Edito
10H47 - lundi 4 avril 2022

Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité : voilà qui est dit Monsieur Macron. Reste à le faire ! L’édito de Michel Taube

 

Le fronton de la mairie de Joué-lès-Tours.

 Ajouter la laïcité à la devise de la République, voilà une proposition faite par Opinion Internationale depuis fort longtemps. Dans son unique grand meeting du premier tour, Emmanuel Macron n’a pas fait cette promesse, mais mentionné ces quatre principes comme s’ils ne formaient qu’une seule devise. Et ce à deux reprises dans son show à l’Américaine.

Dans l’immense Arena de Paris La Défense, la Marseillaise a été entonnée au moment où Emmanuel Macron évoquait l’assassinat du professeur Samuel Paty par un islamiste. C’est certainement après cet acte de djihadisme encouragé sur les réseaux sociaux par l’islamisme idéologique que le président de la République avait tenu le discours le plus émouvant de son quinquennat : on allait enfin tordre le cou, non seulement au terrorisme, mais aussi à l’idéologie qui le nourrit.

Et finalement, dans ce domaine comme dans d’autres, le compte n’y est pas. Les services de renseignement semblent efficaces, en évitant des attentats, mais en dépit de la fermeture de quelques mosquées et d’associations intégristes, les fondamentalistes continuent à disséminer leur venin et tisser leur toile à mesure que des quartiers et parfois des communes de France deviennent majoritairement musulmanes. La jeunesse musulmane de France adhère de plus en plus, selon toutes les études, à des visions rigoristes de l’Islam, approches incompatibles avec les lois de la République.

Cette Marseillaise entonnée à l’Arena de la Défense en référence ou en résistance à l’assassinat barbare de ce professeur, cette laïcité de facto ajoutée par Emmanuel Macron à la devise républicaine, le président-candidat devra s’en souvenir lorsqu’il aura été réélu… s’il est réélu.

Le candidat Macron est à l’unisson du président, dans les paroles ! Et encore, celles-ci s’arrêtent à la proclamation de principes. Quelles sont les mesures concrètes du candidat Macron en faveur de la laïcité dans son programme fleuve et fourre-tout ? Le chapitre laïcité ne propose que la poursuite des actions menées depuis sa prise de conscience formalisée dans le discours des Mureaux en octobre 2020. C’est évidemment insuffisant.

Défendre la laïcité, ce n’est pas interdire le voile dans la rue, comme le proposent les nationalistes, mesure qui semble impossible à mettre en œuvre, mais commencer par arrêter l’expansion de cet étendard du prosélytisme islamique. Si Emmanuel Macron ne veut pas proscrire le voile dans le sport ou chez les accompagnatrices scolaires, comme le souhaitait son ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, s’il ne fait pas appliquer la loi prohibant la dissimulation du visage, donc le voile intégral, dans l’espace public, s’il ne veille pas à lutter contre l’intrusion croissante du fait religieux dans les établissement scolaires et universitaires (souvent lié au wokisme ou à la créolisation chère à Mélenchon), s’il n’autorise pas les entreprises à gérer librement l’expression religieuse (actuellement, seuls les salariés en contact avec la clientèle peuvent se voir imposer la neutralité politique, philosophique et religieuse), s’il ne considère pas les Frères musulmans et leurs dépendances comme des ennemis de la République, alors il ne servira à rien d’ajouter la laïcité à notre devise républicaine.

Emmanuel Macron s’est dit fier d’avoir transformé ses promesses de 2017 en bilan. Ces rivaux n’en font pas la même analyse. Liberté, égalité, fraternité et laïcité. Laquelle de ces valeurs a progressé au cours de ces cinq dernières années ?

Michel Taube

 

Directeur de la publication

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