Edito
07H54 - jeudi 24 décembre 2020

Jésus Christ Superstar. L’édito de Michel Taube

 

Eh oui, ce soir, c’est la nuit de Noël. Et Noël, c’est la fête à Jésus, et pas seulement pour près de deux milliards de chrétiens. D’ailleurs, ces chrétiens ne sont pas tous des croyants, surtout en France, l’un des pays les plus athées de la planète. Si pour les théologiens, la messe (de minuit) est évidemment dite, les historiens ne sont pas tous d’accord sur l’existence même de Jésus, du moins en tant que Christ. Voilà un sujet qui, en d’autres temps et en d’autres lieux, aurait valu le bucher pour blasphème à quelques hérétiques (quoi ? C’est encore possible aujourd’hui ?!). 

Jésus Christ est bien une superstar, pour paraphraser l’opéra rock d’Andrew Lloyd Webber, paru en 1970, joué à Broadway, puis porté à l’écran en 1973.

Jésus incarne un humanisme universel. Son message s’inscrit dans une continuité cultuelle et culturelle puisqu’il est inspiré du judaïsme (notre civilisation est dite « judéo-chrétienne ») et reconnu comme prophète par l’islam (les islamises l’ont oublié). Mais l’histoire retiendra que celui que les chrétiens considèrent comme le fils de Dieu était aussi un empêcheur de tourner en rond, un agitateur peu enclin à se soumettre à l’establishment. Évidemment, ce dernier le lui rendit bien ! C’est toutefois le Jésus « Peace and Love » qui passa à la postérité. Il est une figure emblématique du pacifisme, même si on n’a pas toujours pu en dire autant de l’Église, dont le prosélytisme ne s’appuya pas seulement sur l’amour de son prochain et le respect de ses croyances.

Certains attendent le Messie et d’autres son retour. Ce débat est théologique. Mais tous attendent la délivrance. Serait-elle arrivée ? Et se nommerait-elle vaccin contre le Covid-19 ? Il serait le cadeau le plus important, le plus crucial que le père Noël aura dans sa hotte en ce Noël 2020. Dire que certains n’en veulent pas, même parmi ceux qui priaient Jésus pour qu’il le leur apporte ! Pauvres pêcheurs, aurait dit notre star nazaréenne. Jésus serait-il Pfizer, le laboratoire qui gagna la course au vaccin ? Là, avouons que le blasphème n’est pas loin, la philanthropie n’étant pas la première vertu de l’industrie pharmaceutique. Ni d’aucune autre d’ailleurs. Mais tout de même : ne vénérerions-nous pas un vendeur de parapluies que nous croiserions par enchantement divin sous une pluie battante ? On lui paierait même deux fois le prix de son parapluie ! Donc sans diviniser le vaccin et ses découvreurs, saluons l’efficacité de la recherche, qui a bénéficié de considérables moyens matériels et technologiques. 

Fêtons ce Noël œcuménique, dont Jésus est l’incarnation mythologique. Le reste est affaire de croyance personnelle, de religion. 

Joyeux Noël à toute et à tous, surtout aux petites Olympe nées en ce jour divin ou chéri par les petits et les grands restés petits ! Une pensée particulière à tous nos premiers de cordée, des soignants de ville aux caissiers de supermarchés, des éboueurs aux électriciens, des restaurateurs aux comédiens non essentiels aux yeux de certains, toutes celles et ceux qui font vivre et survivre la France et qui demain seront les vedettes du pays.

Enfin, plein d’amour et de compassion aux absents, à nos chers, à nos si chers disparus, et à celles et ceux, malades ou esseulés, à qui nous souhaitons un prompt rétablissement et de belles rencontres en 2021. 

 

Michel Taube

 

 

 

 

 

 

 

Directeur de la publication

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