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11H27 - vendredi 12 avril 2024

Roumanie – La perfection Nadia Comaneci : #2 Tour du monde des délégations olympiques

 

olympics.com

Marquer l’histoire des Jeux olympiques, c’est une chose, le faire à 14 ans et devenir le symbole de la perfection c’en est encore une autre…

En se promenant aujourd’hui sur le site des Jeux de Montréal de 1976, on peut encore se rendre compte de l’impact qu’a eu Nadia Comaneci, la petite gymnaste roumaine : à côté du Stade olympique, une place porte son nom et rappelle que du haut de ses 1m50, elle a incarné ces JO et continue d’être une source d’inspiration dans le monde entier.

La gymnastique est un sport compliqué à juger et à noter. Beaucoup d’éléments sont subjectifs et les juges ne sont pas toujours d’accord. Pourtant s’il y bien une chose sur laquelle il n’y a pas d’hésitation, c’est que la perfection n’existe pas dans cette discipline.

De « la petite fée de Montréal »

Le 18 juillet 1976 la jeune gymnaste roumaine Nadia Comaneci se lance aux barres asymétriques : exactement comme elle en a l’habitude lors des entraînements en Roumanie.

C’est là que le temps s’arrête : personne n’était prêt pour cette performance, pas même les écrans des scores, qui affichent la note de… 1.0. Un des juges est alors obligé de se lever pour mimer le chiffre 10. Nadia vient de rentrer dans l’histoire en étant la première à obtenir le score parfait de 10/10 lors d’une épreuve olympique de gymnastique !

Elle devient par la même occasion la première gymnaste roumaine à arriver en tête du classement général des JO, ainsi que la plus jeune à réussir cet exploit. Un record qui lui appartiendra pour toujours puisqu’il est maintenant impossible de participer aux Jeux avant l’année de ses 16 ans. Lors de cette compétition, elle obtient six autres fois la note de 10/10, trois médailles d’or, une médaille d’argent et une de bronze. Après cet exploit, elle devient mondialement connue, sous le surnom de « la petite fée de Montréal ».

… à l’instrument de propagande qui fuit son pays jusqu’à la chute du communisme

Après avoir fait la fierté de son pays, elle rentre en Roumanie, dirigée par le dictateur Ceausescu. Ce dernier est prêt à tout tenter pour donner une bonne image à l’international : ce sera le seul état signataire du Pacte de Varsovie à ne pas suivre le boycott lancé par l’URSS et à envoyer une délégation aux Jeux de Los Angeles en 1984. Depuis les performances de Nadia au Canada, la Roumanie excelle en gymnastique et en fait son sport emblématique, ce qui accentue les conflits avec l’URSS à qui le monopole de cette discipline appartenait. Pendant ces jeux américains, Nadia est sous surveillance constante, elle est victime du régime et est devenue un outil de propagande. À son retour, elle est interdite de voyage à l’étranger et devient prisonnière. Cela nuit à sa carrière et surtout à sa santé mentale. Elle finit par traverser le rideau de fer et s’enfuit aux Etats-Unis en 1989.

Pour la petite fée de Montréal, tout ne fut pas si facile malgré ses exploits et sa popularité mondiale. Comme elle l’a déclaré, la plus belle de ses victoires est d’avoir pu retrouver sa liberté. Aujourd’hui elle est présidente honoraire de la Fédération roumaine de gymnastique et Ambassadrice des sports de Roumanie. Elle dirige aussi une grande école de gymnastique dans l’Oklahoma afin de transmettre sa passion et son expérience. Si la délégation roumaine est actuellement 17e du classement des médailles, c’est grâce à Nadia Comaneci, l’athlète de son pays qui en a, et de loin, remporté le plus grand nombre.

Mathilde Chardon
Journaliste Rubrique Opinion Paris 2024

 

 

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