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12H00 - jeudi 4 avril 2019

Au Pérou, le gouvernement paye les indigènes pour s’occuper de la forêt amazonienne

 

Les indigènes, présents essentiellement à proximité des grandes villes de l’Amazonie péruvienne comme Iquitos ou Puerto Maldonado, sont considérés comme les garants de la lutte contre la déforestation. Depuis 2008, le gouvernement péruvien a décidé de rémunérer ces habitants de la forêt amazonienne pour protéger l’environnement.

Entre la déforestation, les narcotrafiquants et les activités minières illégales, la forêt amazonienne est mise à rude épreuve. Le plus grand prédateur a été une mine illégale qui a son épicentre dans la région de La Pampa, au milieu de la réserve naturelle de Tambopat. Pour lutter contre la destruction de ce paysage naturel, le gouvernement péruvien s’est engagé auprès de l’organisation des Nations unies à conserver les deux tiers de ses forêts tropicales et sèches, soit 54 millions d’hectares de forêts.

Une rémunération en fonction des hectares 

D’après des responsables du Programme national de conservation des forêts du ministère de l’Environnement, les indigènes sont payés 10 soles par hectares et par an, soit 2,5 euros. Cette somme, versée au leader de la communauté, est multipliée par le nombre d’hectares occupés. « Ce programme assure la durabilité de la forêt, favorise le développement économique et social de la communauté, renforce le travail dans les zones tampons d’aires naturelles protégées », a déclaré Daniel Castillo, coordinateur du Programme national.

Pour veiller au respect de cet accord par les peuples autochtones, le gouvernement péruvien souhaite mettre en place des agents sur le terrain pour vérifier qu’il n’y a pas de déforestation. Le ministère de l’Environnement examinera également les images satellites.  Cet engagement doit permettre de changer les mentalités de certains habitants et donner plus de ressources aux indigènes qui sont souvent délaissés par le reste de la population. C’est également un moyen de lutter contre le recrutement dans les mines illégales ou l’esclavagisme dans les forêts.

Selon un rapport de la présidence du Conseil des ministres, en 2017, le Pérou a perdu plus de 150 000 hectares pour cause de déforestation, de colonisation, d’activités minières, agricoles ou d’élevage. Si l’initiative prise par le gouvernement avec les indigènes n’a mobilisé que seize communautés entre 2011 et 2014, principalement pour des raisons d’organisation, elles sont aujourd’hui 200 communautés à protéger près de deux millions d’hectares. Les communautés autochtones bénéficiaires ont chacune entre 2 000 et 60 000 hectares.

Ainsi, avec ce programme national, le gouvernement emmené par Martin Vizcarra espère garantir la protection de cinq millions d’hectares de forêt amazonienne d’ici 2021.

 

Guillaume Asskari, journaliste, inaugure une chronique « Amériques latines » à la une d’Opinion Internationale

Journaliste, Chroniqueur « Amériques latines »

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