urgence dans les communautés palestiniennes, cette initiative contribue à réduire le nombre de naissances aux points de contrôle et à sauver la vie des mères et de leurs nouveau-nés en fournissant, par exemple, des « kits d’accouchement sans risque ». Ou en proposant des ateliers de formation sur l’allaitement maternel, les soins aux nourrissons et la planification familiale.

Kaytlin Soligan ajoute que les sages-femmes qui reçoivent une formation deviennent des accompagnatrices au moment de l’accouchement, et forment ainsi un système de soutien pré- et post-natal. Ces femmes travaillent dans les hôpitaux en Palestine, aidant médecins et infirmières à mieux comprendre les approches plus holistiques et saines de l’accouchement.

Les « Sages femmes pour la paix » fêtent cette année leur cinquième anniversaire. En août, elles envisagent de partir en groupe à la plage. Une occupation futile au regard des enjeux dramatiques de la région ? « Certaines sages-femmes palestiniennes sont des réfugiées dont les familles venaient de villages côtiers, mais elles n’ont jamais pu voir l’océan », justifie Kaytlin.

En se regroupant de l’autre côté du mur, le collectif est en mesure de répondre à un besoin humanitaire urgent. Mais le but consiste aussi à promouvoir le droit d’accoucher dans de bonnes conditions et d’œuvrer ainsi pour la paix, comme l’explique la coordinatrice palestinienne du groupe: « Les amitiés que nous construisons en tant que sages-femmes, en tant que femmes, ouvrent des portes dans nos vies et dans nos cœurs que le conflit avait essayé de fermer à clé ».

 

Sofien Murat

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