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10H40 - vendredi 5 avril 2024

Olivier Serva, « bouclez » la ! Eurydice Ndong au coeur de l’actu

 

Hé les sœurs qui vous a menti sur cette histoire de cheveux afro ?

Monsieur Olivier Serva, vous ne nous rendez pas service et vous rejoignez cette triste cohorte de Français de couleurs qui nous victimisent et nous enferment dans notre corps.

Qu’est-ce que la loi sur la discrimination capillaire va changer, le député Olivier Serva se sent-il lui-même discriminé ?

En quoi cette loi « révolutionnaire », selon Mr Olivier Serva, va défrayer le paysage et redonner cette place au sommet dont les noires sont si friandes depuis si longtemps ? 

Je peux dire aujourd’hui que je ne fais pas partie des femmes afro descendantes qui changent de coiffure avant un entretien d’embauche, tout ceci existe certainement aux Etats-Unis mais ce n’est pas un phénomène en France, des cas isolés ne sont pas la règle.

Est-ce Kenza Bel Kenadil qui dit que les bonnets à la piscine étaient trop petits pour ses énormes cheveux afro ? De qui se moque-t-on ? Elle veut nous faire croire que toutes les petites filles métisses et afro de France et du monde sont discriminées ? 

Elle veut nous faire croire qu’aucune petite fille noire et métisse ne peut profiter des cours à la piscine à l’école ? Alors comment a fait ma fille ? 

Aux parents de trouver des bonnets adaptés pour leur enfant.

Aux parents de trouver des solutions adaptées pour leur enfant qui ont des cheveux afro, des tresses longues, et j’en passe.

Mieux, j’ai un conseil : créez votre boîte de bonnet adaptés aux cheveux afro. N’attendez pas que l’idée soit piquée par un blanc pour ensuite proposer, – vous en seriez capable, une loi pour vol d’idée.

Le saviez-vous ? L’école ne se lève pas le matin, en décidant de ne pas avoir le bon bonnet de bain adapté aux noirs, aux métisses, aux blancs.

Cherchez la petite bête, on vous connaît les sœurs !

J’entends dire lorsque j’étais petite, on défrisait mes cheveux… Mademoiselle Bel Kenadil, porte donc plainte contre tes parents pour cette ignorance et cette croyance qu’ils vous ont fait croire.

J’ai eu un afrogate dimanche : de nombreuses femmes noires m’ont écrit pour que je parle en leur nom : leur message était clair, nous sommes noires et jamais nous n’avons été discriminées dans l’exercice de nos fonctions en France.

Elles étaient fières de m’indiquer qu’elles vont au travail en foulard attaché à l’africaine, qu’elles ont des chignons afro, des tresses la touffe, qu’elles s’en cognent, que jamais elles ont des réflexions désobligeantes, qu’elles sont fières, et surtout qu’elles se sentent en confiance et non dans un milieu hostile.

« Nous sommes fatiguées, madame Ndong, qu’aucune femme ne nous représente, nous voulons avoir la parole pour ne pas être associées à cette victimisation permanente, les cheveux afro on s’en cogne. Trouvez-nous des solutions parce que nous sommes des mères solos, ça, c’est le sujet social le plus important de la société : les familles monoparentales sont de plus en plus nombreuses, dans 83 % des cas, ce sont les femmes qui sont à la tête de ces familles, désormais nous représentons près d’une famille sur 4 en France, avec 35% d’entre nous qui vivons sous le seuil de pauvreté.

Les sœurs, vous n’allez pas être contentes mais ne vous êtes-vous pas vous-mêmes complexées par cet aspect de nous ? Beyonce, Rihanna, Aya, n’assument pas leurs cheveux. Mais Nina Simmons a assumé son côté sauvage afro pendant des années, tout celles qui sont mariées à des blancs savent à quel point ils aiment nos cheveux afro et ne demandent qu’une seule chose : nous voir au naturel car ils nous aiment telles que nous sommes et non telles que nous souhaitons qu’ils nous voient à travers nos cheveux et notre peau.

Que celles qui veulent assumer leurs cheveux afro le fassent et que celles qui ne le veulent pas aient le droit d’être celle que vous souhaitez être.

 

Eurydice Ndong
Chroniqueuse, cheffe d’entreprise et surtout Maman hyper active de 5 enfants !