International
07H00 - mardi 24 septembre 2019

A New York « le machin » fait tourner la machine. La chronique de Dominique Trinquand

 

Chroniqueur Opinion Internationale, le Général (2S) Dominique Trinquand connaît bien l’ONU :

La 74ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies a commencé la semaine dernière à Manhattan, haut lieu de rencontre des 193 nations qui la composent. Après le Sommet sur le climat, aujourd’hui commence la session officielle. Elle verra se succéder les discours de chefs d’Etats mais sera aussi l’occasion de rencontres entre dirigeants, gouvernements et organisations.

A quoi cela sert ce « machin », ainsi que le général de Gaulle surnommait l’ONU en 1965 ?

Au moment où le Golfe s’embrase, le climat se réchauffe, l’Afrique croît, l’Asie bouge, l’Europe doute, l’Amérique veut diriger mais sans s’engager, c’est un lieu et un moment où tout peut être abordé. La paix, la guerre, le climat, les migrations… Il y aura des discours bien sûr, mais surtout des rencontres, dans les couloirs, dans les salons et dans les hôtels entre la 1ère et la 5ème Avenue. Des amorces de solutions verront le jour grâce à la rencontre directe entre dirigeants et leurs équipes. Celles-ci peuvent créer les conditions de la compréhension. Tout ceci nécessitera évidemment un travail à approfondir, mais les occasions seront là à saisir.

Et la France dans tout cela ?

Depuis 1945 la France est membre permanent du Conseil de Sécurité. Avec son « ticket de seconde », expression souvent utilisée par nos amis allemands, elle justifie tous les jours sa place en première. Nos meilleurs diplomates, quotidiennement, s’assurent que la « puissance d’équilibre » joue bien son rôle. Aujourd’hui à New York le chef de l’Etat retrouve le G7, le G20 et les autres.

La voix de la France est écoutée à la tribune car elle parle souvent pour tous comme ce fut le cas en 2004 lorsque « ce vieux pays», pour reprendre la formule célèbre de Dominique de Villepin, alors ministre des affaires étrangères, au Conseil de Sécurité, cherchait à éviter le chaos dans lequel le Moyen-Orient est plongé depuis lors. La France est aussi écoutée car elle maintient des outils de puissance. « La diplomatie sans les armes, c’est la musique sans les instruments » disait Bismarck. Les forces françaises présentes en Afrique interviennent souvent avant ou pendant les opérations de l’ONU. Artemis, Licorne, Sangaris, Serval ou Barkhane jalonnent les crises africaines, la FINUL assure la stabilité au Sud Liban depuis 1978. Le département des opérations de paix (anciennement département des opérations de maintien de la paix DOMP) est tenu depuis 1997 par un diplomate français et ce n’est pas un hasard.

Alors, oui, l’ONU ne fait pas de miracles, mais elle évite le pire. Oui la France ne décide pas de la guerre et de la paix, mais elle y tient une place de premier rang pour que le dialogue ait toute sa place.

Comme le disait Dag Hammarkjsold, Secrétaire Général des Nations Unies, mort en mission en 1961 : « Le rôle de l’ONU n’est pas de conduire l’Humanité au paradis mais de l’empêcher d’aller en enfer. »

 

Dominique Trinquand

Général (2s) - Chroniqueur Opinion Internationale

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