Edito
06H50 - samedi 27 juin 2020

Et six ans de plus avec Anne Hidalgo… Merci Agnès Buzyn !

 

 

Anne Hidalgo pouvait afficher son autosatisfaction hier dans un imperturbable sourire figé, lors du débat du second tour des municipales sur le plateau de BFMTV. Pourtant l’actuelle et future maire de Paris est rejetée par environ 70 % de ses administrés. Même si elle a bien raison de vouloir « verdir » Paris, son dogmatisme, son clientélisme, son équipe au sein de laquelle des verts-rouges et des rouges-rouges (communistes) imposent, sous sa bienveillance, leurs choix doctrinaires, ne recueillent plus que le seul consentement des gaucho-bobos, certes plus nombreux à Paris qu’ailleurs.

Toute sa politique du transport tient en deux lignes : coller des pistes cyclables partout et multiplier les embouteillages pour écœurer les automobilistes. Aucun respect pour les professionnels qui ne peuvent travailler en vélo, pour les personnes à mobilité réduite qui ne peuvent emprunter les transports en commun (d’ailleurs secondaires pour la maire), pour les riverains dont la qualité de l’air se dégrade à cause des embouteillages croissants, ce qui est un comble.

La majorité des Parisiens n’en peuvent plus d’Anne Hidalgo. Et pourtant, ils en reprendront pour six ans ! Six ans, où elle poursuivra ce processus de dégradation et d’appauvrissement de la Ville lumière, de ghettoïsation des quartiers nord-est (lire notre article sur le 19ème arrondissement).

Comment en est-on arrivé là ?

À la fin du débat, la journaliste de BFMTV a posé LA question aux deux rivales d’Anne Hidalgo : pourquoi deux concurrentes et non une ? Pourquoi pas d’alliance entre Rachida Dati et Agnès Buzyn, alors que LREM et LR y sont parvenus ailleurs ? Pourquoi offrir sa réélection à une sortante défaillante ?

Car ce débat n’a effectivement servi à rien. Les jeux sont faits.

C’est Agnès Buzyn qui a répondu, car étant arrivée troisième à l’issue du premier tour, c’est à elle qu’il appartenait de se retirer, si l’objectif était réellement d’assurer une alternance. Elle renvoya Anne Hidalgo et Rachida Dati dos à dos pour, selon elle, leur extrémisme idéologique. La première fut accusée de diriger la ville avec une certaine gauche radicale rouge-verte, ce que l’on savait déjà. La seconde aurait accepté les voix du Rassemblement national, argument en l’espèce absurde, nul n’étant propriétaire de ses voix.

Mais surtout, laisser croire à une collusion entre Rachida Dati et le RN est insultant quand on connaît le parcours et l’engagement de l’ancienne garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy. Agnès Buzyn évoqua également une proximité avec Sens commun et son opposition au mariage pour tous en 2012, alors que Rachida Dati n’a jamais pris part à La Manif pour tous et ne s’est jamais frontalement opposée à cette évolution des mœurs. Par ailleurs, ce sujet divisait au sein des différents mouvements politiques.

Non, madame Buzyn, il n’y a pas que les fachos qui s’interrogent sur les nouveaux contours de la famille et de la filiation, en particulier sur le droit à l’enfant à tout prix. Il n’y avait pas là de quoi se maintenir, même avec le meilleur des programmes, lorsque l’on n’a aucune chance d’être élue.

Vous deviez vous désister et appeler à voter pour Rachida Dati, déjà maire appréciée du 7ème arrondissement et réélue au premier tour. Vous portez directement la responsabilité de la réélection inéluctable d’Anne Hidalgo.

Agnès Buzyn restera comme l’un des symboles de l’échec de la macronie : ses heures sombres au ministère de la santé n’auront pas été glorifiées par son passage éclair dans l’arène politicienne à Paris !

Résultat, l’alternance politique qu’auraient mérité les Parisiens après dix-neuf ans de règne socialiste n’est pas pour demain ! Merci Agnès Buzyn !

 

Michel Taube

Directeur de la publication