Opinion Sport
12H23 - mardi 20 juillet 2021

Vive le Tour, vive la France !

 

Pour comprendre le sens de cette série estivale « Vive la France », il suffit de regarder le Tour de France et l’engouement du monde entier pour cet événement planétaire. De quoi être chauvin pour notre beau pays.

Le Tour de France, qui s’est achevé ce dimanche à Paris, sur l’Avenue des Champs-Élysées, est l’épreuve reine du cyclisme. Au fil du temps, certes, elle s’est professionnalisée, devenant une immense machine à côté de laquelle même le Giro d’Italia, pourtant aussi difficile que le Tour, fait figure de course quasi champêtre. D’ailleurs, le Giro est le paradis des accompagnateurs et suiveurs, avec sa caravane à dimension humaine, sa relative quiétude, ses petits restaurants, aussi succulents qu’accessibles. Le Tour, c’est plutôt les J.O. ou le Mondial de football. C’est une forme de folie, « le Super Bowl tous les jours », avait dit l’Américain Greg LeMond, triple vainqueur de l’épreuve.

Si les plus grands champions, a fortiori les multiples vainqueurs de la Grande Boucle, peuvent espérer des revenus dignes des stars du foot (Lance Armstrong, dont les victoires du Tour ont été annulées pour dopage, gagnait jusqu’à 20 millions de dollars par an), l’épreuve reste populaire. Les cyclistes sont généralement des gens simples et modestes, et le demeurent lorsqu’ils accèdent à la notoriété. On est loin des stars du foot, toujours tirés à quatre épingles, plus people que sportifs, avec un égo démesuré qui ne reflète pas toujours leurs performances sur le terrain.

Le Tour de France, ce sont les paysages et les patrimoines de France, merveilleusement filmés par les équipes de France Télévision. C’est un public (souvent pas masqué malgré la Covid) aux mille accents et allures. On a même vu des « illuminés » courir en couche-culotte à côté des grimpeurs du Tour.

Vous avez dit Covid ? On pourra se demander si l’affolement de la courbe épidémique dans les Pyrénées-Orientales n’est pas dû au passage du Tour il y a une semaine.

Le Tour est la plus grande épreuve sportive gratuite du monde. Organisé depuis 1903, il est le théâtre de drames poignants, parfois mortels (Fabio Casartelli, Tom Simpson, Andrei Kivilev), ou simplement sportifs, par exemple lorsque se dessine le déclin d’un champion. Eddy Merckx, le plus grand cycliste de l’histoire, perdit l’édition de 1975 après une chute (victoire de Bernard Thévenet), mais continua la course malgré une fracture de la mâchoire. Il ne reviendra jamais au sommet.

Reste une douleur particulière pour les millions de spectateurs massés au bord des routes, et au-delà, pour tous les Français : depuis la victoire de Bernard Hinault en 1985, plus aucun Français n’a gagné le Tour de France. Cette année 2021, les Français ne pouvaient espérer mieux que terminer dans les dix premiers au classement général (bravo à Guillaume Martin), et à en juger par les performances des plus jeunes, on se demande si le futur vainqueur français du Tour est déjà né ! Saluons tout de même le panache, la combativité d’un Franck Bonnamour et félicitons naturellement le slovène Tadej Pogacar, gagnant pour la deuxième année consécutive.

On a longtemps voulu nous faire croire que les Français étaient les seuls à ne pas se doper (du moins depuis le fameux « à l’insu de mon plein gré » de Richard Virenque, en 1998). L’explication a fait long feu. Il faudra en trouver une autre… ou une solution pour mettre fin à cette malédiction. Qui sait : le prochain vainqueur français du Tour de France est peut-être en train de se faire les dents (et les mollets) sur une piste cyclable parisienne.

Le cyclisme français sauvé par Anne Hidalgo ? Point trop n’en faut ! Car l’an prochain la Maire de Paris (qui se rêve certes en future locataire de l’Élysée) devra accorder une dérogation aux cyclistes qui dépasseront allègrement la nouvelle limitation de vitesse à 30 km/h.

Michel Taube

 

 

 

 

 

 

Directeur de la publication

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