La Citoyenne
09H45 - jeudi 7 mars 2013

V-Day : dansons pour mettre fin à la violence contre les femmes !

 

 

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Depuis 1998, l’ONG américaine V-Day se bat contre les violences faites aux femmes par la promotion de représentations aux quatre coins de la planète, de la pièce de théâtre « Les Monologues du Vagin », écrite quatre ans plus tôt par la future fondatrice de l’organisation, Eve Ensler.

Pour son quinzième anniversaire, V-Day a appelé un milliard de femmes à se lever, le jour de la St.Valentin, pour se mobiliser contre les violences faites aux femmes. Un milliard, c’est le nombre avancé par l’ONU de femmes violées ou battues au cours de leur vie dans le monde – puisqu’on parle d’une femme sur trois qui serait victime de violence physique ou sexuelle. Le succès de l’initiative, One Billion Rising, a été spectaculaire.

 

One Billion Rising, une initiative qui ne fait pas l’unanimité

 

Évoquant un total de dizaines de milliers d’événements, V-Day s’est réjoui de voir des danses de rue, des débats spéciaux dans les assemblées parlementaires, des réceptions et des conférences avoir lieu, le tout soutenu par de nombreux acteurs et actrices, hommes et femmes politiques, sans oublier le Dalaï Lama.

Cependant, certaines personnes ont décidé de ne pas participer à cette campagne, la jugeant facile et relativement hypocrite. Parmi elles, Natalie Gyte, la Directrice de Communication du Centre de Ressource sur les Femmes (Women’s Resource Centre). Elle estime que One Billion Rising n’améliore en rien la situation des femmes sur le terrain, et se contente d’organiser des danses de rue sans apporter une aide concrète aux femmes dans leur lutte pour un monde sans violence.

Cette campagne n’a pas d’autre but que de sensibiliser, de faire comprendre au monde le grand nombre d’actes de violences commis envers les femmes et de lever des fonds pour des programmes concrets. Or, impliquer la société toute entière dans cette lutte semble absolument crucial dans la réussite du projet.

Mobiliser à travers la danse, c’est mettre d’autant plus en avant l’importance d’une pratique utilisée pour aider les victimes de viol à surmonter le traumatisme. Valli Batchelor, fondatrice du Projet Journey Towards Hope, a spécifiquement monté un programme de yoga/Bollywood dance pour permettre aux victimes avec qui elle travaille de prendre conscience de leur corps et de l’accepter, leur donnant ainsi les clés pour se reconstruire et mener leur vie comme elles le souhaitent.

 

La mobilisation ne s’arrête pas au 14 février mais a vocation à s’inscrire dans la durée

 

En outre, One Billion Rising revendique le fait d’avoir eu de nombreux impacts positifs à travers le monde. Sa directrice exécutive, Susan Celia Swan, a fièrement annoncé à Opinion Internationale que la mobilisation du 14 février n’était qu’un début : « Entre février et avril, plus de 4.398 événements auront lieu dans plus de 1.466 lieux à l’échelle mondiale ». D’autre part, le Royaume-Uni considère désormais l’adoption d’une loi sur l’éducation sexuelle à l’école, et des programmes d’éducation et de formation à la violence contre les femmes sont élaborés dans de plus en plus de pays, incluant les hommes.

Cet événement a donc permis à des millions de femmes de se rencontrer et d’échanger sur des sujets cruciaux autour de la situation des femmes dans le monde. De telles initiatives, si elles ne résolvent pas les problèmes, permettent déjà de créer une certaine solidarité parmi les organisations de droits des femmes, mais également de faire prendre conscience à une majorité de la population que la violence contre les femmes existe toujours, partout, et qu’il ne faut pas la banaliser. Comme le dit Ann Stewart, professeure de droit spécialisée dans les questions de genre à l’université de Warwick en Angleterre, « la violence est tellement imprégnée dans les cultures, que lorsque l’on cherche à s’attaquer à ce problème sur le terrain, cela demande énormément d’engagement et d’énergie, à la fois de la part des décideurs politiques et de ceux qui mettent en œuvre les politiques. »

Cléo Fatoorehchi

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