Des hommes armés ont attaqué un barrage de police en début de soirée dans le sud de la Tunisie à vingt kilomètres de Sfax, deuxième ville de Tunisie. Un banal contrôle par l’armée d’une voiture a dégénéré en fusillade. Selon une source militaire, les quatre occupants de la voiture en question auraient refusé de s’arrêter, répondant aux signes des militaires par une rafale de tirs à la Kalachnikov et entrainant les forces de l’ordre dans une course poursuite. Deux militaires du barrage, blessés, ont été transportés à l’hôpital de Sfax. Les occupants de la voiture ont réussi à s’enfuir à quelques kilomètres dans la forêt de Bir Ali Ben Khalifa. « Nous traquons les individus » relate le ministre de l’intérieur, M. Larayedh, relayé par un article du Figaro, qui a tenté de rassurer lors d’une conférence de presse. Une source de la police confirme qu’à l’heure actuelle les occupants de la voiture, armés, sont encerclés dans les bois par un dispositif sécuritaire appuyé par des hélicoptères de l’armée et des force commandos. Ils refusent toute reddition. Cinq commandos blessés ont été transportés à l’hôpital de Sfax suite à des blessures, durant la soirée.
Selon la même source, il semblerait que les hommes ne soient pas de que de simples contrebandiers. La contrebande d’armes exfiltrées de Lybie a augmenté en Tunisie, où d’après le ministre de l’Intérieur 600 armes auraient été saisies en 2011 : une kalachnikov serait revendue 150 euros en Tunisie. La forte résistance opposée par les quatre occupants de la voiture amène la question de la piste islamiste. Durant la conférence de presse, M. Larayedh s’est montré très prudent sur l’origine et les motivations des quatre hommes. Les combats étant toujours en cours, il est difficile d’apprécier leur identité. Une autre source militaire indique néanmoins que les occupants auraient l’air d’être des salafistes, jugement porté d’après la barbe et la tenue des individus. Al Qaeda au Maghreb islamique est l’un des derniers réseaux Al Qaeda actifs après la mort de Ben Laden, notamment en Algérie et en Mauritanie. Se pose dès lors, avec les doutes jetés par cet accrochage, la question d’une infiltration de la Tunisie par ces mouvements terroristes, les frontières Est et Sud de la Tunisie étant poreuses et instables malgré un calme relatif dans les zones urbaines et côtières.
Emma Ghariani