La Citoyenne
21H37 - lundi 11 mars 2013

Deux ans après Fukushima, les femmes toujours vulnérables

 

Bien que lundi 13 mars 2013 marque déjà le deuxième anniversaire de l’accident de Fukushima, encore environ 300.000 personnes vivent dans les logements temporaires construits après le désastre.

Lorsque le tsunami causé par le tremblement de terre a dévasté la côte est du Japon il y a deux ans, le gouvernement a rapidement évacué les populations. Avec plus d’un million de maisons détruites ou dégradées, près de  420.000 personnes ont dû quitter leur foyer, afin surtout d’éviter de subir les radiations émanant de la centrale nucléaire. Mais l’argent du gouvernement aurait été mal redistribué, et les populations vivent toujours dans des situations difficiles. Les femmes, surtout, apparaissent les plus vulnérables dans de telles conditions.

 

L’impact d’une catastrophe sur les rôles sociaux des hommes et des femmes

 

Certaines études ont montré que les catastrophes ont tendance à accentuer les rôles sociaux traditionnels. Ainsi, dans les centres d’hébergement, il apparaît normal que les femmes se chargent de cuisiner pour tout le monde et de prendre soin des enfants et des personnes âgées. L’ONG humanitaire Oxfam, dans un rapport publié en 2012, souligne que « les femmes étaient épuisées, et frustrées car elles ne recevaient pas d’argent en échange de la préparation des repas, tandis que les hommes avaient la possibilité de collecter et enlever les ordures, pour laquelle ils recevaient une rémunération. » En outre, les femmes doivent souvent quitter leur emploi pour s’occuper des enfants, en raison de l’absence de garderies. Les centres d’hébergement temporaire sont ainsi inadaptés aux besoins des femmes, qui se plaignent également d’un manque d’intimité et d’accès à des douches régulières.

 

Les violences alimentées par la catastrophe

 

Leur sécurité y est tout autant en jeu, de nombreuses femmes ayant signalé avoir été victimes de harcèlement sexuel. Bien que le Japon connaisse de faibles taux de violence contre les femmes, la catastrophe a joué un rôle en encourageant des comportements violents. Des cas de violence accrue ont donc été rapportés suite à la soudaine dépendance des hommes à l’alcool, des cas de partenaires déversant leur colère liée à la destruction de leur maison sur les femmes ; des cas où les femmes retournaient vivre avec un ancien partenaire à cause de la perte de leur maison et travail, mais se faisaient battre en retour ; etc.

Une récente étude conduite par l’association Rise Together – Women’s Network for East Japan Disaster, montre également un autre aspect de violence à l’encontre des femmes. Selon ces chercheurs, les hommes ont été nombreux, après le tsunami, à obtenir des emplois dans les secteurs de la construction ou des compagnies d’assurance. « Les hommes ont ainsi accès à la résidence privée de femmes seules. Dans ce contexte, beaucoup de femmes sont exposées à un risque accru de viol » explique Mieko Yoshishama, professeur de travail social à l’université de Michigan et l’un des auteurs de l’étude.

Pour résorber ces problèmes, il s’agit désormais pour le gouvernement japonais d’accélérer le retour à une vie “normale”. Takumi Nemoto, ministre de la Reconstruction depuis la formation du nouveau gouvernement en décembre 2012, a déclaré à Japan Real Times : « Nous allons bientôt présenter (aux populations affectées) des informations région par région, avec le nombre précis de maisons à construire, les durées et les objectifs. » Ajoutant, « en offrant des informations claires, les personnes vivant dans les maisons temporaires peuvent construire une image de leur futur. »

 

Cléo Fatoorehchi

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