International
12H47 - mardi 17 novembre 2020

Donald Trump ou le tourment d’un orgueilleux qui se prépare à reconnaître sa défaite

 

Aura-t-on droit au matin du 20 janvier prochain au spectacle hallucinant de la police, voire de l’armée américaine délogeant mort ou vif Donald Trump, président déchu, et son clan protégeant leur Fort Alamo à la Winchester du bunker de la Maison-Blanche ? Probablement pas si l’on en croit plusieurs de ses conseillers et le ton des derniers tweets du magnat américain.

N’en déplaise à une intelligentsia européenne qui adule encore un Barak Obama au bilan contrasté sur le plan national et médiocre sur le plan international, Donald Trump fut un président moins mauvais que le personnage détestable qu’il est et restera. Sans doute n’a-t-il pas tout à fait tort de subodorer quelques triches, inévitables dans le système américain où le vote par correspondance est usuel, et où le contrôle de l’identité du votant n’est pas toujours des plus rigoureux. Mais d’une part, la triche peut concerner des Démocrates comme les Républicains, et d’autre part, l’écart de voix est si important qu’il est très improbable qu’elle ait pu fausser le résultat final. Sauf gigantesque et donc très improbable surprise, Joe Biden entrera donc bien à la Maison-Blanche le 20 janvier prochain.

Contrairement au portrait de débile mental que ladite intelligentsia européenne dresse de Donald Trump (elle avait fait la même chose de Georges W Bush et de Ronald Reagan), l’homme sait très bien qu’il est de son devoir comme de son intérêt de permettre une transition conforme aux intérêts des États-Unis, et il est plus que vraisemblable qu’en coulisses, les intendances soient déjà à la manœuvre.

C’est un pas de danse sur un fil qu’a commencé à entreprendre le vaincu pour préparer les esprits (et le sien en particulier !) à reconnaître la défaite, tout en s’accrochant à la thèse de la triche qui en serait l’unique cause (évidemment, il oubliera son déni de réalité virale). Donald Trump continue évidemment à accuser son adversaire de fraude, et en rajoute chaque jour une nouvelle couche. Mais parallèlement, il retire ses recours, l’un après l’autre, d’autant plus qu’après ses échecs judiciaires en Arizona, Pennsylvanie et dans le Michigan, le cabinet d’avocats Porter Wright a préféré le lâcher. Après le lâchage de Fox News, Trump perd ses principaux alliés. Donald Trump sait que d’autres rendez-vous judiciaires l’attendent dans sa vie d’après, et qu’il sera cette fois en position d’accusé, que ce soit pour des motifs politiques (possible collusion avec la Russie, financement de la campagne de 2016…) ou fiscaux, le milliardaire ayant peut-être « oublié » de déclarer quelques menus revenus ou de payer sa dime.

Dans le camp républicain, Donald Trump a toujours été perçu comme une extravagante singularité due à un concours de circonstances. Néanmoins, on a conscience que même battu, il jouit d’un soutien populaire encore très important, si bien que le lâchage n’est pas aussi massif qu’on aurait pu l’imaginer. Mais peu à peu, on prend ses distances, prenant acte d’une réalité trop difficile à accepter pour le président battu. Avec ou sans l’assentiment de son futur ex-patron, le conseiller à la sécurité nationale, Robert O’Brien, a rappelé que les transitions avaient toujours été « pacifiques et réussies même dans les périodes les plus litigieuses », avant d’affirmer que la victoire de Joe Biden semblant être actée, celle-ci sera « très professionnelle ».

Nul ne sait si Donald Trump restera en politique, mais on ne peut exclure qu’un échec de son successeur l’inciterait à se représenter dans quatre ans, même hors du parti républicain, à la faveur des sondages. En attendant, il lui reste à réussir sa sortie, non pas (seulement) en étant présent le jour de la prestation de serment de Joe Biden, mais en lui passant efficacement le relais au cours de ses deux derniers mois d’exercice du pouvoir, au cours desquels il se grandirait à gérer la crise sanitaire et économique née de l’épidémie de Covid-19 comme il aurait toujours dû le faire. C’est là que réside la cause profonde et quasi unique de son échec électoral, et non dans les tricheries fantomatiques de son adversaire.

 

Claude Leroux

Éditorialiste

 

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