La Citoyenne
10H18 - jeudi 7 mars 2013

No more !

 

Bien que la page 3 du tabloïd anglais The Sun soit une véritable institution chez nos voisins britanniques, elle a souvent été critiquée pour son sexisme. Le journal doit faire face à des dizaines de milliers de personnes qui expriment leur désapprobation.

 

Depuis 1970, sept ans après sa création, The Sun publie une photo d’une femme ‘topless’ en page 3. Son but ? Faire concurrence au Daily Mirror, un autre quotidien bénéficiant d’une très large audience, principalement au sein de la classe ouvrière, qui publiait des photos de pin-up.

 

Une pétition pour retirer la photo de la Page 3 a d’ores et déjà recueilli plus de 80.000 signatures !

 

Le fait d’avoir une poitrine de femme exposée en page 3 d’un quotidien national a soulevé de nombreuses protestations au fil des années. En 2010 notamment, deux femmes parlementaires Britanniques ont lancé la campagne parlementaire ‘Turn Your Back on Page 3’, avec pour objectif l’adoption d’une loi qui aurait banni cette section du journal, mais sans succès. De son côté, The Sun a toujours mis en avant la liberté de choix des filles qui posent seins nus, sa politique consistant photographier des « femmes naturelles » uniquement, et de justifier leur publication au prétexte qu’elles incarneraient un « trésor national ».

Cependant, en septembre 2012, Lucy Holmes a changé la donne. Cette journaliste anglaise a décidé d’écrire et de poster une pétition sur Internet, intitulée ‘No More Page 3’, déjà forte de  83.761 signataires. Elle a adressé sa pétition à Dominic Mohan, le rédacteur-en-chef du journal, pour lui demander de cesser de publier une telle image de la femme dans un journal qui se veut ‘familial’. Cette photo quotidienne ne sert, selon elle, qu’à banaliser un sexisme ambiant, encore trop présent dans nos sociétés contemporaines.

« Avec la pornographie sur Internet, il est désormais très facile pour les garçons d’avoir accès à un matériel qui leur montre des femmes toujours disponibles pour leur plaisir. Et il s’agit d’un espace dangereux où les femmes ne sont pas les égales des hommes » a t-elle indiqué.

Néanmoins, elle se démarque des initiatives des parlementaires. Elle n’a rien contre le fait que des femmes puissent poser nues dans un journal, mais il existe des revues spécialisées pour cela. En tant que féministe, elle croit en la liberté des femmes d’user de leur corps comme elles le désirent. Ce que Lucy Holmes souhaite, c’est voir The Sun retirer cette photo de son édition quotidienne à laquelle les enfants peuvent avoir accès aussi facilement. Selon elle, une telle image de la femme ne contribue pas positivement à l’épanouissement des garçons et des filles. Effectivement, voir ainsi le corps de la femme avant tout comme un objet,  concoure clairement à alimenter le sexisme.

 

Rupert Murdoch : « La page 3 est une déclaration de jeunesse et de fraîcheur »

 

Quant à Dominic Mohan, il s’est exprimé sur la question l’année dernière, dans le cadre de l’enquête Leveson sur la culture, les pratiques et l’éthique de la presse britannique, enquête commanditée après le scandale des écoutes téléphoniques impliquant le magnat Rupert Murdoch (également propriétaire de The Sun). Il a affirmé que la page 3 « était une déclaration de jeunesse et de fraîcheur ». « C’est aussi innocent aujourd’hui que ça l’était en 1970 » a t-il ajouté.

Malgré ses dires, nombreux sont les éditeurs à ne pas considérer la page 3 du Sun innocente, et à s’être ralliés à la protestation de Lucy Holmes. La journaliste a expliqué à Opinion Internationale que pour parvenir à toucher les sept millions de lecteurs de The Sun, il faudrait une célébrité, une personnalité publique qui pourrait élever sa voix contre le premier journal du pays.

 

Cléo Fatoorehchi

Nashwa El Shazly, le courage acharné

Nashwa El Shazly, est aujourd’hui magistrate en Égypte, ce qui relève de l’exploit. Portrait d’une égyptienne qui ne s’en laisse pas compter.
Noé Michalon

Trois femmes puissantes

Trois femmes qui n’ont de comptes à rendre à personne, ni de culpabilité à ressentir. Elles se sont battues, ont gagné, et méritent d’inspirer toutes les femmes qui doutent d’elles-mêmes des deux côtés de la Méditerranée.
Noé Michalon