La chronique de Patrick Pilcer
09H14 - lundi 26 août 2024

Mais qu’attend la France pour déclarer le Hezbollah comme organisation terroriste ? La Chronique de Patrick Pilcer

 

Le Quai d’Orsay reste bien silencieux sur les attaques quotidiennes des miliciens du Hezbollah sur Israël depuis le 7 octobre 2023.

Tous les jours, ces terroristes visent les populations civiles du nord d’Israël sans aucune retenue, et retiennent otages également les populations civiles libanaises. Dimanche 25 août ce furent plus de 300 missiles qui furent lancés. Le chiffre aurait largement dépassé le millier de missiles si Israël, bien informé par les Libanais eux-mêmes, n’avait pas détruit de manière préventive, quinze minutes avant les frappes, des centaines de lanceurs d’engins. Depuis près d’un an, 60 000 israéliens ont fui leurs habitations, et plus de 100 000 libanais par peur de cette bande de barbares.

Et pourtant, le Quai refuse encore d’inscrire la branche politique du Hezbollah dans sa liste des organisations terroristes. Il y a fait entrer sa branche armée, mais distingue cette branche armée du mouvement politique. Le Quai a vraiment du mal à être un aigle ou un lion et se sent si bien en animal rampant !

C’est comme si on distinguait dans les années 40 entre le parti nazi et les SS. Aurait-on accepté de discuter avec les représentants d’Hitler nazis mais non SS? Aurait-on accepté une Allemagne avec des députés du parti nazi tout en luttant contre les SS ? Stupide, et pourtant, c’est ce que le Quai fait tous les jours, préférant, en chaque circonstance, crise après crise, le déshonneur au courage !

L’Allemagne, la Grande Bretagne, le Parlement Européen (de manière déclarative mais non contraignante) le Canada, les Etats-Unis, le Qatar, l’Arabie Saoudite, Israël bien sûr, n’ont pas commis la même erreur. Ils ont tous inscrit le Hezbollah, en tant que mouvement « politique » comme en tant que groupe armé, dans leur liste des organisations terroristes. Pas la France ! Pourquoi ?

Rappelons que le Hezbollah a tué des soldats Français. En octobre 1983, le 23 octobre, 58 de nos valeureux parachutistes et 241 soldats américains furent tués lors d’attentats organisés par le Hezbollah, par Fouad Chokr pour être précis, ce chef barbare enfin éliminé par Israël le 30 juillet dernier.

Rappelons aussi que le Hezbollah a commis deux attentats extrêmement meurtriers en 1992 et 1994 en Argentine. Celui de 1994 contre la communauté juive argentine tua 85 personnes. Sans compter les prises d’otages occidentaux et la politique de chantage institutionnalisée. Et régulièrement les services de lutte anti-terroriste européens et américains déjouent nombre de tentatives d’attentat où la main du Hezbollah est clairement identifiée.

Tout comme est clairement identifié le rôle du Hezbollah dans le trafic de drogue venant des plaines de la Bekaa au Liban et sur son alliance avec les narcotrafiquants sud-américains. Le Hezbollah bénéficie même d’une fatwa de sa tutelle religieuse iranienne l’autorisant au commerce de stupéfiants car ils sont destinés aux occidentaux, nos enfants, et détruisent les ennemis du Hezbollah, nos sociétés et nous-même…

Pourtant le Quai d’Orsay reste silencieux…

Silencieux sauf pour demander à Israël, dont les populations civiles sont attaquées, la plus grande retenue et pour exiger un cessez-le-feu dès que l’Etat Hébreu tente d’éliminer ces terroristes.

Il est grand temps que nos responsables politiques reprennent en main le Quai, cette administration qui pense encore imposer à nos élus notre politique étrangère. Il est grand temps que nos élus, et notre Président, déclarent haut et fort que le Hezbollah est une sinistre organisation terroriste.

Après l’explosion du port de Beyrouth, en 2020, explosion très vraisemblablement due au stock de nitrate d’ammonium de ce même Hezbollah, stock certainement à visée militaire, le Président Macron avait sommé les responsables politiques libanais de réformer leur vie politique et implicitement de se défaire de l’emprise de cette milice terroriste, une milice, rappelons-le créée et armée par l’Iran, financée par l’Iran et par les trafics.

Rien n’a bougé. Malheureusement.

Les Libanais aimeraient tant se débarrasser de ce tentacule de la Mollahchie iranienne. Ils aimeraient tant retrouver une vie politique et économique apaisée dans ce qui fut la Suisse du Proche Orient. Il n’y a aucune fatalité en cela. Et l’argent que le Hezbollah déverse au Liban pour acheter le silence des consciences comme le pain qu’il offre pour obtenir la reconnaissance des ventres pourront être remplacés par les aides des pays du Golfe et surtout par une réelle activité économique, le retour de la croissance et la baisse du chômage !

Il est grand temps que la France hausse le ton et coupe tout lien avec le Hezbollah, le déclare organisation terroriste et participe à le mettre hors d’état de nuire. Cela permettrait enfin à 100 000 Libanais et à 60 000 Israéliens de retourner vivre sereinement dans leurs demeures, et au Liban de se reconstruire vraiment.

 

Patrick Pilcer
Conseil et expert sur les marchés financiers, président de Pilcer & Associés, Chroniqueur Opinion Internationale

Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers
Patrick Pilcer, Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers