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06H42 - vendredi 22 octobre 2021

Pas un dîner en ville sans qu’on évoque Zemmour, une recette anti-nausée

 

 

Depuis début septembre, il n’y a pas un « diner en ville » sans que le cas Zemmour ne soit évoqué, et le plus souvent avec une violence verbale rarement atteinte sous la Vème République. Même lorsque la Gauche avait signé son Programme Commun, même lors de la Révolution de 1968 ! Cette violence verbale rappelle à bien des égards le climat qui régnait lors des Diners au moment des ligues des années 1930, ou de l’Affaire Dreyfus. Si nous n’y prenons pas garde, il y a largement de quoi défaire des amitiés pourtant solides, gâcher le plaisir de se retrouver autour d’une bonne table, et donner la nausée.

 

Dans notre pays, où partager le pain et le vin fait pleinement partie de notre rituel de table, de notre mode de vie, il est urgent d’imaginer des recettes anti-nausée bien adaptées. Je vous en propose une, imaginée lors d’un récent diner, où ce sujet Z aurait pu gravement nuire au plaisir culinaire élaboré par la maitresse de maison.

 

Lorsque l’un des invités, visiblement supporter, entreprit de lancer le débat sur Z, je réagis immédiatement en contrant la tentative et en demandant s’il voulait parler du journaliste. J’enchainais : mais pourquoi parler d’un journaliste ? C’est comme si lors d’un match de football de coupe du monde, les spectateurs commentaient les commentateurs et non les actions de jeu et les joueurs !

 

Imagine-t-on les supporters parler de Jacques Vendroux ou de Thierry Roland et non de Michel Platini, Zinedine Zidane, Antoine Griezmann ou Kylian Mbappé ? Ces journalistes, talentueux et fins connaisseurs du ballon rond, ne sont pas sur le gazon. Ils ont un avis sur tout, de temps en temps fort pertinents, mais n’ont jamais fait un bon sélectionneur, un bon entraîneur et encore moins un bon joueur. Si l’on veut que l’équipe de France gagne, préfère-t-on un commentateur sur le terrain ou Paul Pogba ? Qui pour tirer un coup franc ? Un journaliste ou Karim Benzema ? Qui pour défendre nos buts, Z ou Hugo Lloris ?

 

Après ces quelques phrases, la tension, palpable dès l’évocation de Z, retomba tout de suite. Les sourires réapparurent aux lèvres des convives, et la maitresse de maison put servir son poisson en papillotes. Les propos sur le pouvoir d’achat, sur la hausse du coût de l’énergie, sur la sécurité, sur l’école, sur la Fiac et les artistes du moment reprirent force et vigueur, comme dans le monde d’avant, et un certain égrégore refit surface.

 

À vous d’essayer cette recette simple et de la partager. Pas besoin de citrate de bétaïne, le bon sens suffit ! 

 

Patrick Pilcer

Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers
Patrick Pilcer, Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers