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12H00 - vendredi 19 avril 2024

La technique du tamponnage pour mettre fin aux rodéos urbains ! – Tribune de Sofiane Dahmani

 

Ah, les rodéos urbains, ces exhibitions de bravoure motorisée qui animent nos promenades au parc, nos trajets vers la gare ou nos simples courses en centre-ville. On pourrait croire que ces spectacles de cascadeurs se limitent aux quartiers sensibles, mais détrompez-vous, nos jeunes casse-cous ne se contentent pas de leur territoire habituel. Ils élargissent leur terrain de jeu pour défier l’autorité de l’État et de la police.

Près de Strasbourg, le 15 avril 2024, un policier municipal de Schiltigheim, s’est retrouvé en première ligne face à un jeune motard en quête de sensations fortes près d’un collège. Oui, près d’un établissement scolaire, pour une dose d’adrénaline matinale. Nos chers voyous ne reculent devant rien pour égayer la journée de nos chérubins. Le policier, tel un super-héros sans cape, a tenté de mettre fin à ce spectacle dangereux. Mais hélas, l’engin fougueux l’a renversé, rappelant ainsi de manière brutale les lacunes de l’État dans sa lutte contre ce fléau.

Le même jour à Bourges, deux jeunes motards sans casque, dont l’un est sorti grièvement blessé, auraient chuté en tentant d’échapper à un contrôle de la police municipale. Alors que l’enquête est en cours, deux policiers sont aujourd’hui mis en examen et interdits d’exercer leur beau métier.

Le nombre de refus d’obtempérer est estimé à 25 000 par an ! Ils offrent un spectacle révélateur de notre époque : préférer voir nos forces de l’ordre risquer leur vie plutôt que de prendre des mesures efficaces pour endiguer la délinquance.

C’est une ironie à la française que de constater que nos policiers ne peuvent pas user de la technique du « tamponnage » pour arrêter les perturbateurs. Il est grand temps que nos dirigeants se réveillent et prennent des mesures sérieuses pour protéger nos citoyens et nos vaillants défenseurs de l’ordre, avant que le spectacle ne vire au drame. Dans l’arène des débats publics, la question épineuse du tamponnage face aux rodéos urbains suscite une vague de réactions. L’État, dans sa sagesse administrative, décrète cette méthode comme dangereuse, invoquant des risques incontrôlables.

Mais l’Angleterre, ce théâtre politique où les « méchants » politiciens dictent leur loi, offre une perspective alternative, loin des postures moralisatrices.

Cependant, là-bas, point de rodéos urbains à réprimer, mais une menace différente : le vol à l’arraché, orchestré par des adeptes de la fuite à deux roues. L’année 2018 a marqué un tournant : l’application du tamponnage a induit une chute vertigineuse de 36% des délits en scooter, une statistique qui clame haut et fort la victoire de la méthode.

Face à cette réalité implacable, la question se pose inévitablement : pourquoi nos dirigeants hésitent-ils à emprunter la voie déjà tracée par nos voisins d’outre-Manche ?

La racaille a encore gagné. Elle a remporté une bataille, de nombreuses batailles. Gagnera-t-elle la guerre ?

Sofiane Dahmani,
Étudiant, chroniqueur à Opinion Internationale, Villefranche-sur-Saône