Edito
06H29 - mercredi 17 novembre 2021

L’accueil des migrants : entre devoir civilisationnel et péril existentiel. L’édito de Michel Taube

 

Les Polonais ont érigé un mur de barbelés à leur frontière avec la Biélorussie pour éviter ce qui s’est passé en 2015 sur les rivages de la Grèce : l’arrivée massive d’un million de migrants. Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission Européenne, affirme, la main sur le cœur, que l’Union ne financera jamais ni barbelés ni murs à ses frontières. Qui a raison ?

Il est du devoir des pays riches et tout particulièrement de la France, « patrie des droits de l’Homme », de pousser à son maximum ses capacités d’accueil de populations en souffrance. Ces capacités ne sont pas illimitées et dépendent de multiples facteurs (situation économique, marché de l’emploi, capacité d’intégration selon le nombre et l’origine des migrants…).

À bien des égards, les capacités d’accueil de la France sont aujourd’hui atteintes et souvent dépassées. D’ailleurs, nous n’accueillons plus. Nous tolérons les migrants parce que nous ne savons ni contrôler leur arrivée ni les reconduire à « l’envoyeur » (Loukachenko et Poutine, s’agissant de la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, Erdogan, les passeurs, les Frères musulmans…). Et quand bien même n’y aurait-il pas d’envoyeur, l’ampleur de la migration économique ou politique, prélude à « la grande migration climatique », met à mal notre idéal humaniste.

La solidarité humanitaire est un devoir moral et civilisationnel. Ceux qui convoquent sans cesse la défense de notre civilisation devraient en prendre acte. Mais perdre totalement le contrôle de l’immigration compromettrait effectivement la pérennité de notre civilisation. Même ceux qui ont toujours nié l’évidence peinent désormais à contester les dernières études démographiques (voir l’article d’Opinion Internationale). La population change, et pas seulement dans les grandes villes. À l’extrême gauche/verte, on s’en réjouit. Après tout, est-ce un problème ? Ça pourrait ne pas l’être. D’après l’étude publiée l’an dernier par The Lancet, la plupart des pays européens devraient perdre jusqu’à la moitié de leur population d’ici la fin du siècle. Pour tenter d’endiguer le déclin démographique, prélude au déclin économique, l’Europe devra jouer de tous les leviers disponibles : la politique familiale, l’informatisation et la robotisation, mais aussi l’immigration.

Exception remarquable à la décroissance de la population européenne : la France ! L’étude de The Lancet, qui sur ce point ne fait qu’en confirmer d’autres, table sur un triplement de la population du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne (« notre » immigration) sur la même période.

Aussi longtemps que l’immigration est contrôlée et coïncide avec les capacités d’accueil et surtout d’intégration du pays hôte, elle est une richesse. Au-delà, elle devient un problème. Elle pourrait devenir un péril dans les vingt prochaines années.

La France subit une immigration de plus en plus incontrôlée provenant de ses anciennes colonies et anciens protectorats. Cette origine présente un atout essentiel à l’intégration : la plupart de ces immigrés parlent français. Mais ceux venant du Maghreb et même leurs enfants nés en France préfèrent souvent parler arabe. Certains, bien trop nombreux, n’ont de français que les papiers. En outre, nos immigrés sont peu qualifiés et formés. Ils sont sur-représentés parmi les chômeurs, les sans activités, mais aussi les délinquants (il suffit d’assister à une audience du tribunal correctionnel pour en avoir le cœur net). Si l’on y ajoute la dimension identitaire et l’influence croissance des fondamentalistes islamiques (rappelons que la majorité des jeunes musulmans de France préfèrent la charia à la République, selon plusieurs études), il apparaît aujourd’hui évident (mais n’y a-t-il plus sourd que celui qui ne veut entendre ?) que ne pas reprendre le contrôle de notre immigration et lutter sans merci contre l’islam radical, quitte à adopter temporairement un droit de la guerre si le droit commun nous condamne à la défaite, est u impératif catégorique pour sauver notre mode de vie, notre liberté, notre laïcité, notre civilisation.

Il serait dramatique que les nationalistes soient les seuls à même d’accomplir cette mission salvatrice. La question n’est pas de savoir si Marine Le Pen ou Éric Zemmour sont racistes, malgré la condamnation de ce dernier pour avoir relaté une évidence. Une des leçons de l’Histoire est que le nationalisme contient en lui les germes du racisme, de la dictature, du chaos, de la guerre et de la misère. Mais si Emmanuel Macron continue à considérer que tout va bien, qu’« il n’y a pas de culture française, mais des cultures en France », que le multiculturalisme est son horizon, alors sa probable réélection nous rapprocherait dangereusement du choix ultime : la guerre civile ou la soumission à la libanisation de la France. Nous ne voulons ni l’une, ni l’autre, ni le nationalisme mortifère.

Les faits nous imposent de soutenir la Pologne, malgré les manquements à l’État de droit de son exécutif. Quant à la France, à la droite républicaine en passe de choisir son champion, à la macronie centriste, aux socialistes qui survivent dans certains territoires de France, à tous ceux et celles qui partagent largement la responsabilité de la situation actuelle, on pourrait opposer une réplique du film de Stanley Kubrick Full Metal Jacket : « pour causer, tu causes. Mais pour oser, tu oses ? ».

 

Michel Taube

Directeur de la publication