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17H10 - mercredi 20 décembre 2023

Bilan 2023 : Macron, annus horribilis, ou les limites du « en même temps »

 

Il est temps pour le Président Macron que l’année 2023 se termine. 2023 aurait pu, voire dû, être une année phare de son second quinquennat voire de ses deux quinquennats et de sa philosophie du « En Même Temps », car force est de constater qu’à part la crise des Gilets Jaunes et celle contre la Covid 19, il ne reste pas grand-chose de la période 2017-2022.

Emmanuel Macron avait en janvier 2023 trois fers au feu : la réforme des retraites, la loi sur la fin de vie et redorer l’image de la France à l’International. Aucun de ses sujets ne lui aura pourtant permis de produire une quelconque étincelle et de briller.

Commençons par la Réforme des Retraites, qui devait être la pierre angulaire, la clé de voute de son action économique.

La logique économique et humaine aurait voulu qu’avant d’augmenter l’âge de la retraite, on commençât par améliorer l’employabilité des Seniors. On aurait dû traiter de l’emploi des plus de 55 ans et, en parallèle, d’un meilleur équilibre des recettes des caisses de retraites. Comment imposer aux salariés de travailler jusque 64 ans quand il est si difficile de conserver son emploi après 55 ans, voire de retrouver un travail après 45 ans !

Cette même logique aurait suggéré de ne pas parler d’âge mais d’annuités. Car enfin, quelqu’un qui commence à cotiser à 20 ans devrait pouvoir jouir de sa retraite avant quelqu’un qui a commencé à cotiser à 25 ans. Logique, tellement logique.

Eh bien non, arcbouté dans ses certitudes, Emmanuel Macron préféra le passage en force et concentra sa bataille politique et parlementaire sur l’âge, fédérant une très grande partie de la Nation contre sa Réforme.

Ce n’est que fin 2023 que ses députés ont commencé à esquisser quelques idées sur l’employabilité des Seniors.

Bien trop tard et bien trop inaudible. Ce n’est pas du « en même temps », mais une gouvernance d’un autre temps.

Poursuivons par la loi sur la fin de vie.

Promise depuis des mois, cette loi commence à peine à être discutée. On aborde seulement les idées de projets, quand mourir dans la dignité aurait depuis si longtemps dû être inscrit dans nos lois.

Mais là encore, la logique humaine n’est pas respectée. Car enfin, avant de parler de mourir dans la dignité il est bien plus important, vital de parler de Vivre dans la Dignité !

Légiférer sur la fin de vie sans esquisser le moindre projet sur Vivre dans la dignité, c’est braquer les projecteurs sur l’euthanasie, c’est focaliser l’attention sur les critères économiques dans nos hôpitaux qui bien trop souvent, implicitement, refusent des protocoles de soin couteux aux plus de 80 ans, ou n’essaient pas, simplement, de réanimer. Quand la pensée « inconsciente » dans certains services n’est pas, comme nous l’avons trop compris lors de la Covid, purement et simplement, de libérer des lits…

Là encore, Emmanuel Macron risque de coaliser la Nation contre son projet parce qu’il prend ce lourd dossier par le mauvais bout.

Commençons par tout faire pour améliorer les conditions de vie, par mieux valoriser le travail, l’effort, les métiers des aidants, par améliorer vraiment notre système de santé, que l’on ait 7 mois ou 97 ans !

Lorsque nos concitoyens auront le sentiment que notre société leur permet de vivre dans la dignité, de vieillir dans la dignité, que l’on fait tout pour qu’ils puissent mieux vivre, mieux vieillir, ils comprendront naturellement qu’on légalise les possibilités de mourir dans la dignité, pour ceux qui le souhaitent. Il y a un temps pour tout. Encore faut-il qu’on ne leur laisse pas croire, bien sûr, que l’euthanasie est une obligation, une contrainte budgétaire, voire imposée par l’Europe, bouc-émissaire de nos renoncements…

 

Venons-en à l’image internationale de la France.

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine aurait dû être un moment propice pour faire entendre la voix de la France. Raté.

Le Pogrom perpétré par les barbares du Hamas le 7 octobre, plus encore, était le moment idéal, l’instant civilisationnel pour incarner nos Valeurs Républicaines sur la scène internationale. Raté !

On a là, sûrement, l’illustration parfaite de l’incohérence du « En Même Temps » présidentiel.

Doit-on rappeler ici que ce terrible Pogrom a meurtri aussi notre pays, car 41 de nos concitoyens ont été massacrés par ces islamistes, et que 3 Français sont encore dans des cages sous terre à Gaza ! Après Israël, la France est le pays qui a connu le plus de victimes. Après Israël, la France est le pays le plus meurtri. A quand l’hommage national à nos chères victimes ?

Comment, alors, aller à Tel Aviv le matin en prônant une coalition internationale contre le Hamas et l’islamisme, et le soir en Jordanie appeler à un cessez le feu ? Comment frapper fort les islamistes qui se cachent derrière les populations civiles sans accepter les victimes civiles, la mort d’innocents comme les victimes de « tirs amis », des pertes terribles, tristes mais inévitables ? Comment condamner Israël lorsque son armée pourchasse les terroristes, en essayant d’éviter les victimes innocentes et libérer tous les otages, en risquant la vie de ses propres soldats, quand nos armées à Raqqa, à Mossoul ou en Afghanistan n’ont pas eu les mêmes égards ?

Comment notre Président peut-il, dans le même temps, conserver sa crédibilité, en tant que chef des Armées, vis-vis de son état-major ? Aucune bombe, aucune munition d’aucune armée ne peut distinguer l’innocent du coupable. Demander à n’importe quelle armée de ne pas faire de victimes collatérales, c’est lui ôter toute possibilité de combat réel. Pire, c’est reconnaître que nous n’utiliserons jamais la bombe nucléaire, qui ne peut séparer le bon grain de l’ivraie, c’est donc renoncer à notre force de dissuasion. Il s’agit alors là d’une faute majeure d’un dirigeant d’un grand pays comme le nôtre.

Au lieu de tomber dans ses fadaises pour conserver une certaine aura auprès de la rue arabe, le Président aurait mieux fait de porter un projet fort, pour notre pays, pour lutter efficacement contre l’islamisme en France, un islamisme qui gangrène jour après jour nos banlieues et remet en question notre vivre ensemble.

Le Président ferait mieux de soutenir les musulmans de France qui s’activent, malgré les menaces, pour concevoir un islam de France compatible avec notre République, quitte à rompre avec le Qatar, la Turquie et l’Algérie !

De la même manière, le Président aurait dû être à la tête de la Grande Manifestation pour la République et contre la haine des Juifs. Une faute, là encore, que rien n’effacera. Pas même, et surtout pas, le fait de participer à une prière religieuse à l’Elysée, la Maison de la République, entorse grave au principe de LAICITE, une faute encore, tout en votant, en même temps, contre Israël le soir même à l’ONU, nouvelle faute.

 

Patati, patata, le « En Même Temps » devient Patatras !

Le véritable « en même temps » était pourtant là, international et national, aider Israël à éradiquer le Hamas, éliminer la menace du Hezbollah, mettre hors d’état de nuire la « Mollahchie » iranienne et libérer les iraniens de ce régime infâme, et, en même temps, lutter en France contre l’islamisme et son entrisme, lutter contre la haine des juifs, combattre les séparatismes et les tentatives de prise de pouvoir de religieux sur le politique, accepter une loi de fermeté sur l’immigration, une immigration enfin choisie et non subie, raffermir nos chères valeurs républicaines de Liberté Egalité Fraternité LAICITE !

Il est temps que 2023 se termine.

Le Président a changé en cette fin d’année une partie de ses conseillers, il était temps.

L’heure n’est plus à gémir sur 2023 mais à espérer qu’en 2024 notre cher Président et ses nouvelles équipes travaillent sur le raffermissement des Valeurs de notre République, une République En Même Temps Indivisible, Laique, Démocratique et Sociale, une République du Mieux Vivre Ensemble, une République des grands soirs des Réformes et, en même temps, des petits matins du Bonheur Commun, des petits matins où l’on chante, tous  ensemble, Liberté Egalité Fraternité Laïcité, des petits matins qui nous enchantent !

Si la minorité présidentielle au Parlement n’y arrive plus, changeons d’équipe et trouvons de nouvelles majorités de projet !

Vivement Demain, Vivement 2024 !

 

 

Patrick Pilcer

Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers
Patrick Pilcer, Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers

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