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08H13 - vendredi 29 mars 2024

Un livre pour la Journée internationale des nuages du 29 mars : « Le cœur dans les nuages » de Mathieu Simonet

 

Ce très beau texte mélange poésie, roman d’amour et essai scientifique.

Son auteur est le fondateur de la Journée internationale des nuages qui a lieu le 29 mars de chaque année.

Le livre débute avec la rencontre entre Mathieu et Benoît. Le lecteur découvre la naissance de cet amour, sa consolidation année après année et les aléas de la vie à deux. Tous les ans,  Benoît organise dans le cadre de son travail un festival de musique en plein air ; des mois de travail soumis à un aléa majeur : la météo. Et chaque année Benoît et Mathieu se demandent s’il va pleuvoir à la date tant attendue.

Et Benoît meurt.

Quelque temps plus tard, la dixième édition du festival est annulée pour cause de crise sanitaire. Une question vient alors frapper Mathieu : «Est-ce qu’il aurait plu ? » « Cette question m’a sauté au visage. C’est à cette époque que j’ai commencé à m’intéresser à l’effet papillon. Est-ce que le souffle de Benoît (…) pourrait avoir un impact sur la météo, cinq mois plus tard ? L’air qu’il avait expiré serait-il capable de provoquer une pluie sur la place de l’Hôtel de Ville au moment précis où le Fnac Live aurait dû commencer, le 1er juillet 2020, à 17h ».

Commence une douce et folle entreprise artistico-scientifique. Mathieu organise un « Non Fnac Live », en hommage à Benoît, réalise un film documentaire et demande à une centaine de personnes de devenir des « ambassadeurs de la pluie », en envoyant entre le 1er et le 3 juillet des photos, vidéos et enregistrements sonores de la pluie. Mathieu commence alors à se passionner pour les nuages. Ces derniers revêtent une importance stratégique pour tous les organisateurs de festivals en plein air, mais aussi pour les paysans et agriculteurs du monde entier, et enfin pour les Etats. Certains s’accusent de « vol de nuages » et des scientifiques s’attaquent à la question de « l’ensemencement des nuages », une variété de techniques permettant de faire pleuvoir à volonté. Mathieu découvre que durant la guerre du Vietnam, les Américains ont utilisé de l’iodure d’argent pour provoquer des pluies diluviennes, une manière de disperser les manifestations. L’idée n’était pas nouvelle ; l’Armée Rouge avait déjà tenté de maîtriser les nuages dans les années 1930.

La dimension politique du projet entre dans la vie de Mathieu. Il rencontre des membres d’associations qui cherchent à protéger les nuages contre toute velléité prédatrice, à en faire des biens communs de l’humanité.

Mathieu créée donc la  Journée international des nuages le 29 mars. Une pause dans la trépidation du quotidien, durant laquelle adultes et enfants s’allongent par terre et observent les nuages. La deuxième édition a eu lieu cette année.

Malgré la souffrance de la perte subie par l’auteur au cours de l’ouvrage, ce dernier réussit à emporter le lecteur avec une grâce aérienne.

 

Anne Dézîles